Pierre Ier
dit Pierre le Grand

Tsar et Empereur
de Russie
Règne de 1682 à 1725


LA MORT DE L'EMPEREUR

Les descriptions du physique de Pierre le Grand sont unanimes pour parler de sa très grande taille surtout pour l'époque (un peu plus de deux mètres) et de l'impression de force qu'il dégage. Les peintres, s'ils ont flatté ses traits dans sa jeunesse, l'ont sans doute rendu plus fidèlement vers lafin de sa vie. On sait par des témoignages de ses contemporains qu'iln'appréciait guère les portraits flatteurs comme celui de Nattier,qu'il jugeait trop mièvre. 

Un autre point sur lequel tous ceux qui l'ont approché sont d'accord, c'est bien sur le fait qu'il était continuellement agité, parlait en agitant les bras et était le plus souvent en proie à des tics nerveux.

Staehlin dit ceci : "On a su que ce monarque encore jeune et jusqu'à sa mort fut sujet à de fréquents et courts accès d'un spasme assez violent dans le cerveau. C'étaient des espèces de convulsions qui le jetaient pendant des heures entières dans un état si  fâcheux qu'il ne pouvait souffrir personne, pas même ses meilleurs amis. Ce paroxysme s'annonçait toujours par une forte contorsion du cou vers le côté gauche et par une violente contraction des muscles du visage."
Pierre employa toute sa vie des remèdes un peu bizarres commecette potion faite à base d'estomac et d'ailes de pie. Une des grande force de son épouse Catherine était d'arriver à calmer ses crises.
En 1719, son seul fils vivant, Pierre Pétrovitch meurt encore tout jeune enfant.
En 1722 il fait publier un manifeste dans lequel il s'arroge le droitde règler lui-même sa succession. Son seul geste reconnu fut de faire couronner impératrice son épouse Catherine.

Sa santé commence à donner quelques inquiétudes dès 1721, où Lefort (le fils)parle d'un asthme assez violent. Mais cumulant quelques maladies aux fièvres intenses, il se remet toujours sur pied en quelques jours voire quelquesheures et recommence à courir d'un bout à l'autre du pays.Il semble indestructible.
En 1722 pendant la campagne de Perse apparaissent les premiers symptomes d'une rétention urinaire qui va en s'aggravant jusqu'en hiver 1723. Il refuse de se reposer et traite d'ânes battés ses médecins l'allemand Blumenstrost et l'anglais Paulson.

En 1724 on établit enfin un diagnostic : Pierre est atteint de la gravelle que l'on nommerait de nos jours lithiase urinaire ou encore formation de calculs dans l'urètre. En septembre il souffre de violentes douleurs dans les reins "rend une pierre assez grosse [...] et des morceaux de matière corrompue". Il faut ajouter à cela les suites de maladies vénériennes mal soignées. Ses cuisses se couvrent d'abcès purulents. 

Cela ne l'empêche pas de se rendre sur le canal du lac Ladoga pour suivre l'avancée des travaux. Là il couche sous  la tente et parcourt à cheval les eaux marécageuses glaciales. Il repart ensuite visiter les usines deStraraïa Rousssa et veut retourner à Saint Pétersbourg par les voies de navigation.
Près de la petite ville de Lahta, il se jète dans l'eau glacée jusqu'à la ceinture pour sauver les marins d'un navire échoué.
Quand il rentre au palais, il est sous l'emprise d'une forte fièvre et doit s'aliter. Le chirurgien anglais Horn fera une ponction mais trop tardivement.

"Je me sens très mal; il me semble avoir une maison sur la poitrine..." dit-il à Apraxine. Les convulsions le reprennent mais il arrive tout de même à se confesser et communier trois fois entre le 22 et le 26 janvier. Il donne à l'Eglise des signes de repentir et ordonne de relâcher des prisons tous les détenus qui n'ont pas de sang sur les mains.

Le 27 à deux heures de l'après-midi, il demande un nécessaire d'éciture mais n'arrive à tracer que ces mots : 
"Rendeztout à...".

Pierre le Grand expire le 28 janvier 1725 à six heures du matin.


Il n'a pas eu le temps de faire un testament, et son orgueil lui a laissé penser que même aux derniers instants, il aurait la force physique de décider. Mais aurait-il souhaité que quelques heures après sa mort, la Russie soit entre les mains d'une ancienne servante livonienne...















RETOUR


©Marie Deriglazoff-2012