Saint Alban Proto-Martyr de Grande-Bretagne 05/07- 22/06 |
Il y avait déjà
des Chrétiens dans les Iles Britaniques au Ier siècle. En fait,
dès la fin du IIe siècle, un grand nombre d'habitants du sud
de l'Angleterre étaient Chrétiens. Cependant, Alban est le
premier martyr Chrétien qui soit reconnu sur l'île. La date
traditionnelle est 304, durant les persécutions de l'empereur Dioclétien;
mais nombre d'érudits ont reculé la date en 209, sous la persécution
de l'empereur Septime Sévère.
Alban était un païen, soldat Romain, qui, durant la persécution de Dioclétien, eu pitié d'un prêtre Chrétien en fuite, et le cacha dans sa propre maison. Quand il vit que le prêtre passait jour et nuit en prière, il fut touché par la grâce de Dieu. Ils passèrent plusieurs jours à discuter ensemble, et Alban fut si impressionné par la sainteté du prêtre et sa dévotion qu'il devint Chrétien et voulut imiter la piété et la Foi de son hôte. Encouragé et instruit par le prêtre, Alban renonça à son culte des idoles et embrassa le Christ de tout son coeur. Il était un des citoyens principaux de la vieille cité Romaine de Verulamium (Verulam), Hertfordshire, Angleterre, appelée de nos jours Saint-Alban. La ville était au départ un groupe de maisonnettes en torchis enduits, qui s'étiraient le long de la rue Watling, et plus tard détruites par l'armée de Bodicée, la reine guerrière. Le gouverneur Romain de la ville, ayant entendu une rumeur selon laquelle Alban cacherait un prêtre dans sa maison, envoya un groupe de soldat pour le chercher. Le voyant approcher, Alban prit la coiffe à houppelande du prêtre et la posa sur sa tête et ses épaules, et l'aida à s'échapper. Ainsi déguisé, Alban ouvrit la porte aux soldats et fut arrêté à la place du prêtre, par erreur. Il fut enchaîné et emmené devant le gouverneur, qui était occupé à sacrifier aux "dieux" païens. Quand on enleva la houppe de sa tête et que son identité réelle fut découverte, le gouverneur devint furieux. Quand de plus Alban se déclara Chrétien, alors le gouverneur ordonna de l'amener devant l'autel. Il le fit menacer de toutes les tortures qu'il avait préparées pour le prêtre s'il ne rétractait pas. Alban fit face à cette colère avec calme, et ignorant ces menaces, déclara qu'il ne pourrait pas sacrifier à ces divinités. Face au refus d'Alban de renier sa Foi, le gouverneur lui demanda de quelle famille et quelle race il était. "En quoi cela peut-il te concerner de quelle origine je suis?" répondit Alban. "Si tu veux connaître ma religion, je te l'expliquerai - je suis un Chrétien, et je suis tenu aux obligations d'un Chrétien". Quand il fut interrogé sur son nom, il répondit : "Je suis appelé Alban par mes parents, et je loue et j'adore le Dieu vrai et vivant, qui créa toutes choses". Quand il fut ordonné de sacrifier aux divinités Romaines, il refusa et fut cruellement fouetté. Alban supporta la punition avec résignation, et même joie. Quand on vit qu'il ne se rétracterait jamais, il fut condamné à mort. En route pour son exécution sur la colline Holmhurst Hill, la foule qui s'attroupa pour honorer son héroïsme fut si grande que son passage fut retardé parce qu'ils n'arrivaient pas à atteindre le pont sur la rivière. Alban, qui semblait redouter qu'un délai puisse le priver de la couronne de martyr, décida de traverser en un autre endroit, et se dirigeant en bas vers l'eau en priant Dieu, il s'avança dans l'eau qu'il passa à gué sans difficulté. Tant Gildas que Bède ont accepté la tradition de ce miracle, rapportant cet assèchement de l'eau instantanément à la prière du Saint. Ils ajoutent qu'un millier d'autres personnes traversèrent avec lui, pendant que les eaux restaient élevées de chaque côté, et ce miracle convertit l'exécuteur prévu. Toujours accompagné d'une grande foule de gens, Alban grimpa la colline du lieu de l'exécution. Mais, à son arrivée en haut, l'exécuteur jeta son épée en bas et refusa d'accomplir son office. Il dit que si on lui refusait de prendre la place d'Alban, il voudrait partager son martyre. Confessant qu'il était Chrétien, le soldat fut remplacé par un autre. Puis il se plaça aux côtés d'Alban, et ils firent face ensemble à la mort. Alban fut décapité en premier, puis le soldat, saint Heraclius, fut baptisé dans son propre sang pour partager la gloire du martyre. Le troisième martyr fut le prêtre, qui, ayant appris l'arrestation d'Alban à sa place, se dépêcha vers la court dans l'espoir de sauver Alban en se livrant lui-même. D'après Bède, le gouverneur fut si impressionné par les miracles qui suivirent le martyre d'Alban qu'il mit aussitôt un terme aux persécutions, et Bède rapporte que les miracles avaient encore lieu à son époque, par l'intercession du protomartyr d'Angleterre. Sur la colline où eurent lieu ces martyres,
on bâtit par la suite une église, et 400 ans plus tard, le roi
Offa de Mercie y fonda l'abbaye bénédictine de Saint-Alban.
Selon Constance de Lyon, saint Germain d'Auxerre, à la fin de sa mission
en Angleterre pour y combattre l'hérésie pélagienne,
choisit l'église de Saint-Alban comme lieu pour son action de grâce
à Dieu pour le succès de sa mission. Il rapporta d'Angleterre
une poignée de terre de l'endroit où Alban, le soldat et le
prêtre avaient été martyrisés. |