SAINT BEAT Anachorète à Laon (IIIe siècle) 22/05 - 09/05 |
Saint Béat est
né en Italie, de parents nobles et riches, au commencement du IIIe
siècle. De bonne heure, il se sentit touché de la grâce;
et, voulant vivre dans l'humilité et la pénitence, il quitta
la maison paternelle et passa dans les Gaules en habits de mendiant. Il était
accompagné d'un jeune homme nommé Isle qu'il formait à
la piété et à qui il rendait les services les plus humiliants.
Béat se dirigea d'abord vers la source de la Garonne pour y annoncer
l'Evangile. Il se trouve en effet, environ à deux lieues de Bagnères-de-Luchon,
une petite ville du nom de Saint-Béat; elle ne se compose que de deux
rues qui communiquent par un beau pont en pierre. C'est un souvenir du fruit
des prédication sde ce pieux missionnaire. Animé d'un saint
zèle pour étendre le royaume de Jésus-Christ, il parcourut
ensuite plusieurs provinces, alla à Nantes, à Vendôme,
et en beaucoup d'autres lieux, convertissant partout un grand nombre d'infidèles
par des instructions touchantes, soutenues par une vie irréprochable
et par le don des miracles. Enfin il vint à Laon, et choisit pour
retraite une grotte dite de Chevreson ou Chevresson, laquelle était
située à la pointe orientale de la montagne; aujourd'hui elle
se trouve ensevelie sous l'un des bastions de la citadelle actuelle. Là,
Béat menait la vie la plus sainte et la plus austère. Il passait
ordinairement trois jours de suite sans manger, prenait peu de repos et se
livrait à la prière et à un travail continuel. Son occupation
était de faire des paniers et des nattes de joncs. Il les vendait
pour subvenir à sa subsistance et avoir la facilité de faire
des aumônes. Il enseignait la voie du Salut à ceux qui venaient
le trouver. De temps en temps aussi il allait à Laon et y annonçait
Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme. Il cherchait à toucher
les coeurs en racontant les circonstances douloureuses de la passion du Sauveur,
mort pour le Salut du genre humain. La vie mortifiée qu'il menait,
les vertus qu'il pratiquait, étaient pour ses auditeurs une preuve
de la vérité des dogmes qu'il enseignait. Béat eut le
bonheur d'implanter la Foi dans le pays Laonnois, et il en est regardé
comme l'Apôtre. A son arrivée, il avait trouvé dans toute
la contrée environnante un nombre considérable de païens.
Souvent, il se trouva obligé, pour éviter les persécutions,
de réunir ses néophytes dans les grottes qui se prolongeaient
fort loin dans les flancs de la montagne, particulièrement au-dessus
du faubourg de Vaux, et jusque sous l'emplacement actuel de la cathédrale.
Le Seigneur l'aida à triompher de tous les obstacles, et lorsqu'il mourut, à la fin du IIIe siècle, dans un âge très-avancé, il bénissait Dieu en voyant qu'il laissait après lui des adorateurs en esprit et en vérité du Christ qu'il leur avait si souvent prêché. - Ces fidèles déposèrent avec respect son corps dans la caverne qui avait été son séjour habituel. De nombreux miracles s'opérèrent à son tombeau et augmentèrent la confiance en sa puissante intercession. |