Saint Martin
premier Evêque de Rome
 
 
 

26/04 - 13/04


 
 
Cette colonne de l'Orthodoxie vécut sous le règne de l'empereur Constantin (ou Constant) Il Pogonat (641-668). Trois mois à peine après avoir été élevé sur le trône pontifical (649), il réunit dans la basilique Saint-Jean du Latran un concile d'une centaine d'Evêques, qui condamna l'hérésie monothélite (cf. 21 janv.) et le Typos, édité par l'empereur, dans lequel on confondait la vérité et l'erreur par opportunité politique. Saint Martin, ayant été apocrisiaire de l'Evêque Théodore à Constantinople, était bien au fait des intentions de l'empereur et de ses théologiens qui, en proclamant une seule volonté dans le Christ, cherchaient à se rallier de manière détournée les monophysites d'Orient.

Dès qu'il apprit la nouvelle, l'empereur envoya en Italie l'exarque Calliopas avec pour misssion d'arrêter l'E vêque. A son arrivée à Rome celui-ci se présenta devant le pontife et l'interrogea sur l'affaire du concile. Saint Martin lui répondit en prononçant l'anathème contre ceux qui oseraient l'accuser de la moindre variation dans la foi des Saints Pères. Par crainte du peuple qui était présent, l'exarque répondit avec hypocrisie que la foi de Martin était semblable à la sienne et à celle de tous les Chrétiens. Le Saint se retira alors, pendant trois jours, dans la basilique du Latran avec tout son clergé. Le lundi matin Calliopas demanda à perquisitionner dans le palais, sous prétexte d'y trouver des armes. Les soldats se précipitèrent dans la basilique, renversèrent dans un grand tumulte les objets de culte et s'emparèrent du prélat qui souffrait de la goutte. Le mercredi 19 juin 653, ils s'embarquèrent en direction de Constantinople. Pendant ce long et pénible voyage de trois mois, le Saint fut privé de toute consolation dans sa maladie et ne pouvait même pas se laver. Aux escales, ses gardes l'empêchaient de descendre et, en le couvrant d'injures, ils s'emparaient des provisions que des Prêtres et des fidèles lui avaient apportées. Lorsqu'ils arrivèrent à Constantinople, le 17 septembre, on laissa la populace l'insulter sur son grabat, puis on le mena dans la prison Prandiara, où il fut gardé au secret pendant 93 jours. Le 20 décembre, à la suite d'une parodie de jugement à l'Hippodrome, au cours duquel on l'empêcha de s'exprimer sur la foi, il fut condamné à mort, puis on déchira publiquement ses vêtements sacerdotaux et on le traîna à travers la ville jusqu'au prétoire, chargé d'une lourde chaîne au cou. Le vieillard malade et sous-alimenté pouvait à peine marcher, mais son visage était radieux de souffrir ainsi par amour du Christ et de la vérité. Transféré dans la prison Diomède, on le hissa, en lui écorchant les jambes, jusqu'à un cachot surélevé réservé aux condamnés à mort.

Le lendemain, le Patriarche de Constantinople Paul, malade et redoutant le jugement de Dieu, obtint de l'empereur la commutation de la sentence de mort en exil. Après la mort de Paul et la nomination de Pyrrhus au Patriarcat, le Saint resta encore 85 jours captif, avant d'être expédié clandestinement à Cherson, en Crimée. Il y souffrit cruellement de la faim et des mauvais traitements que lui infligèrent les barbares, et remit à Dieu son âme apostolique le 13 avril 656.