07/03 - 22/02

Originaire de Phrygie, Papias naquit peu díannées avant Polycarpe (vers 69) et fut, au témoignage de saint Irénée, disciple de saint Jean et familier de Polycarpe. Et cependant Papias, dans la préface de son ouvrage, dit níavoir ni entendu ni vu les saints apôtres; il nous apprend quíil a reçu les enseignements de la foi de ceux qui les avaient connus. Eusèbe lui prête en effet ce langage " Pour toi, lecteur, je níhésiterai pas à ajouter ce que jíai appris des presbytres, et dont jíai fort bien conservé le souvenir pour confirmer la vérité de leurs explications. Ce níétait pas auprès des beaux parleurs que je me plaisais, mais auprès de ceux qui enseignaient le vrai; je níaimais pas ceux qui rapportaient des préceptes étrangers, mais ceux qui transmettaient les commandements imposés par le Seigneur à notre foi et nés de la vérité elle-même. Lorsque je rencontrais quelque part ceux qui avaient été dans la compagnie des presbytres, je cherchais à savoir les propos de ceux-ci, ce quíavait dit André ou Pierre, ou Philippe ou Thomas, ou Jacques, ou Jean, ou Matthieu, ou quelque autre des disciples du Seigneur. Je ne croyais pas que ce quíil y a dans les livres me fût aussi profitable que les choses exprimées par une parole demeurée vivante. " 
 

Il est bon de remarquer, ajoute Eusèbe, que Papias mentionne deux personnages appelés Jean : il place le premier avec Pierre, Jacques, Matthieu et le reste des apôtres, et cíest clairement líévangéliste quíil indique. Il introduit ensuite une distinction et range le second Jean parmi díautres, qui sont en dehors du nombre des apôtres; il le place après Aristion et le désigne positivement sous le nom de presbytre, homme díune génération précédente. Ainsi se trouverait confirmée líassertion de ceux qui tiennent pour líexistence de deux hommes du nom de Jean en Asie et quíil existe à Éphèse deux tombeaux portant encore maintenant le nom de Jean. 

Papias reconnaît donc avoir reçu la doctrine des apôtres de ceux qui les ont fréquentés. Díautre part, il dit avoir été líauditeur direct díAristion et de Jean le Presbytre. Ce sont les sources où il a puisé ce quíil nous a laissé dans ses écrits : il y mêle des éléments venus, dit-il, par une tradition orale, des paraboles étranges, des récits tout à fait fabuleux, par exemple au sujet du millénarisme. Il est grandement probable, a écrit dom J. Chapman, que Papias avait un Nouveau Testament contenant les quatre évangiles, les Actes, les principales épitres de saint Paul, líApocalypse, les épîtres de saint Jean, la première épître de saint Pierre. 

On ignore la manière dont mourut Papias. Quelques-uns, se fondant sur ce que dit la chronique pascale, ont prétendu quíil avait souffert le martyre à Pergame en 163; mais cette date paraît de beaucoup postérieure à celle que líon assigne communément; de plus, le passage díEusèbe  ne síapplique pas à Papias. Les opinions de Papias níont pas empêché de le reconnaître généralement pour un saint. Cíest ainsi que le qualifie saint Jérôine. Cependant les martyrologes ne mentionnent son nom quíà partir du 9ième siècle on le trouve dans Adon et Usuard.