SAINT RIQUIER 
 
 
 

09/05 - 26/04


 
 
Issu d'une famille noble de Picardie, le jeune Riquier avait recueilli un jour deux missionnaires irlandais qui avaient été maltraités par les habitants de cette région de l'embouchure de la Somme encore largement païenne. Ayant passé toute la nuit à écouter ces hommes de Dieu, il leur confessa ses péchés avec larmes et décida de consacrer désormais sa vie à la prédication de l'Evangile. Après avoir affranchi ses serfs, il commença à parcourir le pays, annonçant la Bonne Nouvelle et distribuant en aumônes les offrandes qu'on lui faisait. Il était d'une grande austérité envers lui-même - sa nourriture consistait en un pain d'orge trempé dans l'eau -, mais il montrait la plus grande charité pour tous, si bien que les malades et les éprouvés venaient en foule chercher auprès de lui la guérison de l'âme et du corps. Parcourant les provinces du Nord, et poussant même jusqu'en Angleterre, il gagna un grand nombre de pécheurs et d'idolâtres, et rendit la liberté à beaucoup de captifs, Chrétiens et païens.

Pour les disciples qui demandaient à vivre sous sa conduite, il fonda, près du lieu de sa naissance, à Cétule, une Eglise et un Monastère, où il aimait lui-même venir se retirer. Un jour, le roi Dagobert (629-639) lui rendit visite. Après l'avoir béni, le Saint lui donna avec douceur des conseils sur la manière dont un prince chrétien doit exercer son autorité : sans s'enorgueillir de sa puissance ou mettre son espérance dans les flatteries et les richesses passagères, mais en glorifiant Dieu, le seul Souverain du ciel et de la terre, à qui il devra rendre compte de son gouvernement. Le roi écouta avec respect ces conseils et montra par la suite une grande estime pour l'homme de Dieu.

Lorsque Riquier atteignit un grand âge, il voulut se retirer dans une solitude plus profonde afin de s'y préparer à la mort. Le roi et les seigneurs du pays lui offrirent un endroit convenable dans la forêt de Crécy, où il s'installa en compagnie d'un seul disciple, en vue de s'y livrer tout entier à la contemplation des biens préparés au ciel pour les dignes serviteurs de Dieu. Il y mena une ascèse redoublée et acquit un grand pouvoir sur la nature et les animaux sauvages. Mais bientôt sa retraite fut connue, et les pauvres, les malades, comme les puissants de ce monde, s'y empressèrent. « Tous ceux pour lesquels il priait, écrit son biographe, obtenaient aussitôt de la bonté du Christ tout ce qu'ils demandaient ». Lorsqu'il sentit que le moment d'achever son séjour terrestre approchait, il demanda à son disciple de lui confectionner un cercueil dans un tronc d'arbre et, achevant son ultime prière, il dit : « Puisse le Sauveur du monde être miséricordieux avec moi et, après avoir été mon consolateur en cette vie, puisse-t-Il être dans l'autre mon rémunérateur ! » Saint Riquier s'endormit en paix, le 26 avril 645. Peu après ses disciples vinrent prendre son corps pour l'inhumer à Cétule, où il devint une source de miracles. On construisit par la suite une grande église, pour ce Monastère qui devait être un des plus illustres du Moyen -Age occidental.