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SYNAXE DE TOUS LES NOUVEAUX 
SAINTS MARTYRS DE RUSSIE
 
 
 

Célébrée le Dimanche le plus
proche du 7 février/ 25 janvier

 


 
 
Saints Hiéromartyrs Vladimir de Kiev et Benjamin de Pétrograd, de la Sainte Martyre la grande-duchesse Elisabeth  ainsi que la Synaxe de tous les Nouveaux-Martyrs de l'Eglise russe au XXe siècle .

Baptisée au Xe siècle par des missionnaires venus de Byzance, l'Église russe a produit dans la suite des temps quantité de Saints: hiérarques, moines et justes, qui ont été prendre place en compagnie des Saints antérieurs dans la cour céleste. Mais il lui manquait d'être ornée, comme de pourpre et de lin fin, du sang des Martyrs, pour être présentée parfaite et rayonnante au Christ son Époux.

La persécution sans précédent en cruauté et en extension qui, depuis la Révolution bolchevique de 1917 jusqu'à la célébration du Millénaire du Baptême de la Russie (1988), s'est abattue sur l'Église de Russie, loin d'éteindre le Christianisme, lui a procuré au contraire son plus haut titre de gloire. 

La fermeture systématique des églises et leur transformation en musées de l'athéisme, l'interdiction de tout enseignement religieux, la grossière et oppressante propagande athée, la délation répandue jusqu'au sein des familles, les vexations de toutes sortes, les internements dans les hôpitaux psychiatriques d'où l'on ne ressortait qu'après avoir été dépouillé de sa personnalité, les déportations dans les camps d'extermination, les tortures sanguinaires ou psychiques qui ont dépassé en cruauté tout ce qu'avaient imaginé les tortionnaires de jadis, toutes ces machinations de Satan se sont révélées impuissantes à éteindre la Foi et ont tourné à la confusion de leurs auteurs, en montrant que le Christianisme n'est pas une doctrine humaine, mais qu'il est vie et puissance de Dieu qui habite en nos coeurs pour nous rendre plus forts que la mort.

De 1918 à 1926, la tourmente révolutionnaire qui s'est acharnée sur les représentants les plus dignes de l'Église Russe, a produit plus de Martyrs que toutes les persécutions d'antan. Parmi ces nouveaux-Martyrs on compte 78 Evêques : 

le Saint "Premier-Martyr" Vladimir, Métropolite de Kiev, 

le Saint Patriarche Tikhon (ci-contre) 

les Saints Hiérarques Benjamin de Pétrograd, Barsanuphe de Kirillov, Andronique de Perm, Métrophane d'Astrakhan...

Quelques 2 700 Prêtres, 2 000 Moines et 3 400 Moniales, morts dans des monastères transformés en camps de concentration, ainsi que des centaines de milliers de pieux laïcs, connus ou inconnus, qui ont bravement affronté le dépouillement de leurs biens, le mépris et les tortures de toutes sortes pour répondre à cette invitation du Seigneur: « Reste fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de la vie » . Leur sang versé en libation et leurs souffrances sont les joyaux qui, en ces derniers temps, sont venus rehausser la robe nuptiale de l'Épouse du Christ, de sorte qu'on peut chanter aujourd'hui en leur honneur avec le Psalmiste: « A sa suite des vierges sont amenées au Roi, ses compagnes lui sont présentées. Elles sont introduites parmi la joie et l'allégresse, elles entrent dans le Temple du Roi » 

Il est impossible de narrer ici toutes leurs confession de foi et tous leurs tourments. Nous nous limiterons ici à l'évocation de trois des plus notables de ces athlètes de la piété, dont le culte a été récemment proclamé.


Le Saint Métropolite Vladimir de Kiev (ci-contre sa photo et son Icône), premier des Nouveaux-Martyrs de l'Église Russe, naquit en 1848, dans le diocèse de Tambov, au sein d'une famille sacerdotale. Prêtre marié, il perdit son épouse et son jeune fils après quatre années de Sacerdoce, et il entra alors au Monastère de Kozlov. En 1888, il fut consacré Evêque de Staraja-Russa, dans le diocèse de Novgorod et, trois ans plus tard, fut transféré, au plus fort d'une épidémie de choléra, à Samara où il consacra toutes ses forces au soulagement du peuple éprouvé. Puis il travailla, pendant six ans, à l'instruction spirituelle des peuples orthodoxes du Caucase, fondant de nombreuses églises et écoles ecclésiastiques. 

Son élection comme Métropolite de Moscou en 1898, marqua un renouveau dans la vie ecclésiastique du diocèse. Il montrait un intérêt tout particulier pour la formation des Prêtres, qu'il choisissait judicieusement, et pour l'enseignement des ouvriers d'usine, à l'intention desquels il oganisait des conférences spirituelles. Il aidait aussi les moines de la Laure de Saint-Serge, et fut à cette époque le père spirituel de la grande-duchesse Sainte Élisabeth. En 1912, il fut nommé Métropolite de Pétrograd et président du Saint-Synode. Mais sa résistance courageuse à l'ingérence de l'imposteur Raspoutine dans les affaires de l'Église, provoqua sa disgrâce, et il fut transféré à Kiev, au bout de trois ans.

La Révolution d'Octobre ébranla la vie ecclésiastique en Ukraine, comme dans toute la Russie, et l'on tenta d'y fonder une Eglise nationale, ne reconnaissant pas le Métropolite Vladimir qui s'était réfugié au Monastère des Grottes. Au début 1918, alors que la guerre civile avait atteint Kiev, le Métropolite continuait à célébrer la Divine Liturgie en plein bombardement. Le 25 janvier, Kiev étant occupée par les bolcheviques, un détachement de cinq hommes armés se présenta au monastère qui avait été pillé quelques jours plus tôt, et appréhenda le Métropolite. Le Saint les suivit, en pleine nuit, chantant et priant, aussi calmement que lorsqu'il se préparait à célébrer la Divine Liturgie. Lorsqu'ils parvinrent au lieu de l'exécution, il bénit ses bourreaux et dit: « Que Dieu vous pardonne! », avant de tomber fusillé.

Le Saint Métropolite Benjamin, connu pour son zèle pastoral, tout spécialement à l'égard des populations ouvrières, fut élu pour le siège de Pétrograd en 1917. 

Il entreprit aussitôt une réforme des paroisses et s'efforça de libérer l'Eglise de toute implication dans les affaires politiques. Sa parole, simple et spirituelle, attirait les foules dans les églises où il célébrait, et malgré sa haute charge, il continuait de visiter les pauvres et les ouvriers. Lors de la famine de 1921, conséquence de la Révolution d'octobre et de la guerre civile, qui fit plus de six millions de victimes, le Métropolite n'hésita pas à livrer à l'État tous les biens de l'Église, à condition qu'ils restent un don délibéré, sévèrement contrôlé par le Clergé et les fidèles. 

Les bolcheviques semblèrent alors devenir plus conciliants; mais la position intransigeante du Métropolite contre le mouvement de l'"Eglise Vivante", qui avait pour but le démembrement de l'Église et de la Tradition, raviva leur haine. 

Arrêté le 29 mai 1922, avec quatre-vingt-cinq autres Clercs et laïcs, il fut jugé devant un tribunal révolutionnaire, tandis qu'une foule immense de cent mille personnes se pressaient autour de l'immeuble, soutenant leur père spirituel par leur silence et leur prière. Le Métropolite réfuta avec calme toutes les accusations portées contre lui pour menées anti-révolutionnaires et résista aux calomnies des clercs de l'Église Vivante, véritables "incarnations de Juda" Appelé à se justifier de ces ignobles accusations, il dit: « Ce qui me coûte le plus est d'entendre que je suis un ennemi du peuple ». Et il ajouta: « Quelle que soit votre sentence, je tourne mes yeux vers le ciel et, faisant mon signe de Croix, je dit: "Gloire à Toi pour tout, Seigneur, mon Dieu!" ».

Malgré le soutien manifeste du peuple, le tribunal condamna à mort le Métropolite, ainsi que l'Archimandrite Serge et les Prêtres Georges Novitsky et Jean Kavsarov; ils furent fusillés le 13 août. Les bolcheviques, craignant une insurrection, avaient fait croire que le Métropolite avait été transféré à Moscou; et dans le petit peuple, la rumeur se répandit que leur père n'avait pas disparu, mais qu'il se cachait pour revenir un fois la tourmente apaisée.


Le Métropolite Benjamin
avec le Patriarche Tikhon

Icône de
Saint Benjamin

Elisabeth
à l'époque de
son mariage

Sainte Elisabeth
La grande-duchesse Sainte Élisabeth  naquit en 1864. 
Fille du duc de Darmstadt, elle se convertit du protestantisme à l'Orthodoxie lors de son mariage avec le grand-duc Serge Alexandrovitch, malgré l'opposition de sa famille. Dès les premiers jours de sa vie matrimoniale, elle commença à pratiquer largement l'aumône et à se consacrer à des oeuvres philanthropiques. Pendant la guerre russo-japonaise, elle organisa des convois d'ambulances et des hôpitaux pour recevoir les blessés. 

Le 18 février 1905, son époux fut assassiné par un terroriste. La grande-duchesse accepta le deuil avec résignation et, deux jours après, elle rendit visite à l'assassin en prison, pour l'exhorter au repentir. Elle adressa au tsar une demande de grâce, et tout le reste de sa vie, elle pria pour cet homme.

Ayant décidé de se consacrer tout entière à Dieu, Sainte Élisabeth vendit les nombreuses oeuvres d'art quelle possédait et fonda à Moscou le Monastère de Marthe-et-Marie, dédié aux oeuvres de miséricorde. Au printemps 1918, elle fut arrêtée par les bolcheviques en compagnie de deux moniales de ce monastère, Catherine et Barbara. La première fut libérée peu après, mais Barbara réussit à rester auprès de la grande-duchesse et partagea son Martyr. 

La nuit du 18 juillet 1918, Sainte Élisabeth et d'autres membres de la famille Romanov furent précipités dans une galerie des mines d'Alapaevsky, où l'on fit éclater des grenades. Leurs corps furent retrouvés au mois d'octobre suivant, après que des chants et des prières eussent été entendus sur les lieux. Le corps de Sainte Élisabeth était intact et incorrompu.

On envoya alors ses précieuses Reliques, avec celle de la moniale Barbara, à Jérusalem, où elles furent déposées dans l'église du Monastère de Sainte-Marie-Madeleine, qui a été construite par l'empereur Alexandre III.

Ci-contre :
Icône de Sainte Elisabeth
N.B. : Proposée dès le Concile pan-russe de 1918, la célébration de tous les Martyrs de la persécution soviétique a été instituée en 1981 par le Synode de l'Église Russe hors-frontières, et a été fixée au dimanche le plus proche du 25 janvier, selon l'ancien calendrier (soit du 7 février selon le nouveau). En 1991, le Patriarcat de Moscou a procédé, à son tour, à la reconnaissance du culte des Saints Hiéromartyrs Vladimir de Kiev et Benjamin de Pétrograd, et de la Sainte Martyre Élisabeth, première étape vers l'institution par l'Église Russe d'une Synaxe de tous ses Nouveaux-Martyrs.