SAINT APÔTRE TIMOTHEE
 

4 février / 22 janvier


 
 
Saint Timothée était originaire de Lystres, ville romaine de la province de Lycaonie (Asie Mineure). Né de père païen et d'une mère juive, nommée Eunice, il avait été élevé dans la piété et l'amour des Saintes Ecritures par celle-ci et par sa grand-mère Loïs. Lors d'un premier séjour dans la ville (45), le grand Apôtre Saint Paul avait converti les deux femmes, et lorsqu'il revint quelques années plus tard (vers 50), il trouva le jeune Timothée plein de ferveur et d'admiration pour les combats et les souffrances qu'il avait endurés au Nom du Christ. Sur la recommandation des frères de Lystres et d'Iconium, Paul le baptisa, lui imposa les mains et fit de lui le compagnon de ses labeurs et son disciple préféré. Il l'appelle: «mon enfant bien-aimé» (Iet II Tim:1) et témoigne de lui aux Eglises, en disant: «C'est comme un fils auprès de son père qu'il a servi avec moi la cause de l'Evangile» (Phil. 2:22). Quoique le précepte de la Loi eût été aboli par la Grâce, l'Apôtre circoncit son jeune disciple, afin qu'il puisse prêcher aux Juifs dans leur synagogue aussi bien qu'aux païens sur l'agora. Doux, réservé, modèle d'obéissance et d'humilité, Saint Timothée montrait cependant un zèle infatigable pour la prédication, comme un «bon soldat de Jésus-Christ» (II Tim. 2:3). Il fut le représentant de l'Apôtre et l'instrument énergique de la Grâce dans le gouvernement des Eglises de Dieu, pour la correction des moeurs et la conservation du «bon dépôt» (II Tim:14).

D'Iconium , Timothée parcourut avec Paul la Phrygie et la Galatie, l'assistant en tout lieu dans la prédication et la prière; puis, à la suite d'une vision céleste, ils passèrent en Macédoine, évangélisèrent Thessalonique et Bérée, où Timothée demeura avec Silas (Sylvain) pendant que Paul se rendait à Athènes. Il rejoignit bientôt l'Apôtre, en lui apportant la triste nouvelle de la résistance furieuse des Juifs de Thessalonique, et y retourna afin d'affermir et de conforter les fidèles dans la foi (I Thess. 3:1-5). Lorsqu'il eut accompli cette mission, il se hâta de rejoindre Paul à Corinthe pour travailler avec lui à la conversion de la cité.
Puis, après être resté avec son maître pendant un an et demi à Ephèse, la métropole de l'Asie, il fut envoyé de nouveau à Corinthe pour rappeler aux fidèles les principes de la vie évangélique. Comme les Corinthiens restaient rebelles aux exhortations de son disciple, Saint Paul décida l'envoi de Tite, prit Timothée avec lui pour une nouvelle mission en Macédoine, rédigea avec sa collaboration sa seconde lettre aux Corinthiens et vint avec lui en personne travailler à la correction et à l'édification des fidèles.
Lorsque Saint Paul entreprit son dernier voyage vers Jérusalem, afin d'y porter les fruits de la collecte recueillie dans toutes les Eglises pour venir en aide aux Chrétiens de la Ville Sainte (Actes 20), Timothée se trouvait encore parmi ses compagnons de voyage. Il assista à son arrestation (Actes 22 et sv), le suivit à Césarée et à Rome pendant sa première captivité; mais de là Paul l'envoya en mission auprès de l'Eglise de Philippes (Phil. 2:19-24). Il vint le rejoindre en Orient, une fois délivré, et le plaça finalement à la tête de l'Eglise d'Ephèse, en lui recommandant d'organiser le culte et la vie chrétienne, de combattre les faux docteurs, de choisir avec discernement les membres de la hiérarchie ecclésiastique et de mener en tout temps le troupeau du Christ dans la paix, la concorde et la vérité (I Tim.). Dans une seconde lettre, envoyée par l'Apôtre prisonnier à Rome et attendant la mort, il invite son fidèle disciple à venir le rejoindre pour l'assister dans ses derniers moments (II Tim. 4:8). Timothée fut alors arrêté, mais bientôt remis en liberté (Heb. 13:23). Il retourna dans son diocèse après la mort de l'Apôtre.

On rapporte qu'il rencontra à Ephèse Saint Jean le Théologien, qu'il reçut de lui un surcroît de grâce et d'illumination spirituelle et qu'une fois l'Apôtre Bien-aimé exilé à Patmos, il gouverna l'Eglise en rassemblant en lui-même l'esprit de Saint Jean et celui de Saint Paul. Un jour, comme les païens de la cité se préparaient à célébrer une de ces fêtes ignobles qui se terminaient toujours par des orgies et des meurtres, Saint Timothée tenta de s'interposer et de les faire revenir à la raison. Mais ces gens, devenus semblables à des bêtes furieuses, se jetèrent alors sur lui et le rouèrent de coups. Ses disciples parvinrent de justesse à le tirer de la mêlée et le transportèrent à demi-mort sur une hauteur voisine, où il remit bientôt son âme à Dieu.

Le corps de Saint Timothée fut enseveli non loin du tombeau de Saint Jean et, bien longtemps après, en 356, ses précieux restes furent transférés solennellement à Constantinople par Saint Artémios (voir au 20 oct.), avec ceux de Saint André et de Saint Luc, pour être déposés dans l'église des Saints-Apôtres. Ils accomplirent là de nombreux Miracles, jusqu'à ce que les Croisés latins les dérobent, lors du pillage de la ville en 1204.