Saint et Grand-Martyr André le Stratilate et ses 2 593 compagnons. 01/09 - 19/08 |
Saint André était
tribun dans l'armée impériale cantonnée sur les frontières
orientales de l'Empire, au temps de l'empereur Maximien Galère (vers
305); et bien qu'il n'eût pas encore reçu le Saint Baptême,
il brillait, telle une rose au milieu des épines, tant par sa piété
que par sa vaillance. Le général en chef Antiochos, qui était
réputé pour sa cruauté envers les Chrétiens, devant
faire face à une soudaine incursion des Perses, se souvint du valeureux
André et lenvoya à la tête d'une cohorte. Au moment d'engager
le combat, André exhorta ses hommes à se confier dans le Christ,
qui a créé le ciel et la terre et a réduit à
néant le pouvoir des faux dieux. Invoquant donc d'une seule voix le
Nom du Christ, ils renversèrent les phalanges des ennemis et les repoussèrent
hors des frontières. Après cette victoire inespérée,
tous ses hommes décidèrent de se convertir, mais ils furent
dénoncés comme Chrétiens auprès d'Antiochos qui,
au lieu de leur décerner de justes récompenses, les convoqua
tous à son tribunal. Étranger à tout sentiment de reconnaissance
et brûlant de colère, il lut les édits impériaux
et leur rappela le nom des notables Chrétiens qu'il avait préalablement
fait périr. André lui répondit que ces Martyrs avaient
en fait remporté la victoire sur lui et que les tourments qu'on leur
avait infligés étaient devenus pour eux des trophées
dans le Royaume du Christ. Usant d'une cruelle ironie, Antiochos déclara
qu'il convenait qu'on procure du repos à un homme tel que lui, qui
avait fait preuve d'une si grande bravoure dans le combat, et il ordonna
d'étendre le Saint sur un lit de bronze incandescent. L'ardeur de
la foi et de la charité, qui brûlaient dans le coeur du valeureux
Martyr, le laissèrent insensible aux brûlures, et il trouva
sur cette couche un vrai repos. On se saisit ensuite de certains des soldats
qui s'étaient illustrés avec lui dans la bataille pour leur
clouer les mains sur des poutres. Ils subirent ce supplice avec le sourire,
se réjouissant de participer à la Passion de Notre Seigneur
Jésus-Christ, avant même d'avoir été baptisés.
Comme ils restaient inébranlables dans
leur résolution, Antiochos les fit jeter en prison et écrivit
à l'empereur,lui demandant s'il convenait d'exécuter un officier
de cette valeur, avec le risque de provoquer une mutinerie dans l'armée
et la révolte du peuple qui le considérait comme un héros.
Maximien lui répondit de se débarrasser de lui secrètement,
au moyen d'une ruse, et de ne laisser en aucune façon la nouvelle religion
pénétrer dans l'armée. Antiochos libéra donc
André et ses compagnons et feignit de les laisser aller où bon
leur semblerait. Mais le Saint Martyr, averti par Dieu de ce stratagème,
se rendit à Tarse avec ses hommes et demanda à l'Evêque
Pierre de leur conférer le Saint Baptême. Quand il apprit leur
départ, Antiochos écrivit au gouverneur militaire de Cilicie,
Séleuchos, pour qu'il les arrête au plus vite et les mette à
mort s'ils opposaient la moindre résistance. Séleuchos, qui
était lui aussi un persécuteur fanatique, se précipita
à Tarse avec un important détachement. André et ses
compagnons, qui venaient d'être baptisés, traversèrent
le mont Taurus pour échapper aux poursuites, et se dirigèrent
vers Mélitène en Arménie. Séleuchos n'abandonna
pas ses recherches, et grâce à la trahison d'un certain Martin,
il les rattrapa dans un défilé du mont Taurus. Comme les soldats
se préparaient à se lancer sur eux, Saint André exhorta
ses compagnons à lever leurs mains pour la prière plutôt
qu'à brandir le glaive et, tombant à genoux, il intercéda
longuement pour ses ennemis et pour le salut du monde. Dès qu'il acheva
sa prière, les soldats se précipitèrent sur eux et les
massacrèrent comme des brebis innocentes qui n'opposèrent aucune
résistance. Conformément au voeu exprimé par Saint André,
une source aux vertus thérapeutiques jaillit à l'endroit même
où il versa son sang. Pierre de Tarse et Nonnes, Evêque de Bérée,
qui avaient assisté de loin à leur Martyre avec d'autres clercs,
vinrent ensuite prendre soin de leurs précieuses Reliques. |