Saint BOHAIRE Evêque et confesseur à Chartres (vers 623) 15/08 - 02/08 |
Bohaire vit le jour à
Rome. Dès sa jeunesse, il quitta sa patrie, et vint à Chartres,
où sa vertu et sa science ne tardèrent pas à briller
d'un vif éclat mais l'estime des hommes effraya son humilité
et la solitude lui offrit un asile contre les tentations d'une vaine gloire.
L'évêque Pappole, cédant à ses austères
désirs, lui permit de se choisir une retraite dans un lieu quelconque
du diocèse de Chartres et d'y planter librement sa cellule. Bohaire
vint donc s'installer sur les bords de la Cisse, à peu de distance
de Blois, et y construisit une petite chapelle que Pappole dédia sous
le titre de Saint-Georges, martyr. Clotaire II le tira, malgré lui,
de cette retraite, pour en faire son chapelain. Après la mort de Pappole
(594), le clergé et le peuple l'élurent évêque
de Chartres; mais il fallut un nouvel ordre du roi pour l'obliger à
subir cette dignité qui, loin de le flatter, lui paraissait un fardeau
redoutable. Bohaire ne s'était pas trompé dans son appréciation
Chrétienne des difficultés et des périls de l'épiscopat.
Des persécutions cruelles éprouvèrent sa vertu. De son
temps, Thierry, roi de Bourgogne, ravagea la ville de Chartres et réduisit
en captivité les principaux habitants. Le pontife partagea le sort
de son peuple; il donna tout ce qu'il possédait pour payer la rançon
des prisonniers les plus notables, et sacrifia jusqu'au trésor de son
église, pour arrêter le meurtre, le pillage et l'incendie. Chargé
de fers, conduit devant le roi barbare, ce bon pasteur le supplie de prendre
encore sa vie, s'il le faut, mais d'épargner son cher troupeau. Thierry,
touché de cet acte de dévouement, se sent porté à
la clémence, tombe aux pieds du digne évêque, et lui
promet de ne plus l'affliger; les personnes de sa suite accueillent de même
l'homme de Dieu, embrassent ses genoux, et implorent le secours de ses prières.
Ce changement subit, ou plutôt cette impression surnaturelle de la
grâce divine, sauva une cité menacée des plus affreux
malheurs. Thierry tint parole, fit cesser les violences, rendit la sécurité
aux Chartrains alarmés, répara le mal qu'il avait fait, et
restitua le bien de l'église. Bohaire vécut encore un certain nombre d'années, au milieu du peuple qui lui devait sa délivrance. Il mourut vers l'année 623, et fut, suivant la tradition, enterré à son ermitage des bords de la Cisse. |