Sainte Clotilde reine des Francs 16/06 - 03/06 |
Sainte Clotilde était
fille de Chilpéric qui partageait avec ses deux frères le royaume
des Burgondes, du Jura à la Durance. Elle naquit vers 475, au moment
où, après l'effondrement de l'Empire romain, les peuples barbares
: Burgondes, Wisigoths, Francs et Alamans, rivalisaient pour se partager
la Gaule. Orthodoxe par sa mère, alors que tous les autres souverains
burgondes étaient acquis à l'arianisme, elle dut s'exiler après
l'assassinat de ses parents par son oncle, et vécut dans la piété
à Genève. La jeune et belle princesse ayant été
remarquée par des ambassadeurs de Clovis, roi des Francs, ce dernier
la demanda en mariage, pour sceller l'alliance de son peuple avec les Burgondes
(vers 492). Par sa douceur et l'exemple de sa conduite vertueuse, la reine
acquit un grand ascendant sur Clovis, qui accepta de faire baptiser leur
enfant malade, lequel guérit grâce aux prières de sa
mère. Mais, quant à lui, Clovis continua de rester sourd aux
exhortations de son épouse; jusqu'au jour où, devant affronter
les Alamans à Tolbiac, au-delà du Rhin (496), effrayé
par la supériorité de l'adversaire, il invoqua le "Dieu de
Clotilde" et lui promit d'accepter le Baptême s'il lui donnait la victoire.
Les Francs ayant triomphé, le roi tint sa promesse et, après
avoir suivi l'enseignement catéchétique prodigué par
Saint Vaast il fut baptisé par Saint Remi, évêque de
Reims, le jour de Noël 496. Ce Baptême de Clovis et, avec lui,
de plus de trois mille nobles et soldats francs, ouvrit la voie à la
conversion de son peuple, destiné à devenir une nation chrétienne
à l'avenir plein de promesse.
Par la suite la reine Clotilde continua d'inspirer au souverain la mansuétude à l'égard de ses ennemis et le respect des institutions de l'Eglise. Elle fit construire à Paris, leur capitale, une basilique dédiée aux Saints Apôtres (aujourd'hui Sainte-Geneviève), dans laquelle on ensevelit les restes de Sainte Geneviève que Clotilde vénérait avec une grande ferveur. A la mort de Clovis la reine, âgée d'à peine quarante ans, se retira à Tours, auprès de la basilique de Saint Martin, dont elle encouragea également le culte, et elle passa le reste de ses jours dans les oeuvres de piété agréables à Dieu. Disposant d'une immense fortune, elle répandit ses bienfaits sur un grand nombre d'Eglises et de Monastères. Saint Grégoire de Tours écrit à son sujet : « Elle était considérée en ces temps non pas comme une reine, mais comme une servante personnelle de Dieu (..) Elle ne se laissa pas séduire par la puissance du royaume de ses fils, ni par les richesses, ni par l'ambition du siècle, mais elle arriva à la grâce par l'humilité ». Elle donna tant qu'à sa mort elle n'avait, dit-on, plus rien à distribuer. Cruellement frappée par la perte de son fils aîné Clodomir, dans la guerre contre les Burgondes, elle recueillit ses trois jeunes enfants à Tours. Lorsque ses deux autres fils, Clotaire et Childebert, lui demandèrent de leur envoyer les orphelins à Paris pour les élever sur le trône, elle obtempéra sans méfiance, mais elle apprit peu après avec horreur qu'ils avaient été cruellement assassinés par leurs oncles, un seul d'entre eux ayant réussi à se réfugier dans un Monastère. A la même époque, elle perdit aussi sa fille, qui avait été donnée en mariage au cruel et violent roi des Wisigoths Amalaric. Privée dès lors de toute consolation terrestre, Clotilde dédia toute sa vie à la vénération de Saint Martin. Lorsque ses deux fils entrèrent en guerre, en 534, elle se précipita sur la tombe du Saint pour implorer son intercession, et une tempête vint miraculeusement séparer les deux armées, incitant les deux frères à se réconcilier. Sentant sa fin prochaine, Saint Clotilde convoqua auprès d'elle Clotaire et Childebert, et elle les exhorta à mener une vie conforme à la charité chrétienne, puis, leur ayant prédit des événements à venir, elle remit en paix son âme à Dieu, le 3 juin 545, en confessant la Sainte Trinité. Modèle des veuves et des souveraines
chrétiennes, Sainte Clotilde a été vénérée
comme la fondatrice et la protectrice de la monarchie française. D'après
une légende, sur la révélation d'un Ange, elle arma
Clovis pour le combat d'un écu orné de trois fleurs de lis
-symbole de la Sainte Trinité- qui devinrent l'emblème des
rois de France. |