SAINT CONSTANTIN le Grand et SAINTE HELENE sa mère 03/06 - 21/05 |
Saints empereurs, couronnés
par Dieu et Egaux-aux-Apôtres, Constantin le Grand et sa mère
Hélène.
St Constantin le Grand, le premier empereur chrétien, devenu par la grâce de Dieu "Apôtre du Seigneur parmi les rois", était fils du brillant général Constance Chlore et de Ste Hélène. Il naquit à Nissa (Nish) (vers 280) et grandit sur les champs de batailles, apprenant de son père non seulement l'art de la guerre, mais aussi le sage gouvernement de ses sujets et la clémence à l'égard des Chrétiens. Peu après sa proclamation (288), Dioclétien devant gouverner un empire trop grand, menacé de toutes parts par les barbares et troublé par d'incessants complots, confia à son ami Maximien le gouvemement de l'Occident et, quelques années plus tard (293), il plaça deux césars comme auxiliaires des deux augustes : Galère Maximien en Orient et Constance Chlore en Occident, avec juridiction sur la Grande-Bretagne, la Gaule et l'Espagne. Afin de s'assurer la fidélité de ce dernier, il l'obligea à répudier Ste Hélène pour épouser la fille de Maximien, et il garda de plus le jeune Constantin en otage à Nicomédie, sa capitale. Constantin passa donc son adolescence parmi les moeurs païennes, à la cour de Dioclétien puis de Galère, où il se distingua par son allure majestueuse et sa vaillance dans les combats, mais surtout par sa droiture morale et sa bonté, qui lui attiraient la sympathie de tous ceux qui l'approchaient. Il resplendissait par les vertus vraiment royales de la chasteté et de la mansuétude, qui l'élevaient au-dessus des intrigues et des bassesses coutumières aux milieux de cour. Mais ces qualités suscitèrent aussi des jalousies, en particulier de l'empereur Galère, qui l'envoyait constamment dans des campagnes périlleuses d'où Constantin sortait chaque fois victorieux, en en tirant un surcroît de gloire. Après la démission de Dioclétien et de Maximien, les deux césars, Galère et Constance Chlore, furent élevés à la dignité d'auguste. Instruit des complots tramés contre son fils, Constance, malade et vieillissant, demanda que Constantin vienne le visiter. Echappant de justesse aux hommes envoyés pour le retenir, Constantin se précipita en Grande-Bretagne, où il eut la joie de revoir son père qui lui confia la succession de l'empire d'Occident, et lui recommanda d'aider et de protéger les Chrétiens violemment persécutés depuis les édits de Dioclétien. Constance Chlore trouva peu après la mort, à York, et Constantin fut aussitôt proclamé empereur par l'armée (25 juillet 306). Mais, entre temps, Galère, qui se considérait comme le premier empereur, avait désigné deux césars : Maximin Daïa pour l'Orient et Sévère pour l'Occident, avec Rome pour capitale. A la mort de Constance Chlore, il éleva ce dernier à la dignité d'auguste ; mais Sévère fut renversé par une révolte du peuple, suscitée par la garde ,prétorienne, et remplacé par Maxence, le fils de Maximien, qui fit bientôt régner à Rome une tyrannie sanguinaire et pleine de débauches. Maxence conclut un accord avec Constantin, auquel il laissait le pouvoir sur les régions les plus occidentales, avec Arles pour capitale. Constantin, respectant ces conditions, gouverna la part qui lui était échue avec justice et bonté ; il était aimé du peuple et redouté des Germains ainsi que des tribus barbares. Mais cette situation dura peu de temps, car Maxence entra bientôt en friction avec son père qu'il avait associé au pouvoir. Maximien se réfugia dans le royaume de Constantin, mais il tenta aussitôt de s'emparer du pouvoir grâce à la complicité de sa fille Fausta, la seconde épouse de Constantin, femme fourbe et intrigante, qui fut par la suite la cause de bien des malheurs pour le pieux empereur. Le complot fut dévoilé et Maximien mit fin à ses jours (310). Galère, informé des événements qui troublaient l'empire d'Occident, et avide de s'accaparer tous les pouvoirs, désigna alors Licinius comme césar d'Occident et marcha vers Rome avec une puissante armée. Vaincu par Maxence, il battit en retraite et se retouma contre Constantin. Mais ce demier lui infligea une défaite complète et Galère périt lamentablement, après avoir promulgué un édit modérant la persécution générale qui faisait rage en Orient (311). Maximin Daïa, païen fanatique et persécuteur achamé des Chrétiens, prit alors le titre d'auguste de l'empire d'Orient, et Maxence, resté seul à Rome, entreprit une campagne contre Constantin, en vue de s'arroger la totalité de l'empire d'Occident. Appelé au secours par les Romains qui souffraient de la tyrannie de Maxence, Constantin réunit ses troupes, passa les Alpes (septembre 312) et, conquérant aisément les villes d'Italie du Nord, il parvint jusqu'aux environs de Rome, où Maxence avait concentré des forces bien plus considérables. Monté sur une hauteur, Constantin considérait avec perplexité la supériorité de ses adversaires lorsque, en plein midi, apparut dans le ciel une immense croix, constituée d'étoiles, autour de laquelle étaient écrits ces mots en grec : « Par ce signe tu vaincras ». La nuit suivante, le Christ Lui-même apparut à l'empereur et Lui commanda de confectionner une croix semblable à celle qu'il avait contemplée dans sa vision et de la placer comme étendard à la tête de son armée. Le signe de la victoire resplendit alors de nouveau dans le ciel, et Constantin crut de toute son âme que Jésus-Christ est le seul vrai Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, qui donne la victoire aux rois et guide toute chose vers la fin qu'Il a prévue avant l'origine du monde. Dès le lever du jour, il fit confectionner une grande croix en argent et donna l'ordre de la placer à la tête de ses troupes, à la place des aigles impériaux, comme "signe de victoire sur la mort et trophée d'immortalité". Dès lors Constantin commença à se faire instruire sur la Doctrine Chrétienne et s'adonna assidûment à la lecture des Livres Sts. Lors de la bataille décisive du pont Milvius, le 28 octobre 312, ce fut la Croix qui remporta la victoire. Maxence, en prenant la fuite, s'engagea sur le pont de bateaux qu'il avait fait construire, mais ce dernier s'effondra à son passage et le tyran périt englouti, avec tous ses officiers, comme autrefois Pharaon et ses cavaliers dans la mer Rouge Rendant grâce à Dieu pour cette victoire qui inaugurait une nouvelle ère de l'histoire humaine, Constantin fit une entrée triomphale dans Rome, qui le saluait comme son libérateur, son sauveur et son bienfaiteur. Il fit aussitôt élever le signe de la Croix sur les principaux monuments de la ville et l'on érigea une statue de l'empereur tenant en main la Croix, comme signe de victoire et emblème de son autorité reçue du Christ. Il fit restituer tous les biens confisqués par Maxence, rappela les exilés, libéra les captifs et fit rechercher les Reliques des Martyrs victimes de la Grande Persécution. A l'occasion de cette victoire sur Maxence, la religion chrétienne, si longtemps honnie et persécutée, pouvait désormais sortir de l'ombre et jouir de la protection du souverain. Tout en restant distincte du pouvoir politique, l'Eglise était désormais en mesure d'inspirer les gouvernants et de transformer en profondeur la vie des hommes et des états, pour leur inspirer les principes évangéliques. Quelques mois après, St Constantin rencontra Licinius à Milan (313) et les deux empereurs, qui se partageaient dès lors le monde, signèrent un Edit mettant fin à la persécution et donnant licence aux Chrétiens de pratiquer librement leur religion dans tout l'Empire. Constantin fut alors proclamé auguste suprême et on célébra le mariage de Constantia, sa súur, et de Licinius. Illuminé par la grâce de Dieu, le St empereur n'accorda pas seulement la liberté générale, mais il encouragea aussi le développement du Culte Chrétien. Il accorda des subventions pour construire des églises et orner dignement les tombeaux des Martyrs, restitua les biens des Confesseurs et des Martyrs confisqués par l'Etat et les fit attribuer à l'Eglise lorsque ces derniers n'avaient pas laissé d'héritiers. Il rendait honneurs aux Evêques qu'il recevait à sa table et il assistait aux Conciles locaux pour faire régner la paix et la concorde. Alors que la lumière de la vérité brillait ainsi en Occident, les ténèbres de l'idolâtrie et de la tyrannie continuaient d'être entretenues en Orient par Maximin Daïa, qui déclara la guerre à Licinius. Celui-ci le vainquit en Thrace (30 avril 313) et, devenu maître de l'empire d'Orient, il intensifia la persécution. Il imposa des restrictions aux évêques, ferma des églises, exila les Chrétiens en vue et confisqua leurs biens, et il fit cruellement châtier tous ceux qui venaient en aide aux détenus. Il imposa aux dignitaires d'offrir des sacrifices et fit régner l'injustice et la violence dans tous les domaines de l'administration. Apprenant ces mesures tyranniques prises en Orient contre les Chrétiens, St Constantin leva une puissante armée, guidée par le signe de la Croix victorieuse, et, à la faveur d'une campagne contre les barbares en Panonnie, il pénétra sur le territoire de Licinius (322). Après une première défaite à Andrinople, le tyran se replia à Byzance puis fut définitivement vaincu à la bataille de Chrysopolis (18 septembre 324). Constantin triomphant, au nom du Christ et de la Vérité, s'employa dès lors à offrir l'Empire romain réunifié en présent au Roi des rois, et tel un nouvel Apôtre il fit proclamer jusqu'aux extrémités de l'Orient et de l'Occident, de la Mésopotamie à la Grande-Bretagne, la foi au Dieu unique et en Son Fils incamé pour notre Salut. Usant de mansuétude envers les prisonniers de l'armée ennemie, il fit aussitôt appliquer en Orient les mêmes mesures en faveur de l'Eglise que celles qu'il avait décrétées auparavant en Occident. Dans un édit proclamé dans tout l'Empire, il déclarait que Dieu seul devait être considéré comme la cause de ses victoires et qu'il avait été choisi par la Providence pour se mettre au service du bien et de la vérité. Il plaça de nouveaux magistrats dans les provinces, auxquels il interdit d'offrir des sacrifices païens, et envoya dans toutes les contrées soumises à son autorité des lettres condamnant l'idolâtrie et exhortant à la conversion. Il incitait tous ses sujets à suivre son exemple, mais sans contraindre personne. L'Empire, régi par un seul empereur, présentait alors une image du Royaume de Dieu, déjà présent sur la terre, où tous les hommes réconciliés pouvaient jouir de la paix et élever vers Dieu de continuelles hymnes d'actions de grâces. A ce nouvel Empire Chrétien, qui devait durer mille ans, il convenait de donner une capitale, mieux placée que Rome géographiquement et exempte des souvenirs de l'idolâtrie et de la tyrannie. Inspiré par un signe divin, le pieux empereur fixa son choix sur la petite ville de Byzance, qui occupait une position charnière entre l'Orient et l'Occident. Guidé par un Ange, il marqua lui-même les limites de la nouvelle ville, et donna l'ordre au maître d'úuvre, Euphrata, de n'épargner aucune dépense pour la doter de monuments et de voies publiques dépassant en gloire et magnificence toutes les autres villes du monde. Lors de la fondation de la cité, le 8 novembre 324, Byzance reçut le nom de Constantinople et de Nouvelle-Rome, et fut dédiée par la suite à la Mère de Dieu. Au centre du palais on dressa une immense Croix ornée de pierres précieuses et sur le forum on plaça au sommet d'une colonne de porphyre la statue de Constantin, dans laquelle était placée de Stes Reliques, et on déposa au pied de la colonne les corbeilles ayant servi au miracle de la multiplication des pains. Les travaux furent menés en grande hâte et, à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire du règne de l'empereur (11 août 330), on célébra avec faste l'inauguration de la nouvelle capitale. Aussitôt après sa victoire sur Licinius, le premier souci de St Constantin fut de rétablir et de confirmer l'unité de l'Eglise, gravement menacée par 1'hérésie d'Arius, qui, d'Egypte, s'était répandue dans différentes contrées, à la faveur d'un décret de Licinius interdisant la réunion des synodes locaux. Après avoir envoyé, par l'intermédiaire d'Hosius de Cordoue, des lettres d'exhortations à l'Archevêque d'Alexandrie, Alexandre, et à Arius, dans lesquelles il exprimait sa souffrance devant la division, l'empereur convoqua tous les Evêques de l'univers à Nicée, pour le premier grand et St Concile åcuménique (325). Cette première assemblée des Evêques venus de toutes les extrémités du monde était une parfaite expression de la plénitude de l'Eglise et de l'unité de l'Empire Chrétien. L'empereur y siégeait au milieu des Evêques, rayonnant dans un vêtement de pierreries. Il ouvrit les sessions en adressant une action de grâces à Dieu pour cette réunion, et il exhorta les participants à la paix et à résoudre les divisions semées par le démon dans la Maison de Dieu. Il participa aux débats et, par sa douceur et sa pondération, réussit à réconcilier les opposants. On procéda alors à la condamnation d'Arius et de ses partisans, et on résolut de célébrer Pâques partout à la même date, en signe d'unité de la foi. Pour conclure les sessions du Concile, St Constantin convia tous les Pères, à l'occasion du vingtième anniversaire de son règne, à un grand banquet, qui fut une somptueuse préfiguration du Royaume de Dieu, puis il les renvoya en paix dans leurs diocèses, munis de riches présents. L'année suivante (326), l'impératrice Hélène, qui venait d'être baptisée, entreprit un pèlerinage en Palestine8, au cours duquel on découvrit l'emplacement du Calvaire et, grâce à une révélation miraculeuse, la Croix du Seigneur enfouie sous terre St Constantin ordonna alors d'ériger à cet endroit une somptueuse basilique dédiée à la Résurrection, laquelle fut inaugurée en 335, à l'occasion du trentième anniversaire de son règne. Ste Hélène visita aussi d'autres Lieux Sts et fit construire des basiliques à Bethléem et au Mont des Oliviers ; elle délivra les captifs et répandit de larges aumônes dans tout l'Orient. A l'issue de ce pèlerinage, elle rendit pieusement son âme à Dieu, à l'âge de quatre-vingts ans. Ses funérailles eurent lieu à Constantinople ; par la suite, son corps fut transféré à Rome. La sécurité des frontières ayant été assurée par un habile jeu d'alliances, et les barbares ayant transformé leurs glaives en instruments agricoles, le pieux souverain put passer en paix le reste de son règne et s'occuper d'affermir les fondements et les institutions du nouvel Empire Chrétien. Il encouragea par tous les moyens l'expansion du Christianisme et transforma aussi en profondeur les lois romaines, en vue de les soumettre à l'esprit de charité et de mansuétude de l'Evangile. Dès son élévation au pouvoir, il avait décrété que le dimanche serait jour chômé dans tout l'Empire, il avait aboli la peine de mort par crucifixion, avait interdit les combats de gladiateurs et sévèrement châtié les rapts et les attentats à la pudeur. Par la suite, il encouragea l'institution de la famille, comme base de l'édifice social, en limitant le divorce, condamnant l'adultère et en légifèrant sur les droits d'héritage. Il fit également lever les lois jadis promulguées contre ceux qui restaient sans progéniture, afin d'encourager le monachisme qui connaissait alors un grand essor, et accorda de larges dons aux vierges consacrées, qu'il respectait jusqu'à l'adoration. Lorsque le siège de l'administration fut définitivement transféré à Constantinople (330), l'empereur y interdit la célébration des fêtes païennes et empêcha l'accès des païens aux charges de l'Etat. Se considérant comme l'"Evêque des choses extérieures", il apparaissait dans tout son gouvernement comme une image vivante de Dieu, qui répand généreusement ses bienfaits sur tous. Il distribuait abondamment les aumônes à tous ceux qui étaient dans le besoin, Chrétiens ou non, soutenait les veuves et se faisait le père des orphelins. Il protégeait les pauvres contre les exactions des puissants, et il favorisa la prospérité de ses sujets en allégeant d'un quart l'impôt annuel et en faisant réviser l'évaluation des propriétés pour la répartition des charges fiscales. Calme, paisible et maître des passions qui tourmentent en général les puissants, il s'était fait représenter sur les monnaies debout, le regard toumé vers le ciel, affirmant ainsi que le souverain doit être un homme de prière et un intercesseur pour la paix et la concorde de son royaume. Dans son palais, il s'était réservé une salle, où chaque jour il s'isolait pour prier et méditer les Stes Ecritures, et il passait souvent ses nuits à rédiger des discours, dans lesquels il exhortait le peuple à l'amour de la vérité et de la vertu. Apprenant un jour que quelqu'un avait jeté une pierre sur une de ses effigies, l'empereur, à qui on avait demandé de châtier le coupable, se passa la main sur le visage en souriant et dit : « Je ne sens aucune plaie et suis en pleine santé », et il laissa l'homme repartir librement. Quiconque l'approchait pour obtenir une grace était sûr d'être satisfait, et l'on pouvait croire en ces temps, que Dieu régnait véritablement parmi les hommes. Peu après le trentième anniversaire
du règne, célébré par des fêtes grandioses
(335), le roi de Perse, Sapor II, déclencha une persécution
contre les Chrétiens de son royaume, puis, rompant son alliance avec
Constantin, il envahit l'Arménie. Le pieux empereur leva alors une
puissante armée pour partir à la défense des Chrétiens,
et décida de participer en personne à la campagne. Mais il tomba
malade à Hélénopolis et fut transporté en hâte
jusqu'aux environs de Nicomédie, où il reçut le St baptême,
que par respect il avait retardé depuis tant d'années. Refusant
de revêtir de nouveau la pourpre impériale, il rendit son âme
au Roi du ciel et de la terre, le jour de la Pentecôte 337, encore
vêtu de la tunique blanche des néophytes. Après avoir
prononcé une prière d'action de grâces, ses demiers mots
furent : « Maintenant Je sais que je suis vraiment bienheureux, maintenant
je sais que je suis devenu digne de la vie éternelle, maintenant je
sais que je participe à la Lumière divine. » Son corps
fut aussitôt transporté à Constantinople, où après
de somptueuses funérailles en présence de tout le peuple, il
fut déposé dans l'église des Sts Apôtres, au milieu
des sarcophages vides des douze Disciples du Seigneur. Celui qui, converti
par une révélation semblable à celle de St Paul, Apôtre
des Nations, avait soumis par son oeuvre colossale l'Empire romain à
la doctrine du Christ, fut ainsi glorifié au-delà de tous les
autres empereurs et c'est à juste titre qu'il est vénéré
depuis comme Egal-aux-Apôtres. |