Saint ETHELWOLD Evêque de Winchester (+ 984) 14/08 - 01/08 |
En Angleterre éclata
au Xe siècle un véritable réveil monastique qui agit
sur le pays tout entier. Saint Dunstan sema la graine qui devait produire
l'arbre magnifique. Sa conversion intime fut suivie vers 943 par l'abbatiat,
à Glastonbury, dans le Somerset. Il y éleva une famille monastique
dans l'esprit de la Règle bénédictine. Parmi ses jeunes,
il y avait Ethelwold (Aethelweald), fils d'une haute famille de Winchester.
Dans sa jeunesse il fit partie de la maison (cornitatus) du roi Aethelstan,
puis fut tonsuré par saint Elphège (Aelfheah) le Chauve, évêque
de Winchester de 936 à 951. Il resta quelque temps auprès du
prélat, puis entra au monastère de Glastonbury sous saint Dunstan.
Ethelwold fut un moine zélé pour l'étude, la prière
et les humbles travaux comme ceux du jardin ou de la cuisine. Son zèle
rêvait de dépasser Dunstan, d'aller sur le continent étudier
la vie des monastères illustres. Mais la reine pressentant que, s'il
partait, ce serait une perte irréparable, réussit à
lui faire interdire tout voyage d'études à l'étranger.
Le roi concéda à Ethelwold, vers 954, le monastère d'Abingdon
qui était abandonné et en ruines. Le prince aida le vaillant
moine à le rebâtir. Le 29 novembre 963, Ethelwold fut consacré évêque de Winchester. Saint Dunstan, lui, avait été exilé par le roi Edwy. Les abbayes fournirent au pays des intellectuels, des artistes, des évêques, le meilleur de son élite. Pour Dunstan, et, à un degré moindre, Ethelwold et Oswald, l'ordre monastique ne devait pas être un club d'ascètes en marge de la nation, mais le coeur même de la nation, intellectuel et spirituel. L'Église, l'État, les moines étaient étroitement solidaires. On avait une concorde des ordres : roi, évêques, moines. Par sa réforme vigoureuse des monastères, Ethelwold souleva bien des haines. On essaya de l'empoisonner. La tentative fut vaine. Au reste, le prélat était pâle, avait souvent des douleurs aux jambes, au ventre, et dormait mal. Cependant il marchait quand même, évitait de manger oiseaux ou quadrupèdes, conformément à la Règle. Il aimait enseigner la jeunesse, lui traduire en anglais les livres latins, lui parler de grammaire ou de métrique. Ce maître souriant était un merveilleux animateur pour le bien. Dans ses inspections, il était un «lion» pour les déréglés, une "colombe" pour les bons (Aelfric). «L'Aigle du Christ», le "père des moines", mourut à Beddington, dans le Surrey, le 1er août 984. Il avait plus de 20 ans d'épiscopat. Il fut inhumé à Winchester. Douze ans après son décès, son corps fut élevé par saint Elphège, son successeur, futur archevêque de Cantorbéry et martyr; Sa "depositio" est marquée aux anciens calendriers le 1er août. Deux calendriers seulement ont sa translation, plus exactement l'élévation de ses reliques par saint Elphège, un 10 septembre. En revanche. ils n'ont pas sa "depositio", à cause des Maccabées et de saint Pierre. On a attribué à Ethelwold un travail sur le cercle dédié à Gerbert (le pape de Rome Silvestre II). |