Sainte et Grande Martyre Euphémie de Chalcédoine 29/09-16/09 |
Sainte Euphémie
vécut sous le règne de Dioclétien (entre 284 et 305).
Elle naquit à Chalcédoine de parents riches et pieux, qui l'éduquèrent
dans l'amour du Christ. A cette époque, un certain Priscus, virulent
sectateur d'Arès, devint proconsul pour l'Asie. Pour la fête
de son dieu, il ordonna sous peine de mort que tous les habitants de la région
viennent à Chalcédoine pour le célébrer. Tous
les Chrétiens s'enfuirent alors par petits groupes dans des maisons
isolées ou dans les déserts, afin d'échapper au tyran
et de sauvegarder leur foi.
Sainte Euphémie s'était cachée
elle-aussi, avec 49 autres Chrétiens, parmi lesquels elle brillait
par sa vertu et sa sagesse comme un astre étincelant. Ils furent pourtant
rapidement découverts et emmenés devant le proconsul, qui essaya
d'abord de les convaincre en flattant leur jeunesse et leur sagesse. Les
Saints lui répondirent: «Ne perds pas ton temps et tes paroles
avec nous, ô gouverneur, car nous considérons comme la plus
grande honte, étant des êtres raisonnables, d'adorer tes dieux
absurdes et insensibles, et d'abandonner le seul vrai Dieu qui a fait le
ciel et la terre. Et sache que tes menaces de torturés ne nous font
pas peur. Elles seront pour nous légères et te montreront la
puissance de notre Dieu». A ces mots, la colère du proconsul
s'enflamma et il fit torturer Euphémie et ses compagnons sans arrêt
pendant vingt jours. A l'issue de cette période, comme il voyait que
la fermeté de leur foi n'avait été en rien ébranlée,
il fit comparaître Euphémie, en qui il avait remarquée
la tête du groupe. Il lui fit broyer les membres par des roues de fer;
mais, ayant invoqué le secours de Dieu, la Sainte se retrouva bientôt
indemne de tout mal. Ensuite, il fit allumer une fournaise ardente, dont
les flammes montaient à plus de 45 pieds de hauteur, et y fit jeter
Euphémie. Là encore, Dieu vint à son secours et envoya
un Ange qui écarta d'elle les flammes. A la vue de ce miracle, ses
bourreaux se convertirent au Christ et moururent Martyrs quelques jours plus
tard sous les dents des fauves. Euphémie fut encore livrée
à bien d'autres tourments, dont Dieu la délivra à chaque
fois, afin de montrer combien la Grâce est plus forte que toutes les
tortures inventées par la malice des hommes. Enfin, ayant été
jetée au fauves, la Sainte rendit son âme à Dieu sous
la simple morsure d'un ours. Ses parents recueillirent sa sainte dépouille
et l'ensevelirent à proximité de la ville. Lorsque la persécution
de Dioclétien prit fin, les Chrétiens déposèrent
les Reliques de la Sainte dans un sarcophage d'or à l'intérieur
d'une église qui lui était dédiée. Le jour de
sa fête, coulait régulièrement de son tombeau un flot
de sang frais, qui dégageait une céleste odeur. C'est également
dans ce tombeau que s'accomplit le miracle du rejet du tome des hérétiques
lors du concile de Chalcédoine (451). Autre mémoire : le 24/07 - 11/07 Lors du IVe saint Concile Oecuménique, réuni par les pieux empereurs Marcien et Pulchérie à Chalcédoine, dans la vaste basilique de Sainte Euphémie, les 630 Pères entreprirent de réfuter les opinions hérétiques de l'Archimandrite Eutychès, soutenu par l'Archevêque d'Alexandrie Dioscore. Afin de trancher leur différent par une décision venant de Dieu, le Patriarche Saint Anatole suggéra que les deux partis rédigent un tome contenant leur profession de foi respective, et que les deux documents soient déposés dans la châsse de Sainte Euphémie. Les deux livres, dans lesquels étaient écrites les définitions de la foi concernant la Personne du Christ, furent donc placés sur la poitrine de la Sainte et, après avoir scellé la châsse, les Pères se mirent en prière. Au bout de huit jours, tous se rendirent au martyrium et, ouvrant la châsse, ils découvrirent avec émerveillement que la Sainte étreignait dans ses bras le tome orthodoxe, comme si elle voulait le faire entrer dans son coeur, tandis que le tome des hérétiques gisait à ses pieds. Devant cette démonstration éclatante de la vérité, les Orthodoxes rendirent grâces à Dieu et les hérétiques,hués par la foule des fidèles, furent couverts de honte. On rapporte par ailleurs bien d'autres miracles accomplis par les Reliques de Sainte Euphémie. Lors d'une invasion perse, les barbares, ayant envahi Chalcédoine, essayèrent de détruire par le feu les précieuses Reliques. Mais elles restèrent intactes et du sang frais coula par un des trous qu'ils avaient faits dans la châsse. Par la suite ce miracle se renouvelait de temps en temps, procurant de nombreuses guérisons aux fidèles qui venaient recueillir le sang de Sainte Euphémie. Mais, plus fréquemment, son tombeau exhalait un suave parfum, en témoignage de la faveur acquise par la Sainte auprès de Dieu. Pour protéger ces précieuses Reliques de toute nouvelle profanation, on les transféra à Constantinople, où elles furent déposées dans l'église de Sainte-Euphémie, près de l'Hippodrome. Jetées à la mer au temps de la persécution de Constantin Copronyme, tandis que l'église était transformée en magasin d'armement, elles échouèrent sur le littoral de Lemnos et furent recueillies par deux pêcheurs. Retrouvées sous le règne de l'impératrice Irène, on les transféra solennellement dans la capitale (796), où elles continuèrent d'accomplir des miracles. Après avoir subi bien d'autres vicissitudes, elles sont aujourd'hui vénérées dans l'église du Patriarcat Oecuménique, au Phanar. |