Saint EUPLUS le Diacre 24/08 - 11/08 |
Sous le neuvième
consulat de Dioclétien et le huitième de Maximien, le 3 des
calendes de mai (29 avril 304), le Diacre Euplus se rendit à l'entrée
du tribunal de Catane en Sicile et cria à haute voix: « Je suis
Chrétien, je désire mourir pour le Nom du Christ.» Sans
retard, le magistrat Calvisianus ordonna d'introduire l'audacieux qui avait
osé parler ainsi. Euplus fit son entrée, tenant en main le
livre des Saints Evangiles. L'illustrissime Maxime déclara qu'il possédait
des livres interdits par décrets des empereurs. « D'où tiens-tu ces livres? De chez toi? » interrogea Calvisianus. Euplus répondit: « Je n'ai pas de maison, mon Seigneur le sait bien. » Calvisianus l'invita à faire lecture de ces livres. Euplus lut: « Bienheureux ceux qui souffrent pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux. Et ailleurs: Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix et me suive. » - Qu'est-ce que cela veut dire?» demanda le juge. - C'est la Loi du Seigneur mon Dieu, telle qu'elle m'a été donnée. » - Par qui? » - Par Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant. » Considérant que ces aveux étaient
suffisants, Calvisianus livra Euplus aux bourreaux pour être soumis
à la question. Le magistrat donna ordre de l'étendre et de le soumettre à la torture, jusqu'à ce qu'il consente à sacrifier aux dieux. Au milieu des supplices, Saint Euplus rendait grâces au Christ d'avoir été jugé digne de souffrir pour Lui et disait: « Il y a longtemps que je désire ces tourments. Fais tout ce que tu voudras, augmente tes tortures. Je suis Chrétien! » Au bout d'un long moment, on fit cesser les bourreaux, et le gouverneur somma le saint d'adorer les dieux. Euplus lui répliqua: « J'adore le Père, le Fils et le Saint-Esprit, la Sainte Trinité. En dehors d'elle il n'est point de Dieu. Que périssent les idoles qui n'ont créé ni le ciel ni la terre. Je suis Chrétien! » Comme le magistrat lui demandait pour la dernière
fois de sacrifier s'il voulait avoir la vie sauve, il répondit: «
Oui, je vais sacrifier. Mais c'est moi-même que j'offre en sacrifice
au Christ Dieu. Je n'ai rien de plus à lui sacrifier. Tes efforts
sont vains. Je suis Chrétien!» Le gouverneur fit redoubler les
supplices. Et tandis que les forces du Martyr s'épuisaient et qu'il
était presque sans voix, ses lèvres continuaient d'articuler
des actions de grâces. Calvisianus dicta alors sa sentence qu'un scribe
inscrivit sur une tablette: « Attendu que le Chrétien Euplus
a méprisé les édits des empereurs, blasphémé
les dieux et refusé de se rétracter, j'ordonne qu'il ait la
tête tranchée par le glaive. » On lui suspendit au cou
l'Evangile qu'il tenait lors de son arrestation, et devant lui un héraut
criait: « Euplus, Chrétien, ennemi des dieux et des empereurs.
» Le Saint, plein de joie, pressait le pas, comme s'il marchait vers
son couronnement, en répétant sans cesse: « Gloire au
Christ Dieu! » Arrivé sur les lieux de l'exécution, il
se mit à genoux et pria longuement en rendant grâces à
Dieu. Puis il présenta de lui-même sa tête au bourreau
et fut décapité. Plus tard des Chrétiens vinrent enlever
son corps et l'embaumèrent avant de l'ensevelir. |