Saint Felix et Saint Adaucte
12/09 - 30/08 |
Saint Félix était
prêtre de l'Eglise de Rome. Arrêté au temps de la persécution
de Dioclétien, il fut envoyé au tribunal de Dracus, préfet
de la ville, qui le fit conduire au temple de Sérapis pour offrir de
l'encens à cette déesse. Félix souffla contre la face
de la statue, qui était d'airain, et la fit tomber. De là on
le mena devant celles de Mercure et de Diane, qu'il renversa de la même
manière. Le juge le fit alors étendre sur le chevalet pour lui
faire dire par quelle vertu il avait mis en pièces les statues des
dieux. "Ne pense pas", dit Félix au préfet, "que ce soit par
quelque pacte avec le démon; je l'ai fait par la confiance que j'ai
au Tout-Puissant, et par le pouvoir que Jésus-Christ m'a donné
sur vos fausses divinités". Le préfet, à cette réponse,
entra dans une grande fureur et commanda qu'on le menât hors de la ville,
sur le chemin d'Ostie, où il y avait un arbre consacré aux
idoles et un petit temple au dessous. Dès que Félix y fut arrivé,
il souffla contre cet arbre, et lui dit "Je te commande, au nom de Jésus-Christ,
de te déraciner à l'heure même, de tomber sur ce temple,
et de le mettra en pièces avec l'autel et son simulacre". A ces paroles,
l'arbre sortit de terre avec ses racines, et, tombant sur le temple, il l'écrasa
tellement, qu'il n'en resta plus aucun vestige debout. La chose ayant été
rapportée au juge par un de sesofficiers, il condamna Félix
à avoir la tête tranchée, et ordonna que son corps fût
exposé sur le grand chemin pour être la proie des bêtes
fauves. Comme on allait procéder à cette exécution, il
se présenta un Chrétien inconnu aux hommes, mais connu de Dieu;
ayant appris que l'on faisait mourir Félix, parce qu'il n'avait pas
voulu renoncer à Jésus-Christ, il se mit à crier de
toutes ses forces "Je suis de la même Foi que celui que vous allez
mettre à mort, et je confesse comme lui que mon Seigneur Jésus-Christ
est le vrai Dieu. Je mourrai donc avec lui car j'aime mieux être mis
à mort en sa compagnie, afin de vivre éternellement avec mon
Sauveur Jésus, que d'embrasser la religion de vos cruels empereurs,
et brûler avec eux dans les enfers pendant toute une éternité".
Cette heureuse rencontre réjouit extrêmement Félix. Il
remercia Dieu de ce qu'il lui donnait un si généreux compagnon
de son martyre. Après avoir fait leur prière ensemble, et, s'être
donné le baiser de paix, ils furent décapités. Les fidèles,
ne pouvant savoir le nom de ce Chrétien qui s'était livré
si généreusement au martyre, lui donnèrent celui d'Adaucte,
c'est-è-dire ajouté, parce qu'il s'était joint à
saint Félix pour mourir avec lui. Leurs corps, abandonnés par les bourreaux et laissés sans sépulture, furent, la nuit suivante, enterrés par les Chrétiens dans la fosse que l'arbre avait faite en se déracinant. Le lendemain, les païens l'ayant su, entreprirent de les déterrer; mais tous ceux qui se mirent en devoir de le faire, furent possédés du démon ce qui les obligea de se désister de leur dessein. Lorsque la persécution eut cessé, on bâtit, en leur honneur, une église au même endroit, et les Chrétiens y ont reçu de grands bienfaits du Ciel par le mérite de leur intercession. Vers l'an 850, Irmengarde, femme de l'empereur Lothaire, obtint du pape de Rome Léon IV les reliques de ces saints martyrs et les déposa dans l'abbaye des chanoinesses d'Eschau, en Alsace, où elles restèrent jusqu'en 1358. En 1361, elles furent données à l'église de Saint-Etienne de Vienne, qui devint dans la suite cathédrale. |