SAINTE FLORENTINE
27/03 - 14/03 |
Florentine ou Florence
naquit à Carthagèna, en Espagne, d'une famille illustre. Elle
eut pour père Sévérien, gouverneur de la province, et
pour mère la noble dame Turtur, qui donnèrent encore le jour
aux évèques Léandre, Fulgence et lsidore, si célèbres
par leur doctrine et leur sainteté, ainsi que Théodora, femme
du roi visigoth Leuvigilde.
Formée de bonne heure aux enseignements de la Foi, distinguée par la pureté de ses moeurs, et douée d'une grande pénétration d'esprit, cette pieuse vierge étudia avec profit les saintes Ecritures sous la direction de son frère Léandre : celui-ci atteste lui-même des succès de sa jeune soeur dans une méthode qu'il lui dédie pour l'aider à lire l'Ancien Testament, et en particuiter le Cantique des Cantiques. Aussi devint-elle bientôt capable de diriger l'éducation première de son jeune frère lsidore. De concert avec Léandre, elle mit tous ses soins à le nourrir du lait de la doctrine sainte, et à lui faire connaître tous les dogmes de la Foi. Elle crut devoir s'employer avec d'autant plus d'ardeur à le former è la sainteté, que Dieu avait semblé manifester ses vues sur cet enfant. lsidore était encore au berceau, lorsqu'elle vit un essaim d'abeilles entrer dans sa bouche, en sortir, et s'envoler ensuite vers le ciel. Efrayée, la jeune fille se mit en prière, pour demander au Ciel l'explication de ce présage : elle eut alors connaissance que l'enfant deviendrait un grand docteur de l'Eglise, et que par ses soins l'Espagne serait délivrée de l'hérésie arienne. Plusieurs grands seigneurs aspirèrent à la main de Florentine. Mais elle dédaigna, avec le lien conjugal, les séductions du monde. Les moeurs du siècle lui inspirèrent d'ailleurs le plus profond dégoût : elle se fit religieuse, offrant à Jésus-Christ la fleur de sa virginité, et le prenant pour maître et époux. Dans son monastère, continuellement
appliquée à la lecture et à l'oraison, elle orna son
âme comme d'autant de fleurs, de toutes les vertus de la chrétienne
et de la religieuse: la charité, l'humilité, la pauvreté.
Aussi un grand nombre de vierges, attirées par le parfum de sa sainteté,
vinrent-elles se ranger sous sa conduite. Plusieurs monastères mêmes
se soumirent à sa direction et à sa surveillance. Saint Isidore n'avait pas une moindre idée de l'éminente sainteté et de le science de sa soeur. Plein de reconnaissance pour les bons soins qu'elle avait prodigués à son enfance, et les premières leçons qu'elle lui avait données, voulant lui rendre quelque chose pour ce qu'il en avait reçu, il lui dédia deux livres, l'un qui traite "De La Nativité, de la Passion, de la Résurrection de Notre-. Seigneur Jésus-Christ et du Jugement dernier", et qu'il déclare avoir composé à la demande de Florentine; de-même l'autre est celui de la "Vocation des Gentils". II lui promet en même temps de lui envoyer des commentaires explicatifs qui l'aideront à comprendre les passages difficiles des divines Ecritures. Parvenue au parfait épanouissement
de la vertu et de la science, Florentine n'a plus de désir sur la
terre. Ce que le Seigneur lui avait prédit au sujet de saint lsidore,
elle le voyait accompli dans cet illustre docteur dont toute l'Espagne redisait
les glorieux services et dont le zèle - uni à la science -
avait banni l'arianisme de sa patrie. Herménégilde, sen cousin,
avait échangé sa couronne royale contre l'auréole des
martyrs, et Récarède, frère d'Herménégilde,
s'était converti à la Foi catholique. Consumée d'amour
pour Dieu, elle ne faisait plus quelanguir en ce monde. Enfin, pleine de jours,
elle s'endormit dans le Seigneur, à Ecija. |