SAINTE GENEVIEVE
DE PARIS
 

16 janvier / 3 janvier


 
 
Née à Nanterre près de Paris, France, vers 422; morte à Paris, vers 500. Geneviève naquit dans un village à la périphérie de Paris à l'époque d'Attila le Hun. Elle était bergère, fille unique de Sévère et Gérontia, des paysans durs à la tâche. Geneviève était si radieuse et attrayante que lorsque St Germain, évêque d'Auxerre, visita son village accompagné de St Loup, en chemin vers l'Angleterre, en 429, pour aller y extirper l'hérésie de Pélage, il eut son attention attirée par la fillette de 7 ans. Après son sermon, les habitants s'assemblèrent autour de lui pour recevoir leurs bénédictions. Germain s'enquit de ses parents et leur prédit sa future Steté. Quand il demanda à  Geneviève si elle voulait devenir l'épouse du Christ et ne servir que Dieu seul, elle lui demanda de la bénir et de la consacrer dès ce moment.

Tirant de sa bourse une pièce d'or, il la lui donna, disant qu'elle devait la conserver en souvenir de ce jour, et de Dieu à qui sa vie appartenait. Même lorsque des années plus tard, Geneviève allant souvent manquer de quoi vivre, elle ne se débarassera jamais de cette piécette. Une autre version, rapportée par Constance [ de Lyon, plus ancien biographe de St Germain. JMD ] rapporte comment le St évêque partit pour l'église, suivit par le peuple, et durant le long chant des Psaumes et des prières, "il étendit sa main sur la tête de la jeune fille". 
Dans les 2 cas, elle continua ensuite à s'occuper des moutons et à aider sa mère aveugle à coudre et à tisser.

A 15 ans, Geneviève devint orpheline de ses 2 parents, et elle partit pour vivre à Paris, où elle répèta ses voeux, et où l'évêque de Paris lui donna la voile, ainsi qu'à 2 autres jeunes filles. Elle s'installa chez sa marraine. Le temps passant, elle devint célèbre par sa Steté. Elle ne mangeait en général que 2 fois par semaine - et maigrement (un peu de pain d'orge et quelques fèves). (Elle continua ce jeûne jusqu'à ses 50 ans, lorsque son évêque lui ordonna d'assouplir son ascèse). 

Elle eut visions et prophéties, ce qui provoqua au départ l'hostilité des Parisiens - au point qu'on tenta même de la tuer. Mais le soutien de Germain, qui vint lui rendre à nouveau visite, et la justesse de ses prédictions aussi, changèrent les comportements. (Germain adoucit aussi quelques unes de ses plus lourdes pénitences durant sa visite).

La jeune fille aimait venir prier la nuit seule dans l'église. Une nuit, un coup de vent souffla sa bougie, la laissant dans l'obscurité. Geneviève en conclut que c'était le démon qui tentait de l'effrayer. C'est pour cela qu'on la dépeint fréquement tenant une bougie, parfois avec un diable irrité se tenant derrière elle.

Sa bravoure permit de rassembler la ville en 451, quand Atilla 2 le Hun et son armée marchèrent sur la cité, voulant arracher la Gaule aux Wisigoths. Les citoyens étaient prêts à évacuer la ville. Comme les Huns se trouvaient aux portes de Paris, Geneviève persuada les hommes de rester et de rassembler les femmes de la ville pour prier. Son courage venait de son entière confiance en Dieu, et pendant qu'Attila et son armée s'approchaient, elle encourageait les Parisiens à jeûner et à prier dans l'espoir que Dieu éloignerait le désastre. Nombre de citoyens passèrent des nuits entières en prière, avec elle, dans le baptistère. C'est de là que provient la dévotion à Ste Geneviève, que l'on pratiquait auparavant dans l'ancien baptistère de l'Eglise de Paris, à St-Jean-le-Rond. Elle rassura les gens, leur disant qu'ils avaient la protection du Ciel. Elle prit soin des malades, nourrit les pauvres, et inspira partout confiance. "Dieu vous protégera", disait-elle, "il faut Lui faire confiance".

Cependant, à un moment, la crise fut à son paroxysme, et les gens paniquèrent, s'opposant même à elle, voulant la lapider et disant qu'elle était une fausse prophétesse qui voulaitles mener à la destruction, et ils la menacèrent de la lapidation. Mais le bon évêque Germain ne l'avait pas oubliée, et bien qu'il était gisant à Ravenne, en Italie, il envoya son archidiacre Sedulius pour pacifier les gens. Sedulius persuada la foule en panique que Geneviève n'était pas une prophétesse de malheur, mais qu'il fallait écouter ses conseils et ne pas abandonner sa maison.

Nombre des habitants pourtant prirent peur et s'enfuirent en panique, mais Geneviève à nouveau rassembla les femmes autour d'elle, et les mena sur les remparts de la ville, où dans la lumière de l'aube naissante et en face des flèches des ennemis, elles prièrent Dieu pour la délivrance. Providentiellement, cette même nuit, les envahisseurs détournèrent leur route vers Orléans, et à nouveau, la ville fut sauvée lorsque Geneviève, qui était vénérée même par l'ennemi, fut acclamée comme salvatrice et héroïne de son peuple.

En 486, la bravoure de la Ste fut à nouveau de grand profit pour la ville de Paris. Clovis, roi Franc, avait tué Syragrius, le représentant de Rome à Soissons, mettant un terme à la gouvernance romaine sur les Gaules. Childéric, roi Franc, assiégea Paris, affamant ses habitants.

Une nuit, alors que la ville était encerclée et qu'il y avait une terrible famine, Geneviève prit un bateau et descendit seule (mais plus probablement à la tête d'un groupe) la Seine, dans l'obscurité, jusqu'à Arcis-sur-Aube et Troyes. Elle se glissa silencieusement et secrètement derrière les lignes de l'ennemi, mettant pied à terre à l'aube, loin de la ville, et alla de village en village pour implorer de l'aide et rassembler de la nourriture, puis retourna à Paris - échappant à nouveau à la surveillance de l'ennemi - avec 11 bâteaux chargés de maïs. (d'autres sources disent qu'elle commanda 11 barges pour aller chercher du blé en Champagne).

Lorsque le siège fut levé, Childéric, le conquérant toujours païen, par admiration pour son courage, lui envoya une ambassade, lui demandant ce qu'il pouvait faire pour elle. "Relâchez vos prisonniers", répondit-elle. "Leur seule faute a été qu'ils aient tant aimé leur ville". Et cela lui fut accordé.

A la mort de Childéric, Clovis lui succéda et consolida son contrôle sur les terres entre le Rhin et la Loire. Il épousa la fille ainée de Childéric, Clothilde, qui était Chrétienne et tenta de convertir son mari, mais sans succès. Clovis autorisa le Baptême de son premier fils, mais celui-ci mourrut. Le second fils fut baptisé, il se trouva vite à l'article de la mort, mais il recouvra la santé par les prières de Clothilde et de Rémi.

Pendant ce temps, Geneviève devint sa conseillère de confiance. Clovis dût livrer une terrible bataille, et promit d'être baptisé s'il gagnait. Il gagna, et sous l'influence de Geneviève, il se convertit en 496. Son peuple et les serviteurs le suivirent. Comme Childéric, Clovis relâcha nombre de prisonniers à sa demande. Plus tard, cependant, des troubles éclatèrent en ville, et à nouveau elle fut menacée d'invasion.

Geneviève fut aussi à l'origine de l'intérêt pour nombre de gens à bâtir une église en l'honneur de St Denis, qui sera par la suite rebâtie en monastère par le roi Dagobert, en 629. Geneviève fit de nombreux pélerinages avec d'autres jeunes vierges vers le tombeau de St Martin, à Tours. Sa réputation de Steté était si grande qu'elle parvint même à St Siméon le Stylite  (il lui demanda qu'elle se souvienne de lui dans ses prières).

A l'époque elle allait mourrir, le roi Clovis en était arrivé à concevoir une grande vénération pour la Ste. C'est à la suggestion de Geneviève que Clovis entama la construction de l'église des Sts Pierre et Paul au centre de Paris, où il fera enterrer son corps. Plus tard, l'église sera redédicacée à Ste Geneviève, et rebâtie en 1746.

A l'époque des grandes crises nationales, les Français se sont souvent tournés vers Geneviève pour avoir son aide. Mais en 1793, le corps de Ste Geneviève fut arraché de son tombeau et publiquement brûlé place de Grève. A l'époque de la Révolution Française, l'église fut sécularisée, et est à présent appelée "Panthéon", un lieu de sépulture pour les célébrités Françaises. Mais quelques unes de ses reliques purent être préservées, et plus tard replacées dans l'église de St-Etienne-du-Mont, où des foules les visitent chaque année.

La plupart des informations concernant Geneviève proviennent de la Vie que l'on dit être d'un contemporain; mais certains discutent de son authenticité et de sa valeur. Le fait qu'elle aurait été bergère est une affirmation récente, sans autorité. Certains pensent qu'elle serait de famille aisée. Mais elle fut une personne bien réelle; son nom est repris dans le Martyrologe Hiéronymien [ continuation au 6ième siècle de celui "de St Jérôme" ], ce qui rend son culte fort ancien. (Attwater, Bentley, Delaney, Farmer, Gill, Encyclopaedia, Martindale, Walsh, White).

Dans l'art, on la représente en bergèren, habituellement tenant une bougie -- qu'un diable tente d'éteindre, pendant qu'un ange la garde. Ou avec un livre, ou une torche. Elle peut avoir une pièce accrochée au cou (celle que Germain lui donna). Parfois on peut la montrer en moniale avec un mouton à ses côtés, un diable à ses pieds avec un soufflet, une clé en main et une bougie dans l'autre. Ou redonnant la vue à sa mère. (Bénédictins, Roeder, White).

Elle est la Sainte patronne de Paris, et invoquée contre les désastres, sécheresse et pluies excessives, et la fièvre.