Saint Grégoire
díUtrecht
 

07/09 - 25/08
 


 
 
En 722, après sa première mission en Frise, saint Boniface regagna la Germanie, prêt à se rendre où son ministère serait le plus utile. Il s'arrêta près de Trèves, à l'abbaye de Pfalzel, gouvernée par sainte Adèle. Cette abbesse était fille du roi Dagobert et s'était retirée du monde après la mort de son mari. Son petit-fils Grégoire, âgé de 15 ans, était auprès d'elle à ce moment et il fut chargé de faire la lecture pendant le repas. A la fin Boniface lui dit : "Tu as bien lu, mon fils, si tu as compris ce que tu as dit. Dis-moi ce que tu as compris." Le jeune Grégoire allait recommencer la lecture en latin, quand le saint l'arrêta : "Je ne te demande pas de relire, mais de nous expliquer dans ta propre langue ce que tu as lu." Grégoire dut avouer qu'il ne le pouvait pas et accepta d'entendre l'explication que le missionnaire donna à l'abbesse et à tous ceux qui étaient présents. Les paroles du saint le touchèrent tellement qu'il déclara qu'il ne voulait plus le quitter. Sa grand'mère, tout émue, essaya de le raisonner : il ne connaissait pas ce prédicateur et ne savait ni d'où il venait ni où il allait. "Si tu ne veux pas me donner de cheval, je le suivrai à pied", répondit-il et il montra une telle fermeté qu'elle finit par céder. Grégoire ne devait plus quitter Boniface jusqu'à son martyre.
L'apôtre de la Germanie avait autour de lui de nombreux disciples qui, pendant de longues années, travaillèrent avec lui pour implanter le Christianisme en Hesse, en Thuringe, en Franconie, en Bavière et en Frise. A partir de 740 environ, il constitua la hiérarchie dans ces différentes missions. Grégoire resta assez longtemps auprès de son maître qui le désigna vers 750 pour diriger le monastère Saint-Martin d'Utrecht, mais en gardant pour lui l'administration du diocèse, partie la moins christianisée de son vaste champ d'apostolat. Boniface demeura quelque temps auprès de son cher disciple; au printemps de 754, puis il partit et mourut martyr le 5 juin suivant.
Grégoire restait seul en Frise et prit, la direction du diocèse, qu'il garda une vingtaine d'années sans jamais recevoir la consécration épiscopale. Il devait contribuer à asseoir définitivement le christianisme dans le pays, tant par son action que par les disciples qu'il forma. L'un d'eux, saint Ludger, évêque de Munster, devait écrire sa Vie. Grégoire fut frappé de paralysie 3 ans avant sa mort, qui arriva probablement le 25 août 775. Son corps fut, déposé au monastère de Susteren, dans le Limbourg hollandais, où l'on vénère encore quelques reliques du saint.