SAINT JEAN
le russe Confesseur et Thaumaturge 09/06 - 27/05 |
Notre St Père
Jean naquit dans un village de Petite-Russie, et grandit dans la piété
et l'amour des Stes vertus. Parvenu à l'âge adulte au temps
de la guerre russo-turque (1672-1681), il fut enrôlé dans
l'armée du tsar. Capturé par les Tatares, il fut vendu à
un Turc, officier de cavalerie, qui l'emmena dans sa patrie, Prokopion,
en Cappadoce. Contrairement à beaucoup de ses compagnons de captivité,
qui abjuraient le Christianisme, St Jean résistait aux propositions
et aux coups de son maître, en disant qu'aucun tourment ne pourrait
le séparer de l'amour du Christ. Il ajoutait : « Tu es maître
de mon corps, mais pas de mon âme. Si tu me laisses libre d'accomplir
mes devoirs religieux, c'est avec promptitude que j'obéirai à
tes ordres. C'est avec plaisir que je reposerai dans ce coin de ton écurie,
en pensant au Christ qui a considéré la crèche de
Bethléem comme un lit royal; je supporterai sans murmure tes coups
de bâton, comme le Seigneur endura les coups des soldats. Je suis
prêt à endurer les plus grands et plus effroyables tourments,
si tu veux m'y soumettre, mais je ne renierai jamais le Christ ».
Ces paroles pleines de ferveur chrétienne, ainsi que sa conduite
chaste et humble, changèrent le coeur et les sentiments de l'officier
turc à son égard. Il cessa de le tyranniser et ne l'obligea
pas à renier sa foi. Commis au soin des chevaux, Jean habitait un
coin sombre de l'écurie, et lorsque son maître sortait dans
la bourgade à cheval, il devait le suivre à pied, comme un
esclave. Le bienheureux acceptait cependant avec reconnaissance cette condition
avilissante et glorifiait Dieu de l'avoir ainsi délivré de
l'apostasie. Sans chaussures, été comme hiver, vêtu
de guenilles, et prenant un peu de repos sur la paille ou le fumier, comme
le Juste Job, Jean n'en continuait pas moins ses exercices de piété,
et il passait des nuits entières, en prière, à genoux
sur le parvis de l'église voisine dédiée à
St Georges. Il acceptait sans murmure les insultes et les moqueries des
autres esclaves, et se mettait volontiers à leur service.
Ces sacrifices et combats vertueux ne restèrent pas sans effets bénéfiques pour son maître, qui devint le plus riche et le plus respecté des habitants de la ville. Ayant décidé d'entreprendre le pèlerinage à la Mecque, prescrit à tout pieux musulman, ce dernier parvint à la ville sacrée après un long et pénible voyage. Quelques semaines après son départ, sa femme invita parents et amis à un grand dîner, afin que les convives expriment leurs voeux pour l'heureux retour de son époux. Comme Jean entrait dans la salle pour y servir un plantureux riz pilaf, la maîtresse de maison s'exclama : « Comme son maître se serait réjoui, s'il avait été ici pour manger avec nous ce met dont il est si friand! » Jean, s'étant recueilli quelques instants en une prière silencieuse, demanda à sa maîtresse de lui donner un plat garni de ce pilaf, pour l'envoyer à son maître à la Mecque. Comme tous les convives se gaussaient, la maîtresse de maison lui donna un plat de riz en souriant. Jean se retira alors dans l'écurie et éleva la prière suivante vers Dieu : « Que Celui qui, autrefois envoya le prophète Habacuc à Babylone pour apporter de la nourriture au Prophète Daniel, dans la fosse aux lions, exauce aussi ma prière et fasse parvenir ce plat à mon maître! » Puis il retourna dans la salle du banquet et annonça que le plat était arrivé à destination. Tout le monde éclata alors de rire, en l'accusant de s'en être gavé en secret. Cependant, quand le maître rentra de voyage, rapportant avec lui ce plat vide orné de ses initiales, et raconta qu'il l'avait trouvé, garni d'un délicieux pilaf, un soir en rentrant dans sa tente, tous les habitants de la maison furent saisis de stupéfaction et, invoquant Allah, ils commencèrent à témoigner honneur et grand respect à l'esclave chrétien. On lui proposa de lui rendre la liberté et de lui donner une chambre plus digne, mais St Jean refusa, disant qu'il préférait rester dans le coin sombre de l'écurie, où il pourrait mieux glorifier Dieu. C'est ainsi qu'il vécut pieusement, pendant plusieurs années. Lorsqu'il tomba malade, il demanda qu'un Prêtre lui apportât la Ste Communion. Mais le Prêtre, craignant de transporter ouvertement la Ste Communion dans la maison d'un musulman, la cacha dans une pomme qu'il offrit au St. C'est ainsi que St Jean reçut le viatique de la vie étemelle, et il s'endormit en paix, pour obtenir la glorieuse liberté des enfants de Dieu, le 27 mai 1730. Trois ans plus tard, un vieux Prêtre et d'autres Chrétiens virent plusieurs fois dans la nuit une colonne de feu qui descendait du ciel sur le tombeau du St. Ils ouvrirent la tombe, et trouvèrent son corps in corrompu, exhalant une suave odeur. Ils le transportèrent alors avec grande allégresse dans l'église de St-Georges; et le déposèrent dans une châsse, sous l'Autel. Dès lors les précieuses Reliques accomplirent d'innombrables miracles pour les Chrétiens de Cappadoce, et même pour des musulmans. Lors du pillage du village par les troupes d'Osman Pacha, en 1832, les Reliques furent jetées au feu par les soldats turcs. Mais elles restèrent inaltérables et le St apparut au milieu des flammes, menaçant les soldats impies. Les Turcs effrayés abandonnèrent tout leur butin et s'enfuirent du village. Une autre fois, le St apparut pour retenir de ses deux mains le toit de l'école grecque qui s'écroulait, et il sauva ainsi les vingt enfants qui se trouvaient à l'intérieur. Lors de l'expulsion des Grecs d'Asie Mineure (1922), les Chrétiens de Prokopion transportèrent avec eux en Grèce, au village de Nouveau-Prokopion, dans l'île d'Eubée, ces Stes Reliques, comme leur plus grand trésor. St Jean y est depuis vénéré comme une source inépuisable de guérisons et de bénédictions, pour tous ceux qui l'approchent avec foi.
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