Saint LOUP
Evêque de Troyes 
 
 

11/08 - 29/07
 


 
 
Né vers 383 à Toul, au sein d'une noble famille gallo-romaine, Saint Loup (Lupus, Leu) reçut une bonne éducation dans les Lettres classiques. Il épousa Piméniole, soeur de Saint Hilaire d'Arles et parente de Saint Honorat. Après six ans de vie commune, ils se séparèrent pour se consacrer à Dieu: Piméniole prit le voile et Loup entra au monastère de Lérins, attiré par la renommée de Saint Honorat. Au bout d'un an, alors qu'il avait entrepris un voyage à Mâcon pour disposer de ses biens, il fut élu Evêque de Troyes (426). Restant cependant fidèle à ses engagements monastiques, il continua sa vie ascétique tout en assumant ses devoirs pastoraux: il couchait sur la dure, portait le cilice, ne mangeait et ne dormait qu'un jour sur deux, mais montrait une charité indéfectible envers les pauvres et les prisonniers.

En 429, à la demande du Pape Célestin et des Evêques de Gaule réunis en Concile, il accompagna Saint Germain d'Auxerre en Grande-Bretagne, pour y lutter contre les hérétiques pélagiens qui prétendaient se passer de la grâce divine.

De retour à Troyes après avoir ramené de nombreuses âmes à la vraie foi, tant par ses miracles que par ses paroles inspirées, il reprit sa tâche avec une paternelle sollicitude. Lors de l'invasion des Huns (451), alors que la ville de Troyes, sans garnison et dépourvue de fortifications, se trouvait à la merci des envahisseurs, le Saint Evêque exhorta la population à élever ses prières avec un esprit contrit et redoubla lui-même ses austérités. Puis, revêtu de ses ornements pontificaux et escorté de son clergé, il se rendit auprès d'Attila et sut si bien lui imposer le respect par son allure majestueuse, que le tyran arrêta ses hommes qui s'étaient précipités sur les Clercs sans défense. Loup lui dit: « Si tu es, comme tu le prétends, le "Fléau de Dieu", châtie-nous autant que la main qui te conduit te le permettra. » Ces paroles touchèrent le coeur du barbare, et il épargna la ville. Après sa défaite Attila repassa par Troyes et emmena le Saint Evêque en otage jusqu'au Rhin; mais il ne tarda pas à le relâcher, en se recommandant à ses prières. 

A son retour, Saint Loup, ayant été soupçonné par certains d'intelligence avec les Huns, se retira pendant deux ans sur le mont Lassois, à une soixantaine de kilomètres de Troyes, puis à Mâcon, où il accomplit des guérisons éclatantes, qui le rendirent si célèbre que le roi des Alamans lui accorda la libération des prisonniers qu'il détenait. Regagnant alors Troyes, il s'employa à réparer les dommages, matériels et spirituels, que l'invasion barbare avait causés dans la population de la ville et des campagnes environnantes. Plusieurs de ses disciples furent comptés au nombre des plus illustres Evêques de ce temps.

Saint Loup rendit en paix son âme à Dieu, le 11/29 juillet 479, au terme d'un épiscopat de cinquante-deux ans. Dans une des lettres qu'il lui écrivit, Saint Sidoine Apollinaire, Evêque de Clermont, le loue en ces termes: « Vous êtes le Père des Pères, l'Evêque des Evêques, le Saint Jacques de votre siècle... Vos collègues, quand ils sont rassemblés, obtempèrent à ce que vous avez proposé et tremblent devant votre censure; en face de votre gravité, même ceux qui sont âgés ont le sentiment d'être des enfants; après vous être exercé dans les rudes exercices de la milice de Lérins et avoir passé neuf lustres sur le siège apostolique, l'armée spirituelle des Saints de l'un et de l'autre ordre vous vénère comme l'un de ses chefs spirituels les plus renommés ».