SAINT APÔTRE
et EVANGELISTE MARC 08/05 - 25/04 |
Le Saint et glorieux
Apôtre Marc, appelé aussi Jean, était fils d'une pieuse
femme de Jérusalem, Marie, qui offrait sa maison aux disciples des
Apôtres pour leurs réunions de prières. Saint Pierre
s'y rendait souvent et prit en affection le jeune Marc, qu'il instruisit
dans la foi et qu'il baptisa, le considérant comme son fils. Il
était aussi cousin du Saint Apôtre Barnabé, que celui-ci
prit avec lui lorsqu'il partit pour Antioche en compagnie de Saint Paul.
Pendant ces voyages d'évangélisation, Marc assistait humblement
les deux prédicateurs, pourvoyant à leurs besoins matériels
et assimilant leur enseignement.
Parvenu à Pergé de Pamphylie, Marc fut saisi de crainte devant les difficultés de la mission, et se sépara de Paul et Barnabé pour retourner à Jérusalem. Saint Paul semble avoir été froissé de cette séparation, aussi, quand ils le retrouvèrent à Antioche, il se refusa à emmener : « celui qui les avait abandonnés en Pamphylie et n'avait pas été à l'oeuvre avec eux » La discussion s'échauffa et Barnabé décida de s'embarquer pour Chypre avec Marc, alors que Paul partait avec Silas pour évangéliser la Syrie et la Cilicie (52). Dix ans plus tard, on retrouve Saint Marc à
Rome, en compagnie d'Aristarque et de Jésus le Juste, pour assister
Paul dans sa captivité. De là il partit avec la bénédiction
du Grand Apôtre pour visiter les Chrétiens de Colosses. Lors
de sa seconde captivité, Paul écrivant à Timothée,
lui recommande d'amener Marc avec lui : «Car il m'est précieux
pour le ministère» assure-t-il .C'est aussi vers l'an 65 que
Marc retrouva Saint Pierre à Rome, au moment où les deux
Coryphées allaient subir leur martyre. L'éclat de l'enseignement
de Saint Pierre avait brillé tellement dans l'esprit des nouveaux
convertis de Rome qu'ils supplièrent Marc de mettre par écrit
cette doctrine divine. Confirmé par une révélation
divine, et avec l'accord de Pierre, il se mit à l'uvre et rédigea
de manière brève, simple, populaire et pleine de vie un résumé
des actes et des paroles du Sauveur, conforme à la prédication
du Coryphée des Apôtres. Sans se préoccuper de la présentation
littéraire ni de répondre à toutes les questions que
pouvaient se poser les fidèles, il écrivit tout ce qui est
utile au Salut et à la connaissance du Fils de Dieu fait homme,
et rien de plus .
Lorsqu'il aborda à Alexandrie, la sandale de Marc, usée par la marche, s'étant rompue, il la donna à racommoder à un savetier nommé Anien. Celui-ci, frappé par l'éclat extraordinaire qui se dégageait du visage de l'Apôtre, laissa échapper son aiguille et se perça le doigt, en s'écriant : « Un seul Dieu ! » Saint Marc le guérit de sa blessure et saisit cette occasion pour l'instruire sur la vérité du seul Dieu devenu homme pour notre salut. Anien écouta avec attention ces paroles de vie et, après avoir fait baptiser toute sa maison, il quitta sa profession et tout attachement au monde pour devenir le plus étroit collaborateur de l'Apôtre. Dans cette immense cité, métropole du paganisme et de la culture hellénique, la parole de l'Apôtre, simple et dépourvue des ornements futiles de la rhétorique, retentissait comme un tonnerre, et ses miracles confirmaient la prophétie du Psaume disant : « Le Seigneur mettra la parole dans la bouche de ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle avec une grande puissance ». Au Nom de Jésus, Lumière du monde, il rendit la vue à un aveugle. Aussitôt on lui amena malades et possédés pour qu'il leur imposât les mains. Et, devant le spectacle des guérisons accomplies par la puissance de Dieu, jusqu'à trois cents païens en un seul jour demandèrent à recevoir le Baptême. De manière semblable au Christ, Marc ressuscita aussi le fils d'une veuve qui était venue se jeter en larmes à ses pieds, et la foule, voyant le jeune homme se relever, s'écria : « Il n'y a qu'un seul Dieu, le Christ prêché par Marc ! » La semence évangélique commençant donc à germer, Marc organisa les premières institutions liturgiques de l'Eglise d'Egypte, ordonna Anien Evêque d'Alexandrie avec pour le seconder trois Prêtres : Milée, Sabin et Cerdon, sept Diacres et onze autres Clercs de rang inférieur, puis il continua ses missions vers l'Ouest. D'Alexandrie il se rendit à Mendession et y délivra du démon un enfant aveugle. Les parents de l'enfant, au comble de la joie, lui offrirent une forte somme d'argent, mais Marc la refusa, en disant que la grâce de Dieu ne s'échange pas pour de l'argent, et il leur recommanda de le distribuer en aumônes. Un nombre considérable de païens s'étant convertis à la suite de ce miracle, Marc fonda dans cette cité une Eglise et ordonna un Evêque, des Prêtres et des Diacres, puis il continua son voyage vers Cyrène de Pentapole, où il délivra nombre de païens des ténèbres de l'idolâtrie. Il alla ensuite évangéliser la Libye. Dès son arrivée dans la capitale, la fille du phylarque Ménodore, qui était tourmentée par un démon depuis son enfance, entra dans une crise furieuse qui provoqua sa mort ; mais la prière de l'Apôtre la ressuscita et entraîna la conversion d'un grand nombre. De là, Saint Marc passa en Marmorique, répandant sur son passage la lumière de l'Evangile. Une nuit le Seigneur lui apparut en vision et lui ordonna de retourner à Alexandrie pour y achever sa mission. Malgré les pleurs et les supplications des nouveaux convertis qui voulaient retenir leur père et sauveur, l'Apôtre, confirmé par une nouvelle vision lui annonçant qu'il devrait sceller sa mission par la gloire du martyre, s'embarqua pour Alexandrie, où il put admirer les progrès de l'évangélisation pendant ses deux années d'absence. Toutefois les païens et les Juifs ne pouvaient supporter les succès remportés par le disciple du Christ et, grinçant des dents, ils cherchaient une occasion de le perdre. Une année où la célébration de Pâques coïncidait avec la fête du dieu Sérapis, fête que les païens d'Alexandrie avaient coutume de célébrer par d'ignobles dérèglements, ils se précipitèrent sur le Saint, au moment où il célébrait la Divine Liturgie et le traînèrent jusqu'à l'amphithéâtre, où se trouvait le gouverneur, en l'accusant de pratiques magiques. Aux accusations pleines de haine l'Apôtre répondit calmement et exposa, comme à son habitude, en peu de mots, la sublime doctrine du Salut. Déconcerté et ne pouvant rien objecter à ses arguments, le gouverneur se tourna vers la foule, demandant ce qu'il devait faire de Marc. Les uns criaient de le brûler devant le temple de Sérapis, les autres de le lapider. Finalement, sur l'ordre du magistrat, il fut étendu à terre, les membres écartelés, et fut cruellement fustigé. Puis la populace, s'emparant du corps meurtri du Saint et lui passant une corde aux pieds, le traîna durant tout le jour dans les rues de la ville, en arrosant les Pierres et la terre de son sang. Le soir venu, on l'enferma en prison, où, vers minuit, un Ange vint le réconforter. Au matin du samedi 4 avril, les bourreaux l'attachèrent à une corde et le traînèrent, comme la veille, jusqu'à un lieu escarpé, en bordure de mer, nommé Boucole, où il trouva la mort. Il était âgé de cinquante-sept ans. Les païens voulurent brûler son
corps, mais un violent orage les mit en fuite et permit aux Chrétiens
de l'enlever et de le déposer dans un rocher creux. Par la suite,
on construisit une église au-dessus du tombeau du Saint Apôtre
à Boucole , qui devint le haut lieu de la piété des
Chrétiens d'Alexandrie. Au IXe siècle, le corps de Saint
Marc fut transporté à Venise, dans la fameuse basilique qui
lui est dédiée.
|