Nativité du vénérable
et glorieux Prophète et Précurseur
Jean le Baptiste. 07/07 - 24/06 |
Dès que l'Archange
Gabriel eut quitté la Très-Sainte Mère de Dieu, après
lui avoir annoncé la Bonne Nouvelle de son enfantement virginal,
en prenant pour preuve de ses dires la conception de sa cousine Elisabeth
Marie se rendit en hâte en Judée, dans le village où
demeuraient Zacharie et Elisabeth. Elle salua sa cousine et, aussitôt,
le foetus de six mois tressaillit d'allégresse dans le sein d'Elisabeth,
se faisant Précurseur du Sauveur avant même sa naissance;
et, remplie d'Esprit Saint, Elisabeth prêta sa voix au Prophète
et s'écria : « Bénie es-Tu entre toutes les femmes,
et béni soit le Fruit de Ton sein! Comment m'est-il donné
que vienne à moi la Mère de Mon Seigneur? » (Luc 1:39-44).
Marie lui répondit par son admirable cantique d'action de grâces
: « Mon âme exalte le Seigneur... ». Elle resta trois
mois auprès d'Elisabeth, l'assistant et s'entretenant avec elle
des merveilles de Dieu, puis rentra chez elle.
Le temps étant accompli où Elisabeth
devait enfanter, elle mit au monde un fils, qui fut accueilli avec joie
et allégresse par sa parenté et par tout le voisinage. Le
huitième jour, alors qu'on procédait à la circoncision
du nouveau-né, on voulut lui donner le nom de son père, Zacharie,
selon la coutume. Mais Elisabeth prit la parole et dit de manière
catégorique : « Non, il s'appellera Jean! ». Les assistants
lui objectèrent que personne de sa parenté ne portait ce
nom, et s'adressant par signes à Zacharie, qui était resté
sourd et muet depuis la visite de l'Archange Gabriel, on lui demanda son
avis. Celui-ci demanda une tablette et écrivit : « Jean est
son nom ». A l'instant même, délivré de son mutisme
et rempli de l'Esprit Saint, il se mit à prophétiser et adressa
à Dieu cette hymne : « Béni soit le Seigneur, le Dieu
dIsraël, de ce qu'Il a visité et délivré Son
peuple et nous a suscité une puissance de salut dans la maison de
David Son serviteur, selon qu'Il l'avait annoncé à Ses Saints
Prophètes des temps anciens (..) Et toi, petit enfant, tu seras
appelé Prophète du Très-Haut; car tu marcheras devant
le Seigneur, pour lui préparer les voies et pour donner à
Son peuple la connaissance du Salut par la rémission de ses péchés
... » (Luc 1:68-79).
Celui qui était né contre toute attente d'un sein flétri annonçait, par sa naissance, comme par un printemps spirituel, que le Messie, dont il préparait la venue, allait renouveler les lois de la nature humaine stérile et lui ouvrir la voie de la déification. Lui qui était appelé par Dieu à devenir la Voix du Verbe, délia ainsi la langue de son père, qui avait été liée par son manque de foi, et il mit fin aux figures et aux ombres de l'Ancienne Alliance. Dernier des Prophètes, Jean qui, selon le témoignage du Seigneur, est le plus grand de tous ceux qui sont nés de la femme (Mat. 11:11), est aussi le premier des Apôtres. Naissant en ce jour, il commence à luire dans le monde comme le Flambeau de la Lumière véritable, comme l'Astre annonçant le Soleil de Justice et comme le Héraut proclamant l'entrée du Verbe. La crainte et l'émerveillement s'emparèrent de tous ceux qui étaient présents et la nouvelle se répandit dans la Judée tout entière. L'enfant grandissait et son esprit se fortifiait, car la Main du Seigneur était sur lui. Dès qu'il fut sevré et capable de marcher, il se retira de la maison familiale pour aller vivre dans le désert, vêtu d'une peau de chameau, une ceinture de cuir à ses reins, et se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage. Celui dont le monde n'était pas digne, menait là une vie sans soucis, sans tristesse, délivrée des passions et des assauts de la volupté, contemplant Dieu dans son cúur et faisant de Lui ses délices et sa consolation. Evidemment d'autres Prophètes et hommes de Dieu avaient, avant lui, séjourné au désert, tel Moïse ou Elie; mais, vivant au désert comme au ciel, Jean, qui leur était supérieur, manifestait par cette retraite le renouvellement de la nature, dont il avait été institué le Précurseur, et il inaugurait pour les hommes la possibilité de vivre comme des Anges dans la chair, par la virginité, l'ascèse et la contemplation. Il mena cette vie angélique au désert jusqu'en l'an quinze du principat de Tibère César (Luc 3:1). Alors la parole de Dieu lui fut adressée, lui ordonnant de retourner vers les régions habitées pour y annoncer la venue du Sauveur, et de "préparer" ses voies en exhortant les hommes au repentir et les baptisant dans le Jourdain pour la rémission de leurs péchés. Comme tous se demandaient si Jean n'était pas le Messie attendu par Israël, il prit la parole et leur dit : « Pour moi, je vous baptise avec de l'eau, mais vient plus fort que moi et je ne suis pas digne de délier la courroie de Ses sandales; Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu... » (Luc 3:15-18). Et par bien d'autres paroles, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle du Salut dans le Christ Jésus, Notre Seigneur. Bien que toutes les prophéties de Jean
Baptiste aient trouvé leur accomplissement, son message reste cependant
permanent pour l'Eglise. Il ne cessera d'être, jusqu'à la
fin des temps, le Précurseur du Sauveur : annonçant à
tout homme qui désire accueillir en lui le Sauveur, que c'est par
le repentir, le retranchement des plaisirs de ce monde, la retraite dans
l'hésychia et la prière qu'il pourra "préparer" en
lui la voie par laquelle le Christ fera son entrée, dans la puissance
du Saint-Esprit.
|