Saint Vénérable
Père Onuphre líégyptien
25/06 - 12/06 |
Vers la fin du IVe siècle,
Saint Paphnuce, qui vivait dans un monastère en Egypte, reçut
l'inspiration de s'enfoncer dans le désert profond, afin d'y trouver
des hommes de Dieu et de recevoir leur bénédiction. Après
quatre jours de marche, ses provisions étant épuisées,
il tomba d'inanition. Mais un Ange vint le réconforter et le conduisit
pendant quatorze jours, sans prendre de nourriture, jusqu'à un homme
à l'apparence redoutable : Il était nu et couvert de poil,
comme un animal, ne portant autour des reins qu'un pagne fait de branches
d'arbres. Il avait l'apparence d'un cadavre, tant sa chair était
exténuée par l'ascèse, et ses cheveux, blancs comme
la neige, tombaient jusqu'à terre. Il interpella par son nom Paphnuce
qui s'était caché, et ayant échangé un saint
baiser, il lui raconta l'histoire de sa vie. Il lui relata qu'il était
fils du roi de Perse et qu'après sa naissance, obtenue après
de longues années de prières, son père avait reçu
la révélation de le baptiser sous le nom d'Onuphre et de
le conduire aussitôt après dans un monastère d'Egypte,
pour le consacrer au service de Dieu. En chemin, une biche l'allaitait,
et elle continua de le nourrir de son lait au monastère, jusqu'à
l'âge de trois ans. Dans cette communauté exemplaire, l'enfant
grandit dans la crainte de Dieu et l'amour de tous ses commandements. Comme
il entendait sans cesse vanter les anachorètes, émules du
Prophète Elie et de Saint Jean Baptiste, qui vivent dans le désert
pour Dieu seul, tendus tout entiers vers les biens à venir, et sans
aucune consolation humaine, il fut saisi d'un désir insatiable de
les imiter. Il quitta finalement de nuit le monastère, et sur la
route, son Ange Gardien lui apparut, au sein d'une lumière resplendissante,
et lui promit de l'assister jusqu'à la fin de ses jours. Il le guida
jusqu'à une grotte où vivait un vieil anachorète d'origine
juive, Hermias, qui l'instruisit pendant quelques jours sur le mode de
vie des ermites, puis le conduisit jusqu'au lieu de son combat, près
d'un palmier et d'une source claire. Par la suite, il lui rendait visite
une fois par an, jusqu'à son bienheureux repos.
Saint Onuphre mena en ce lieu, pendant soixante-dix ans, un combat sans répit contre la nature, la faiblesse de la chair et les démons. Il endurait la chaleur torride, le froid de la nuit et de l'hiver, la faim, les maladies, pour obtenir les biens promis par Dieu à ceux qui l'aiment; mais l'assistance divine ne lui fit jamais défaut, chaque fois que cela lui était nécessaire. Quand ses vêtements furent tombés en lambeaux, le Seigneur lui fit pousser sur tout le corps un poil abondant qui le protégeait des rigueurs du climat, et chaque jour un Ange venait lui apporter un pain en nourriture. A la question de Paphnuce sur la Sainte Communion, le vieillard répondit que chaque dimanche un Ange de Dieu venait apporter à tous les anachorètes la Sainte Communion qui les remplissait de consolation spirituelle et d'énergie pour poursuivre leurs combats. « Ayant abandonné tout souci de ce monde pour se confier en Dieu seul, nous ne sentons, lui dit-il, ni faim, ni soif, ni autre affliction. Et lorsque l'un d'entre nous désire avec nostalgie revoir les hommes, les Anges le transportent en vision au Paradis, où il se voit si pénétré de lumière divine, qu'il en oublie tous ses labeurs et ses peines, et c'est avec une ardeur accrue qu'il reprend son ascèse. » Onuphre conduisit ensuite son hôte jusqu'à sa hutte, où ils continuèrent leur entretien jusqu'au soir. Paphnuce vit alors dans la cellule un pain que Dieu avait envoyé pour eux, et après s'être rassasiés, ils passèrent toute la nuit en prière. Au matin, Onuphre révéla à son hôte que Dieu l'avait envoyé pour se charger de sa sépulture, car le temps était venu pour lui de gagner sa patrie céleste. Et il donna à Paphnuce l'ordre de retoumer vers les hommes pour leur enseigner le mode de vie des ermites, afin qu'ils puissent les imiter, chacun selon ses forces. Après avoir prié, il s'étendit à terre, son visage resplendit d'une lumière qui n'était pas de ce monde et un parfum remplit l'endroit. Puis des coups de tonnerre retentirent et le ciel s'ouvrit pour faire place à l'Armée Angélique tout entière qui venait recevoir son âme. Au milieu de ce concert de fête, la voix du Christ se fin entendre, invitant l'âme de son serviteur à gagner la béatitude. Comme Paphnuce versait des larmes abondantes sur le corps du Saint Ascète, en se demandant comment ouvrir une tombe dans le sol desséché, deux lions apparurent et creusèrent pour lui une fosse, dans laquelle il déposa le corps. Sur le chemin du retour, il rencontra quatre
vieillards qui demeuraient dans une grotte depuis soixante ans, et plus
loin, dans un endroit paradisiaque, quatre autres jeunes ascètes.
Nobles d'Oxyrynque, ils avaient renoncé aux études profanes
pour apprendre, dans la solitude, la vraie sagesse. Ils vivaient séparés
pendant cinq jours, et se retrouvaient le dimanche, pour recevoir la communion
d'un Ange. Malgré son désir de rester avec eux, Paphnuce
dut reprendre sa marche, et finalement il parvint en Egypte, où
il témoigna qu'en vérité des hommes de chair peuvent
mener en ce monde une vie semblable à celle des Anges. Il passa
le reste de ses jours de manière agréable à Dieu,
et s'endormit en paix pour rejoindre le séjour des justes.
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