Saint et Grand-Martyr
PANTELEIMON et de l'Aveugle qui,
09/08 - 27/07
|
Le Saint et glorieux
Martyr du Christ Pantéléimon naquit à Nicomédie
d'un sénateur païen, Eustorgios, et d'une Chrétienne,
Euboulie, qui lui donnèrent le nom de Pantoléon. Confié
à un médecin réputé, Euphrosynos, pour son
éducation, il parvint en peu de temps à une connaissance
parfaite de l'art médical, au point que l'empereur Maximien, ayant
remarqué ses qualités, projetait de le prendre au palais
comme médecin personnel. Comme le jeune homme passait quotidiennement
devant la maison où était caché Saint Hermolaos, le
Saint Prêtre, devinant à son allure la qualité de son
âme, l'invita un jour à entrer et se mit à lui enseigner
que la science médicale ne peut procurer qu'un bien faible soulagement
à notre nature souffrante et sujette à la mort, et que seul
le Christ, le seul vrai Médecin, est venu nous apporter le Salut,
sans remèdes et gratuitement.
Le coeur exultant de joie à l'audition de ces paroles, le jeune Pantoléon commença à fréquenter régulièrement Saint Hermolaos et fut instruit par lui du grand Mystère de la foi. Un jour, en revenant de chez Euphrosynos, il trouva sur le chemin un enfant mort après avoir été mordu par une vipère. Estimant que le moment était venu d'éprouver la vérité des promesses d'Hermolaos, il invoqua le Nom du Christ et, aussitôt, l'enfant se releva et le reptile périt. Il courut alors chez Hermolaos et, plein de joie, demanda à recevoir sans retard le Saint Baptême. Il resta ensuite auprès du Saint vieillard, pour jouir de son enseignement, et il ne rentra chez lui que le huitième jour. Aux questions de son père inquiet, il répondit qu'il était resté au palais, occupé par la guérison d'un homme proche de l'empereur. Gardant encore secrète la nouvelle de sa conversion, il n'en montrait pas moins une grande sollicitude pour convaincre Eustorgios de la vanité du culte des idoles. Quelque temps après, on amena chez le sénateur un aveugle qui supplia Pantoléon de le guérir, car il avait dilapidé en vain toute sa fortune auprès des autres médecins. Confiant dans le Christ, qui demeurait désormais en lui avec puissance, le jeune homme assura devant son père étonné qu'il allait le guérir par la grâce de son Maître. Il marqua du signe de la Croix les yeux de l'aveugle, en invoquant le Christ, et aussitôt l'homme retrouva l'usage de la vue, non seulement des yeux corporels, mais aussi des yeux de l'âme, car il reconnut que le Christ l'avait guéri. Il fut baptisé par Saint Hermolaos, en compagnie d'Eustorgios, qui ne tarda pas à s'endormir en paix. Pantoléon distribua alors son héritage
aux pauvres, libéra ses esclaves et s'adonna avec un zèle
redoublé au soin des malades, auxquels il ne demandait pour tout
honoraire que de croire au Christ, venu sur terre pour nous guérir
de toutes nos maladies. Les autres médecins de Nicomédie
se mirent à nourrir à son égard des sentiments de
jalousie, et comme il avait soigné un Chrétien qui venait
d'être torturé par ordre de l'empereur, ils saisirent l'occasion
pour aller le dénoncer à Maximien. Ayant écouté
avec tristesse leur plainte contre son protégé, l'empereur
fit convoquer l'ex-aveugle et l'interrogea sur le moyen qu'avait employé
Pantoléon pour lui rendre la vue. Tel l'aveugle-né de l'Évangile,
l'homme répondit avec simplicité qu'il l'avait guéri
en invoquant le Nom du Christ et que ce miracle lui avait procuré
la vraie lumière, celle de la foi.
Comme Maximien lui rappelait les tortures infligées
quelque temps auparavant à Saint Anthime, Pantoléon répliqua
que si un vieillard avait montré un tel courage, à plus forte
raison, les jeunes devaient se montrer vaillants dans l'épreuve.
Ni flatteries ni menaces ne pouvant le résoudre, le tyran le livra
à la torture. Attaché à un poteau, on lui lacéra
les flancs avec des ongles de fer, puis on lui passa des torches enflammées
sur les plaies. Mais le Christ, apparu au Saint Martyr sous les traits
de son père spirituel Saint Hermolaos, lui dit: « Ne crains
rien, mon enfant, car je suis avec toi et je te porterai secours en tout
ce que tu souffriras pour moi. »
Comme Maximien lui demandait de qui il tenait
cette puissance et comment il avait été amené à
la Foi Chrétienne, Pantoléon indiqua où se cachait
Hermolaos, car Dieu lui avait révélé que le temps
était venu, pour lui et son maître, de le confesser et de
trouver la perfection dans le Martyre. Après la mort glorieuse de
Saint Hermolaos et de ses compagnons, le tyran fit de nouveau comparaître
Pantoléon et, prétendant que les Martyrs s'étaient
soumis, il tenta de le convaincre de sacrifier; pour toute réponse
le bienheureux demanda à les voir.
Le Saint parvint avec allégresse au lieu de l'exécution, en dehors de la ville, mais au moment où le bourreau brandissait son glaive, celui-ci fondit comme la cire sous l'action du feu. Devant ce miracle, les soldats présents confessèrent le Nom du Christ. Pantoléon les exhorta cependant à accomplir leur besogne, et il éleva une dernière prière. Une voix céleste lui répondit: « Serviteur fidèle, ton désir va maintenant être comblé, les portes du ciel te sont ouvertes, ta couronne est préparée. Tu seras désormais le refuge des désespérés, le secours des éprouvés, le médecin des malades et la terreur des démons, c'est pourquoi ton nom ne sera plus Pantoléon, mais Pantéléimon (ce qui signifie: "très miséricordieux"). Il inclina la nuque et, quand sa tête tomba, du lait coula de son cou, son corps devint blanc comme neige, et l'olivier desséché auquel il avait été attaché reverdit soudain et donna des fruits en abondance. Les soldats, à qui on avait donné l'ordre de brûler la dépouille du Saint, la remirent à des fidèles qui l'ensevelirent pieusement dans la propriété d'Amantios le Scholastique, et ils allèrent proclamer la Bonne Nouvelle en d'autres lieux. Depuis, les Reliques de Saint Pantéléimon n'ont cessé de procurer la guérison et la grâce du Christ, le seul Médecin des âmes et des corps, à tous ceux qui s'en approchent avec piété.
|