Saint Philibert
de Jumièges et de Noirmoutier 02/09 - 20/08
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Saint Philibert naquit
vers 615 près d'Eauze en Aquitaine. Son père, un noble de
cette région, étant devenu Evêque, il fut élevé
dans la piété et la crainte de Dieu. Envoyé à
l'âge de treize ans à la cour du roi Dagobert, il se lia d'amitié
spirituelle avec Saint Éloi, Saint Wandrille et Saint Ouen alors
nommé Dadon, qui lui communiquèrent leur amour pour la vie
monastique. Au bout de quatre ans, il se retira au Monastère de
Rebais, qui avait été fondé par Dadon et qui était
dirigé par Saint Aile (Agile), disciple de Saint Colomban. A cette
école, il progressa rapidement dans toutes les vertus de la vie
ascétique, et lorsque le Saint abbé mourut, il fut désigné
pour lui succéder (650). Son exigence mécontenta cependant
certains moines, qui voulurent l'expulser. Ces rebelles furent bientôt
châtiés par la colère divine; mais, estimant qu'il
s'agissait d'un signe de Dieu, Philibert quitta alors le monastère.
Après avoir visité les différents monastères
qui vivaient sous l'influence du Monastère de Luxeuil, il se retira
dans la région de Rouen, où son ami Dadon était devenu
Evêque. C'est probablement avec l'appui de ce dernier qu'il obtint
du roi Clovis II et de la reine Sainte Bathilde un domaine pour fonder
un monastère dans la forêt de Jumièges (655), non loin
de Fontenelle, où Saint Wandrille avait fondé le sien quelques
années plus tôt. Il organisa sa communauté conformément
aux traditions de Saint Colomban, enrichies des enseignements des Pères
orientaux et de la Règle de Saint Benoît qui commençait
à se répandre en Gaule. Les moines étaient astreints
à une ascèse sévère et se dépensaient
en de lourds travaux pour défricher la forêt. Mais la direction
spirituelle du Saint attirait sans cesse de nouvelles recrues, si bien
que la communauté atteignit le nombre de neuf cents moines, et qu'un
couvent féminin fut fondé en sa dépendance, à
Pavilly, à une vingtaine de kilomètres de Jumièges,
dirigé par Sainte Austreberte (+ 704) qui avait reçu le voile
des mains de Saint Omer.
Tout entier tourné vers Dieu, le Saint
se consacrait aussi à l'évangélisation des paysans
de la région, et il rachetait les esclaves qu'on emmenait en bateaux
vers l'Angleterre. Informé de la conduite immorale du maire du palais
Ébroïn, de ses injustices et de ses crimes, Philibert se rendit
à la cour pour lui faire des reproches en face (674). Ebroïn,
plein de haine, se vengea en répandant des calomnies contre le Saint,
et réussit à le brouiller avec Saint Ouen et à le
faire emprisonner. Saint Ouen reconnut cependant bientôt l'innocence
de son ami et le fit libérer. Aspirant à la quiétude,
le Saint quitta le royaume de Neustrie, soumis à la tyrannie d'Ébroïn,
pour se rendre en Aquitaine, où il y restaura le prieuré
de Quinçay, près de Poitiers, là où Sainte
Radegonde avait jadis reçu la Relique de la Sainte Croix. Puis,
ayant placé son disciple Saint Achard (+ 15 sept. 687) à
la tête de cette communauté, il se retira dans l'île
d'Héro, sur la côte vendéenne, et y fonda, avec des
moines venus de Jumièges, le Monastère de Noirmoutier qui
donna ensuite son nom à l'île. Après la mort d'Ébroïn,
les moines de Jumièges et Saint Ouen s'empressèrent de rappeler
le Saint auquel ils réservèrent un accueil triomphal. Philibert
restaura le bon ordre dans la communauté, fonda deux nouveaux monastères
et, après quelques mois, il regagna Noirmoutier, après avoir
installé Achard comme Abbé de Jumièges. Il passa le
reste de ses jours dans la paix à Noirmoutier, contribuant activement
au développement des monastères de la région, et remit
son âme à Dieu, le 20 août 685. Après avoir subi
maintes péripéties durant les invasions, ses Reliques sont
vénérées depuis le Xe siècle dans la grande
église abbatiale de Tournus. Témoins de ces pérégrinations,
plus de soixante églises en France sont dédiées à
Saint Philibert.
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