SAINTE PHILOTHÉE
d'Athènes 04/03 - 19/02 |
Cet astre brillant de
la piété s'est levé pendant la sombre époque
de l'occupation turque, en vue de répandre la miséricorde
divine sur le peuple d'Athènes oppressé, et pour guider dans
le droit chemin de la vertu un grand nombre d'âmes en péril.
Née par miracle en 1528, au sein de la noble et riche famille des Vénizélou, en réponse aux longues et persévérantes prières de sa mère, elle montra dès son plus jeune âge d'admirables dispositions pour la vie ascétique et la contemplation. Héritière convoitée, elle fut mariée contre son gré, dès l'âge de douze ans, à un homme dur et violent, dont elle supportait avec patience les traits d'humeur et les mauvais traitements, en priant pour sa conversion. Au bout de trois ans, elle fut délivrée des liens du mariage par la mort de cet époux tyrannique et, résistant à toutes les pressions de ses proches pour contracter de secondes noces, elle se consacra exclusivement à plaire au Seigneur par le jeûne et la prière, tout en restant dans la maison familiale. A la mort de ses parents, dix ans plus tard, elle employa toute son immense fortune à la fondation d'un couvent dédié au Saint Apôtre André, lequel, dans une vision, l'avait chargée de cette mission1. Elle fit construire non seulement des cellules et tout ce qui est nécessaire au fonctionnement d'un Monastère, mais elle fonda aussi à proximité toute une série d'établissements de bienfaisance : hôpital, hospices pour les pauvres et les vieillards, ateliers divers et surtout des écoles dans lesquelles les enfants d'Athènes pouvaient recevoir une éducation chrétienne. Elle dota, par ailleurs, sa fondation de propriétés et de dépendances (métochia), afin de pourvoir à son entretien et pour distribuer des aumônes avec générosité, de telle sorte que le Monastère de Sainte Philothée devint bientôt, pour Athènes, la source des bénédictions divines, le havre des affligés et le foyer où la tradition du peuple grec pouvait se réanimer. Dès que les premiers bâtiments furent achevés, la bienheureuse revêtit, la première, l'habit monastique, sous le nom de Philothée, en compagnie de ses servantes et de beaucoup d'autres jeunes filles de l'aristocratie et de condition plus modeste, qui avaient renoncé aux attraits de la vie mondaine pour suivre sous sa direction la voie étroite qui mène au Royaume des Cieux. Toutes, dans un même esprit, s'efforçaient d'imiter les vertus de leur mère spirituelle, laquelle n'avait pas son pareil quant à la charité et à la compassion envers les pauvres et les malades, qu'elle visitait et dont elle prenait soin elle-même. Elle distribuait les aumônes sans compter, de sorte qu'un jour le couvent en fut réduit à la dernière extrémité, et certaines soeurs commencèrent à murmurer contre la Sainte. Philothée les exhorta alors à la patience et à rechercher d'abord le Royaume de Dieu. De fait, quelques jours plus tard, deux gentilshommes firent une importante donation qui sauva le monastère de la disette. Poussée par sa foi et sa compassion, Philothée avait offert asile dans son monastère, au mépris des dangers de représailles, à certaines captives chrétiennes qui s'étaient enfuies de chez leurs maîtres pour préserver leur foi et leur vertu. Ce fut l'occasion pour les Turcs d'investir le couvent, de fondre sur la Sainte alors malade, comme des bêtes féroces, et de la traîner sans ménagement devant le juge qui la fit emprisonner dans un sombre cachot. Sommée de renier le Christ ou d'être livrée à la mort, elle confessa avec une grande joie que son plus profond désir était justement de consommer le Martyre par amour du Christ. Mais telle n'était pas la volonté de Dieu et, grâce à l'intervention des autorités grecques de la cité, elle fut relâchée. Renforcée par cette épreuve, elle redoubla dès lors de zèle dans ses oeuvres apostoliques et dans ses labeurs ascétiques. Parvenue à la perfection, elle acquit la grâce d'accomplir miracles et guérisons, et elle attirait à elle un nombre toujours plus grand de disciples, si bien qu'elle dut fonder un second monastère, auprès duquel se trouvait une petite grotte où elle aimait se retirer pour se livrer à la contemplation. Son rayonnement auprès du peuple provoqua la haine des Turcs, qui surgirent dans le nouveau monastère pendant une Vigile nocturne et maltraitèrent si cruellement la Sainte à coups de bâtons qu'ils la laissèrent à terre à demi morte. Sainte Philothée supporta les suites de ses blessures avec une admirable constance, et elle rendit au Seigneur son âme de Martyre, le 19 février 1589. A peine vingt jours plus tard, son tombeau
commença à dégager un merveilleux parfum, et sa précieuse
Relique, vénérée aujourd'hui dans la cathédrale
d'Athènes, est restée incorrompue pour la gloire de Dieu
et la consolation du peuple chrétien.
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