SAINT SIMPLICE
Pape de Rome
 
 

23/03 - 10/03


 
 
Simplice naquit à Tivoli (Tibur) et eut pour père Castinus, dit l'auteur du Liber pontificalis. Sous ses prédécesseurs immédiats, saint Léon le Grand et saint Hilaire, il fut l'ornement du clergé de Rome. A son avènement, il y avait de grandes agitations dans l'Église, son pontificat qui dura de 468 à 483, vit se dérouler de graves événements en Occident et en Orient.

En Occident, ce fut la chute de l'empire et l'envahissement des barbares. Pendant 20 années, les 10 derniers empereurs d'Occident n'avaient été que des ombres de potentats. La 8ème année du pontificat de Simplice, Rome devint la proie des étrangers. Les Hérules, qui avaient demandé comme butin un tiers des terrains de l'Italie, se virent rebutés dans leurs exigences; ils choisirent pour chef Odoacre, homme de basse extraction, mais de haute taille, résolu, intrépide, hérétique arien. Il était officier de la garde impériale, on le proclama roi de Rome en 476. Il mit à mort Oreste, régent de l'empire au nom de son fils Augustule; il épargna ce dernier, lui fournit une pension et lui permit d'aller vivre en liberté à Naples. Le pape romain Simplice s'appliqua à consoler les affligés et à jeter les semences de la foi catholique [orthodoxe à l'époque ] dans le monde barbare.

D'après des lettres qu'on lui attribue, il régla divers points de discipline en litige. A Rome, il fit la dédicace de plusieurs églises, Saint-Étienne au Mont-Celius, Saint-André près de la basilique Sainte-Marie, une autre église sous le vocable de Saint-Étienne près de la basilique Saint-Laurent, enfin l'église Sainte-Bibiane. Il pourvut en même temps du clergé nécessaire les grandes basiliques de Saint-Pierre, de Saint-Paul, de Saint-Laurent.

En Orient surtout, il lui fallut intervenir pour tâcher de mettre fin au schisme fomenté par Acace, patriarche de Constantinople : le dissentiment venait des revendications de ce siège patriarcal et en partie aussi de l'hérésie monophysite condamnée en 451 par le Concile de Chalcédoine. La première occasion du conflit fut la promulgation d'un édit de l'empereur Léon de Thrace, confirmant le 28e canon de Chalcédoine donnant une primauté d'honneur à l'évêque de Constantinople, immédiatement après l'évêque de Rome : le pape saint Léon avait fait opposition à ce canon. Simplice dut envoyer un légat avec mission de protester contre l'édit impérial; on ignore le succès de cette démarche.

La controverse doctrinale fut réveillée par Basilisque, usurpateur de l'empire en 475, qui se prononça pour l'eutychianisme, rappela Timothée Elure à Alexandrie : d'où agissements de ce dernier pour rétablir les évêques eutychiens sur leurs sièges. A la mort d'Elure, on vit Pierre Monge, un diacre d'Alexandrie, jouer un triste rôle dans les dissentiments qui s'accentuèrent entre Constantinople et Rome : il devait en résulter un schisme qui sépara l'Orient [hellénistique] et l'Occident durant 35 ans. Acace de Constantinople fut loin de seconder le zèle de Simplice : une sorte de formule de profession de foi, désignée sous le nom d'Hénotique de Zénon, où la condamnation d'Eutychês au Concile de Chalcédoine était passée sous silence, dut être condamnée par le pape de Rome comme un compromis avec une hérésie condamnée. Simplice mourut peu de temps après avoir écrit à Acace une lettre de blâme pour son attitude à l'égard de Pierre Monge.

Cette mort de Simplice paraît devoir être placée au 10 mars 483 et non au 2 mars. De là vient que l'édition de 1922 du martyrologe romain a fait ce changement en se basant sur L. Duchesne, Liber pontificalis, t. , p. 251; substituer dans l'épitaphe, vi id. mart., à vi non. mart.
Le corps de Simplice fut enseveli dans la basilique de Saint-Pierre; les habitants de Tivoli croient posséder ses reliques et célèbrent sa fête avec une grande solennité.