Sainte Susanne
martyre arménienne, 
princesse de Rana, Géorgie
 

10/09 - 28/08
 


 
 
La Grande Martyr Shushanik, Princesse de Rana (+ 475), était la fille du renommé commandant militaire Arménien Vardanes. Son nom exact est Vardandukht, mais habituellement on l'appelait Shushanik (Susanna). Dès son enfance, sainte Susanna se distingua par sa crainte de Dieu et sa piété.
Elle fut mariée avec le pitiakhshah (gouverneur des districts distants de Géorgie) appelé Varxenes, qui renonça au Christ et devint apostat. La huitième année du règne du Shah Peroz, Varxenes partit pour Kteziphon, où se trouvait la résidence du Shah Perse, et il y devint un Mazdéen (adorateur du feu), afin de plaire au Shah. Apprenant cela lors du retour de son mari, sainte Susanna ne voulut pas rester mariée à un apostat de Dieu. Elle quitta le palais et commença à vivre dans une petite cellule pas loin de l'église du palais. Le prêtre de l'impératrice, appelé Jacques Tsurtaveli (par la suite auteur de sa Vita), rapporte que la sainte impératrice, apprenant l'intention de son mari de recourir à la force, fut remplie de détermination de tenir fermement dans la Foi, malgré ses supplications, menaces ou tortures.
Rejettant les offres de Varxenes, le 8 janvier 469 elle fut battue par lui et jettée aux fers, et le 14 avril 469, elle fut enfermée dans une prison fortifiée, où elle demeura 6 ans et demi. "Six ans emprisonée, et pourtant toujours ornée des vertus : en jeûnant, par la vigilance, se tenant sur ses pieds, se prosternant, et lisant des livres. Elle devint une flute spirituelle, sanctifiée et embellie par la prison".
Nombre d'affligés vinrent à la prison, "et chacun, à travers les prières de sainte Susanne, reçut de Dieu, Qui aime l'Humanité, tout ce dont il avait besoin : celui sans enfant en obtenait, le malade était guérit, l'aveugle voyait." Entretemps, Varxenes avait convertit les enfants de Susanne à l'adoration du feu, et ils cessèrent de visiter leur mère en prison.
La septième année de son emprisonnement, sainte Susanne commença à avoir des plaies sur ses jambes et son corps. Jodjik, frère du pitiakhshah Varxenes, quand il apprit que sainte Susanne était proche de la mort, s'arrangea pour venir à la prison avec sa femme et ses enfants, et demanda à sainte Shushanik : "Pardonne nous nos péchés et bénis nous". Sainte Susanne leur pardonna et les bénit, en disant : "Toute la présente vie n'est que passage et inconstance, comme une fleur des champs; l'un la plante, un autre la trouve belle, un autre l'écrase et un autre la ramasse, l'un l'use pour lui et l'autre pour un autre.."
La veille de la bienheureuse mort de la sainte, elle fut visitée en prison par le Katholikos-Archévêque Samuel Ier de Géorgie (474-502), par l'évêque Jean et par le prêtre Jacques Tsurtaveli (ce dernier l'avait constamment visitée et consolée durant les 6 années). L'évêque de court Aphots (Photius) donna la sainte Communion à sainte Shushanik. Ses derniers mots furent : "Bénit soit le Seigneur mon Dieu, c'est pourquoi je vais m'allonger et m'endormir en paix". La mort de la sainte eut lieu un 17 octobre, lors de la fête des saints Côme et Damien, et anciennement l'Eglise la fêtait en ce jour.
Les reliques de sainte Shushanik demeurèrent d'abord dans une église de la ville de Tsortag. Quand l'église tomba sous l'autorité d'un évêque monophysite, le Katholikos-Archévêque de Géorgie, Samuel IV (582-591), transféra les saintes reliques de sainte Shushanik à la ville de Tbilisi, où en 586 elles furent placées dans une chapelle de l'église de Metekh, côté sud de l'autel. C'est en fonction de cette translation que la commémoration de sainte Susanne fut transférée au 10 sept/28 août.