Saint Symphorien était
fils d'une noble famille d'Autun, près de Lyon, au temps de la persécution
dAurélien (vers 275)1 Ayant rencontré un jour une troupe
de païens qui escortaient une statue de Bérécynthe (Cybèle),
il se moqua de leurs grossières superstitions. Aussitôt appréhendé,
il fut conduit auprès du gouverneur Héraclius, qui le fit
comparaître à son tribunal. Comme il se déclarait Chrétien
et affirmait que non seulement il refusait d'adorer la mère des
dieux, mais qu'il était prêt à briser sa statue à
coups de marteau, le magistrat fit lire les décrets impériaux
contre les Chrétiens et l'accusa de sacrilège envers les
dieux et de rébellion contre les lois de l'Etat. Livré à
la torture, le serviteur du vrai Dieu fut ensuite enfermé dans un
cachot. Le délai légal expiré, il comparut pour un
second interrogatoire, au cours duquel il se montra tout aussi ferme dans
sa confession de foi: « Je crains le Dieu tout-puissant qui m'a créé,
et je ne sers que Lui. Pour le moment, tu n'as pouvoir seulement sur mon
corps, tu n'auras pas mon âme » déclara-t-il au juge.
Condamné à être décapité, il fut conduit
hors de la ville. Du haut des remparts, sa mère l'exhortait en langue
celtique: « Mon fils, souviens-toi du Dieu vivant. Renouvelle ta
constance! Nous ne pouvons craindre la mort qui nous conduit sûrement
à la vie. Tiens ton cúur bien haut, mon fils, et regarde Celui qui
règne dans les cieux. Aujourd'hui la vie ne t'est pas enlevée,
elle est changée en une vie meilleure. Aujourd'hui, par un heureux
échange, tu vas passer à la vie céleste. » Le
Saint Martyr inclina bravement sa nuque sous le glaive et remporta la couronne
de la victoire. Des Chrétiens vinrent prendre son corps pour le
déposer non loin de là, près d'une fontaine. Au Ve
siècle, on édifia une basilique en son honneur, à
laquelle fut adjoint un monastère qui contribua à l'expansion
du culte de Saint Symphorien dans toute la France. |