La construction du transsibérien accentua la pression de la Russie sur la Mandchourie avec le soutien de la France et de l'Allemagne. Il était vital pour la Russie de conserver des voies d'accès vers le Pacifique car c'est là qu'elle vendait des produits industriels sans avoir à soutenir la concurrence avec les pays occidentaux. En échange de ce libre passage, la Chine obtenait de la Russie un soutien contre toute invasion extérieure. Mais lors de la révolte des "Boxers" en 1900-1901, quand la Chine voulut rejeter tous les étrangers, la Russie prit part à la répression et s'installa franchement en Mandchourie. Opposéà cet action, Sergueï Witte en perdit son poste de Ministre des Finances. Le Japon proposa alors un partage :la Russie gardait le nord de la Mandchourie et eux, en gardait le sud ainsi que la Corée. Mais sans attendre la fin des négociations, l'Empire du Soleil-Levant attaque la flotte russe à Port-Arthur le 26 janvier 1904. Inférieurs en nombre, les russes engagent pourtant la batailleet perdent des navires, leur artillerie, 1500 hommes et 7 officiers. Le vice-amiral Makarov (ci-contre à gauche), arrivé en février, réussit à maintenir la flotte japonaise éloignée quelques temps mais après sa mort en avril (son navire, le "Petropavlosk" sautera sur une mine) , la guerre se déplace sur terre oùaprès un siège de 5 mois Port-Arthur tombe aux mains de l'ennemi. Après les assauts répétés des japonais, les russes durent se replier dans le nord de la Mandchourie. Fort de l'appui de la Grande-Bretagne, le Japon obtint la médiation du président des USA, Théodore Roosevelt, pour tenter de conclure une paix que Nicolas II feindra d'ignorer jusqu'en décembre 1904, puis refusera ouvertement, pensant que le renfort des navires de la Baltique serait suffisant pour remporter la victoire. Carte postale française représentant le Président Roosevelt en "Ange de la Paix La bataille navale de Tsoushima, du27 au 29 mai 1905, sous le commandement du nouveau vice-amiral Rojdestvenski, se conclut par un désastre sans précédent pour la flotte russe et le tsar dut accepter les négociations de paix en août 1905. Conduite par Witte, la délégation russe obtint un accord relativement satisfaisant : pas d'indemnité de guerre pour le Japon, la cession de la moitié seulement de l'île de Sakhaline et surtoutune Mandchourie indépendante rendue à la Chine. Le bilan humain fut cependant trèslourd pour la Russie : 50 000 hommes disparus, autant que le bilan militaire : toute sa flotte fut anéantie, y compris celle de la Baltique. La table des négociations avec de gauche à droite: Plançon,Navoroff, Witte, Rosen, Korostovief, Sato, Takahira, Komura, Otchai et Agatci |