Saintes MARANE 
et 
CYRE 
 

16/08 - 03/08
 


 
 
Marane et Cylie étaient nées toutes deux à Bérée, en Syrie, de nobles parents, et elles avaient été très bien élevées. Le monde offrait à leurs yeux un séduisant avenir : mais elles méprisèrent ses agréements et ses plaisirs pour se vouer toutes entières à l'amour de Jésus-Christ. Elles se lièrent d'une amitié intime qui ne cessa qu'à la mort. Résolues de se sauver des dangers du monde, unies entre elles par la même pensée et le même désir, elles se retirèrent en un lieu solitaire, un peu en dehors de la ville où elles étaient nées. Elles emmenèrent chacune leurs suivantes, qui ne voulurent point quitter leurs saintes maîtresses ni vivre séparées d'elles.
Les deux saintes filles, avec l'aide de leurs compagnes, fermèrent avec des pierres et du sable les avenues du lieu où elles voulaient vivre loin de toute distraction, et elles y demeurèrent, sans maison ni abri d'aucune sorte, exposées aux rigueurs du soleil, des pluies, des hivers, et à toutes les variations du temps et des saisons. Elles avaient pratiqué dans leur mur d'enceinte une espèce de fenêtre, par où elles recevaient leurs vivres et les choses d'absolue nécessité, et par où Marane parlait aux femmes qui venaient les consulter et s'édifier de leur sainte conversation.
Les deux austères recluses étaient revêtues d'un long voile ou manteau, qui leur couvrait non-seulement tout le corps, mais la face, les pieds et les mains. Elles s'étaient chargées de fers qui les écrasaient : un collier, une ceinture, des bracelets et des ceps. Cyre, qui était la plus faible, en était accablée au point de ne pouvoir presque redresser son pauvre corps accablé sous le faix. Il y avait 42 ans qu'elles menaient cette vie austère, quand le pieux Théodoret, évêque de Cyr, vint les visiter dans ses pérégrinations ascétiques; il les pria de se décharger un instant de leur fardeau de fer, pendant la conversation qu'il eut avec elles : ce qu'elles firent par déférence; mais à son départ, elles en reprirent aussitôt la charge, douce à l'amour qui les brûlait pour leur Epoux céleste.
Une gaieté charmante, une allégresse toute divine, animaient ces pauvres filles, ainsi recluses, exposées à toutes les injures de l'air, vivant de quelques mauvais et rares aliments, et d'un peu d'eau claire. Par 3 fois, elles passèrent un Carême entier sans rien manger, à l'imitation du Sauveur, qui les nourrissait de sa brûlante charité. Elles sortirent une seule fois de leur asile : ce fut pour aller au pèlerinage de la Terre Sainte. Elles firent à pied, sans prendre aucune nourriture, le chemin de Bérée à Jérusalem; elles s'en retournèrent de même, après avoir contenté leur dévotion, et se renfermèrent, pour n'en plus sortir, dans l'enceinte de leur muraille. Elles moururent saintement le 3 août, vers l'an 445.