Saintes Agape, Irène, Chionie 
et de leurs compagnons 

29/04 - 16/04


 
 
Agapé, Chionie et Irène étaient trois soeurs, originaires d"une famille riche et influente de Thessalonique. Lors de la proclamation de l'édit de Dioclétien (304), qui défendait à toute personne de garder chez elle les livres des Saintes Ecritures, elles s'enfuirent de la ville pour sauvegarder leur foi et se rendirent sur une haute montagne, près d'un lac, où elles menèrent une vie de prière en compagnie d'un Saint ascète nommé Zoïle. De corps elles se tenaient au sommet de la montagne, mais leurs âmes demeuraient en permanence au ciel.

Quand le père spirituel de Sainte Anastasie Pharmacolytria, Saint Chrysogone, périt sous le glaive des persécuteurs, Dieu révéla à Zoïle l'endroit où se trouvait le corps du Martyr, afin qu'il l'ensevelisse avec honneur. Quelques jours après, Chrysogone lui apparut en rêve et lui annonça que, neuf jours plus tard, les trois soeurs allaient être arrêtées et offrir glorieusement, avec Sainte Anastasie, leur vie pour le Christ.

Sainte Anastasie ne tarda pas à se présenter dans leur demeure. Elle les embrassa chaleureusement et les encouragea à persévérer jusqu'au terme de leur combat pour la foi, en leur garantissant son soutien au péril de sa vie.

Le jour prévu, les soldats de l'empereur découvrirent la cachette des Saintes, et elles furent conduites sans ménagement auprès du gouvemeur de Macédoine, Dulcétios, en compagnie de trois autres jeunes chrétiennes : Cassia, Philippa et Eutychia, et d'un jeune homme : Agathon. Le gouvemeur leur dit d'un ton sévère : « Insensés, quelle folie est la vôtre de ne pas vouloir obéir aux ordres des divins empereurs et césars? » Et, s'adressant à Agathon, il lui dit : « Et toi, pourquoi as-tu refusé de manger les viandes offertes aux dieux, comme font les hommes pieux? » - « C'est que je suis chrétien » répondit Agathon. Se toumant vers Agapé, Dulcétios lui demanda quels étaient ses sentiments. La jeune vierge répondit : « Je crois au Dieu vivant, et je ne veux pas perdre ma bonne conscience. » Il demanda à Irène pourquoi elle n'avait pas obéi aux ordres des empereurs. Celle-ci répondit : « C'est par crainte de Dieu! » Chionia fit la même réponse, Cassia répondit simplement qu'elle voulait sauver son âme, et Philippa déclara qu'elle préférait mourir plutôt que de toucher à des viandes offertes aux idoles. Eutychia montra la même fermeté, mais comme elle était enceinte de sept mois, le magistrat la fit garder en prison. Puis il revint à l'interrogatoire et essaya de persuader Agapé de se montrer conciliante. Elle répliqua : « Il ne convient pas de se soumettre à Satan. Tu ne parviendras pas à changer ma détermination, elle est inébranlable. » - « Qui donc vous a entraînées dans cette folie? » demanda Dulcétios. - « C'est le Dieu tout-puissant et Son Fils unique Notre Seigneur Jésus-Christ! » dit Chionie. Constatant qu'il ne parviendrait à rien de plus le gouvemeur proclama alors la sentence suivante : « Je condamne Agapé et Chionie à être brûlées vives, pour avoir agi, par une obstination impie, contre les édits divins de nos augustes seigneurs, et pour professer encore la perverse religion des Chrétiens, qui est en abomination à tous les hommes pieux. Quant à Agathon, Irène, Cassia et Philippa ils seront retenus en prison à cause de leur jeune âge ».
Le lendemain de l'exécution des deux Saintes, comme on avait découvert des livres chez Irène, qui avait pourtant nié en détenir, on la fit de nouveau comparaître au tribunal. Dulcétios la menaça de mort, mais lui proposa d'avoir la vie sauve si elle consentait à sacrifier et à manger la chair des victimes. « En aucun cas, répliqua la Sainte, car un châtiment éternel attend ceux qui auront renier la parole de Dieu, qui nous a recommandé de L'aimer jusqu'à la mort. C'est pourquoi nous préférons être brûlés vifs plutôt que de livrer ces Ecrits! » Après un interrogatoire serré, pendant lequel la servante du Christ montra la bravoure d'un guerrier, le gouvemeur ordonna de l'exposer nue dans une maison de débauche. Mais la grâce du Saint Esprit protégea la vierge du Christ, et personne n'osa l'approcher ni même lui adresser des paroles insultantes. Elle fut ramenée devant Dulcétios qui lui demanda : « Persistes-tu dans ta folie? » - « Non pas dans ma folie, mais dans le culte du vrai Dieu! » - « Eh bien! tu vas recevoir le juste châtiment de ton insolence. » Et il écrivit la sentence suivante : « Puisqu'Irène n'a pas voulu obéir aux ordres des empereurs et sacrifier, et qu'elle persiste à suivre la croyance des Chrétiens, j'ordonne qu'elle soit brûlée vive comme ses soeurs. »

Le lendemain, les soldats la conduisirent jusqu'à l'endroit élevé où ses soeurs avaient été suppliciées. Ils allumèrent un bûcher et lui ordonnèrent de s'y jeter elle-même. C'est en chantant des psaumes et glorifiant Dieu qu'Irène entra dans la flamme et s'offrit au Seigneur comme un sacrifice de bonne odeur.