Saint Père André de Jérusalem,
Archevêque de Crête 17/07 - 04/07 |
Notre Saint Père
André naquit à Damas, vers 660. Et lui que l'on surnomma le
"plus harmonieux des mélodes" fut cependant privé de la parole
pendant les sept premières années de son existence. Délivré
de cette infirmité par la Sainte Communion, il montra dès lors
des talents exceptionnels, en particulier dans l'art de l'éloquence
et l'étude de la Sainte Ecriture. Ses parents le consacrèrent
au service de la basilique de la Résurrection à Jérusalem,
et le locum tenens du trône patriarcal, Théodore (674-686),
fit d'André son fils spirituel. Il avait discerné en lui de
telles qualités qu'il voulait le préparer à prendre
sa succession et il le nomma, malgré son jeune âge, notaire
du Patriarcat, avec la responsabilité de toutes les affaires ecclésiastiques.
C'est en cette qualité que, peu après le Sixième Saint
Concile OEcuménique (vers 685), André fut envoyé à
Constantinople, avec deux saints vieillards, pour présenter à
l'empereur et au Patriarche la confession de foi de son Eglise, manifestant
son adhésion à la condamnation de l'hérésie monothélite.
Les deux autres représentants étant rentrés en Palestine, Saint André resta dans la capitale, car il y avait trouvé des conditions plus favorables pour la prière, pour l'étude et pour les activités apostoliques auxquelles Dieu l'avait préparé. Il mena quelque temps une vie retirée, mais la lampe ne pouvant rester cachée sous le boisseau, sa conduite céleste et la puissance exercée par ses paroles pour le salut des âmes parvinrent rapidement à la connaissance de l'empereur et du Patriarche, et il fut ordonné Diacre de la Grande-Église. On lui confia la responsabilité de l'orphelinat Saint-Paul et de l'hospice pour les pauvres situé dans le quartier d'Eugenios. Pendant presque vingt ans, il montra un zèle persévérant dans la direction de ces établissements de bienfaisance, qu'il agrandit et transforma en havres de salut, grâce à ses exhortations à la pénitence et à la pratique de la vertu. Il réussit si bien dans cette tâche, qu'en 711, il fut consacré Archevêque de Crète. Mais, avant qu'il ait pu prendre possession de son siège, comme il se trouvait encore dans la capitale, Philippikos, usurpant le trône, déposa le Patriarche Cyrus et mit à sa place Jean VI, avec pour mission d'annuler les décisions du Sixième Concile et de réanimer l'hérésie monothélite. Sous la pression des autorités, Saint André dut souscrire à cette affaire; mais dès que Philippikos fut écarté du pouvoir (713), il se rétracta et confessa sans ambages la vraie foi sur les deux volontés du Christ. Dès le jour de son installation dans la Cathédrale de Gortyne, le Saint Pasteur exhorta ses Prêtres à s'approcher dignement de Dieu et à devenir des réceptacles de sa grâce, pour être capables de transmettre à leurs fidèles cette lumière. Il prononça un grand nombre d'homélies en l'honneur des fêtes du Seigneur, de la Mère de Dieu ou des Saints, qui constituent un des plus précieux héritages de la littérature patristique; et pour orner dignement les festivités de son Eglise, il composa, avec un art incomparable, quantité d'hymnes qui sont restées dans nos livres liturgiques. Il est en particulier l'auteur du Grand Canon qui, chanté chaque année pendant le Grand Carême, n'a pas cessé, depuis des siècles, de provoquer chez les fidèles de salutaires larmes de repentir. Dans cette hymne grandiose, pour laquelle il a justement reçu le titre de "Mystagogue du repentir", le Saint évoque toutes les figures de l'Ancien et du Nouveau Testament qui peuvent servir de modèles dans la voie de la conversion et du repentir. Pour le pénitent qui, au début du Carême, s'est reconnu en Adam assis aux portes du Paradis, ces exemples tirés de l'Ecriture l'amènent à réaliser qu'ayant récapitulé par sa vie les péchés du monde entier, c'est dans les larmes, l'ascèse et la prière qu'il lui faut attendre la délivrance du Christ, le Sauveur du monde entier. Outre ces activités de prédicateur et de mélode, Saint André restaura églises et monastères, et fonda une église, dédiée à Notre-Dame des Blachernes, en souvenir de l'illustre église de Constantinople. Il organisa aussi un hospice pour les malades, les vieillards et les indigents, qu'il entretenait non seulement en ressources financières mais qu'il visitait aussi fréquemment, soignant les infirmes de ses propres mains et procurant à tous une céleste consolation par ses paroles. Lors d'une des fréquentes attaques des Arabes contre l'île de Crète, le Saint Hiérarque, réfugié avec son peuple dans la forteresse, réussit à repousser les assaillants par sa seule prière, et nombre d'entre eux périrent dans la débandade. En d'autres occasions, il délivra l'île de la sécheresse, par le flot de ses larmes, et repoussa une épidémie en se faisant le médecin de tous par ses prières et ses veilles. S'étant ainsi fait tout pour tous à
l'imitation du Christ, il dut pourtant quitter son diocèse pour se
rendre à Constantinople. Il y édifia le peuple ami du Christ
par son enseignement orthodoxe concernant la vénération des
Saintes Icônes, alors menacée par l'empereur Léon III.
Averti par Dieu de sa fin prochaine, il réunit ses proches et leur
annonça que son Evêché ne le reverrait pas vivant. Peu
après, il s'embarqua pour la Crète, et c'est en faisant escale
dans l'île de Mytilène, qu'il trouva le repos, le 4 juillet
740. |