Saint Macaire
díAntioche évêque et confesseur 23/04 - 10/04 |
Macaire, Arménien
de naissance, reçut de ses parents dans la maison paternelle une
éducation Chrétienne. Il fut mis ensuite sous la direction
de Macaire archevêque d'Antioche qui avait voulu être son parrain.
Docile, vertueux, appliqué à l'étude, le jeune homme
reçut les ordres sacrés. Devenu prêtre, il remplit
diverses fonctions avec édification et succès modèle
du clergé, il avait l'estime et le respect des fidèles. Aussi
l'archevêque d'Antioche, sur le point de mourir, n'eut pas de peine
à l'obtenir pour successeur.
Macaire, jeune archevêque, gouverna son peuple d'Antioche avec douceur et bonté; il se montrait insensible aux injures et aux persécutions, traitait les affaires les plus variées avec une grande prudence, remplissait les devoirs de sa charge avec zèle. Sensible à la misère et aux besoins des indigents, il n'épargnait rien pour les soulager. Sa maison était souvent remplie de pauvres, d'estropiés, de malades, venant à lui les uns comme à un père, les autres comme à leur médecin. Cependant son humilité s'alarma des louanges et des honneurs; son expérience ne fit que lui rendre plus pesante la charge pastorale : il prit donc le parti de se retirer pour travailler uniquement à son Salut dans la vie privée. Il distribua ce qui lui restait de biens aux pauvres et aux églises, confia le soin de son troupeau à un prêtre de grand mérite, nommé Éleuthère, sortit secrètement de la ville, choisit 4 fidèles amis dont il connaissait l'affection et prit avec eux le chemin de la Palestine pour aller visiter les lieux saints. Le voyage se fit à pied, le saint homme paraissait partout en véritable pénitent, souffrant avec joie la faim, la soif, les dangers de la route. C'était en l'an 1006 : l'archevêque fut reçu avec honneur par Jean, patriarche de Jérusalem. Pendant son séjour en Terre sainte, Macaire ne perdit aucune occasion de s'entretenir ou de discuter avec les Juifs et les Sarrasins pour les convaincre de leurs erreurs et les attirer à la Foi de Jésus-Christ. Ces infidèles, réduits souvent à ne pas pouvoir lui répondre, s'irritèrent contre lui, le saisirent, le traînèrent en prison, lui firent subir toutes sortes d'outrages. Par dérision de la doctrine qu'il leur enseignait, ils l'étendirent sur la terre nue les bras en croix, lui attachèrent les pieds et les mains avec des cordes, lui chargèrent la poitrine d'une énorme pierre. Macaire endura tout, et par un prodige qui étonna fort les Sarrasins, il s'échappa de prison sans aucun dommage. Quelques-uns virent là une intervention du Dieu qu'il leur prêchait et se convertirent. Les parents de Macaire, affligés de son éloignement, lui envoyèrent des messagers pour lui demander de revenir à son Église d'Antioche; mais il renvoya ceux-ci sans vouloir les entendre. Persuadé qu'il suivait les ordres secrets de Dieu (il disait en avoir eu des marques sensibles), il s'embarqua, traversa l'Épire, la Dalmatie, vint jusqu'en Bavière, passa par les villes de Mayence et de Cologne, et partout, sur sa route, laissa des marques de sa sainteté, et du pouvoir qu'il avait de guérir les maladies. Ensuite il vint dans le Brabant, le Hainaut et la Flandre, séjourna quelque temps à Malines, à Maubeuge, à Cambrai, à Tournai. Gand fut le terme de son voyage; il y arriva vers 1011, avec 3 compagnons amenés de son pays. Il passa quelque temps au monastère de Blandinberg et vint dans celui de Saint-Bavon. L'abbé Érembold et les moines lui firent un favorable accueil : son dessein était de demeurer avec eux jusqu'à ce qu'il plût à Dieu de le ramener dans son pays. On vit bien au bout de peu de temps que c'était un homme extraordinaire : les moines qui s'en convainquirent n'oublièrent rien pour lui faire perdre le souvenir de son pays et l'envie de les quitter. Ils ne purent y réussir : dès le printemps suivant, Macaire parlait de s'embarquer pour le Levant. Les douleurs de la goutte lui causèrent une fièvre violente et l'arrêtèrent dans le port : il fallut le rapporter à Gand où il recouvra la santé après peu de jours. Alors il fit de nouvelles instances pour presser son départ. Pendant les visites d'adieu qu'il recevait, la peste violente qui désolait la ville de Gand le saisit, lui enleva la parole. On le porta dans l'église de Notre-Dame, il marqua de son bâton le lieu où il désirait être inhumé, devant l'autel de saint Paul. Transporté ensuite dans sa cellule, le soir du jeudi saint, il y mourut entre les bras des religieux de Saint-Bavon (10 avril 1012). Il avait annoncé qu'il serait la dernière victime de cette maladie pestilentielle et cette prophétie s'accomplit. |