11/04-29/03

On ne sait pas avec précision quand les premiers ermites se sont installés près des ruisseaux de Kamenets dans les cavernes naturelles de la colline, que les habitants locaux ont appelé "la colline sainte." La chronique du monastère présente un compte-rendu d'un témoin oculaire, le chasseur-trappeur de Izborsk surnommé Selishi: "Un jour par hasard, nous avons abouti avec notre père sur la colline extérieure, où se trouve maintenant l'église de la Mère de Dieu, et a entendu ce qui ressemblait à des chants d'église; ils chantaient harmonieusement et respectueusement, mais on n'arrivait pas à voir ceux qui chantaient, et l'air était rempli d'un parfum d'encens." 

Des premiers Anciens du monastère de Pskovo-Pechersk, seul Marc est connu par son nom. De lui il témoigne: "Au début, un premier Ancien habitait près de la crue du Kamenets dans la caverne, certains pêcheurs l'ont aperçu aux trois rochers, se couchant par-dessus la caverne de l'église de la Très-Sainte Mère de Dieu; mais nous n'avons pas pu découvrir quoique ce soit à son égard -- qui était-il et son origine familliale, ni comment et d'où il était venu à cet endroit, ni combien de temps il était demeuré ici, ni comment il était mort." 

Le deuxième higoumène du monastère de Pechersk portait le nom de Starets  Marc dans le Synodikon du monastère. Le moine Kornilii (commémoré 20 février), comme higoumène a douté de la véracité de cette inscription et il a ordonné que le nom soit effacé du Synodikon. Soudain il est tombé gravement malade et a reçu une révélation, comme quoi ceci était une punition pour son ordre de rayer le nom du moine Marc du diptyque du monastère. Implorant le pardon avec larmes et prières sur la tombe du staretz Marc, l'higoumène Kornilii réinscrit le nom du saint. Quand l'église souterraine de l'Uspenie [Dormition] de la Très-Sainte Mère de Dieu a été réinstallée à l'air libre et les tombes excavées, l'higoumène Dorophei a trouvé la tombe du moine Marc en délabrement, mais ses reliques et vêtements intacts. 

En 1472, le paysan Ivan Dement'ev a abattu la forêt sur la colline escarpée. Un des arbres abattus a roulé en bas, déracinant par ses racines un autre arbre. La chute a mis à nu l'entrée d'une caverne, au-dessus de laquelle il était écrit: "Une caverne construite par Dieu." Il existe une tradition à cet égard qui rapporte qu'un certain moine Fol-en-Christ Varlaam, à chaque fois qu'il venait à la caverne, il effaçait cette inscription, mais qu'à chaque fois elle réaparaissait miraculeusement. 

En ce saint lieu de prière fréquenté par les premiers ascètes, est venu d'ailleurs le prêtre Jean, surnommé "Shestnik." Il était natif de Moscovie et avait servi comm prêtre à Iur'ev (maintenant Tartu) dans "une église de vrais croyants, établie par les gens de Pskov" et dédiée à saint Nicolas et au saint mégalomartyr George, et ensemble avec le prêtre Isidor, ils avaient nourri spirituellement les Russes habitant là-bas. En 1470 le Père Jean a été obligé de fuir avec sa famille à Pskov, à cause de la persécution des Allemand-Catholiques [note jmd : il s'agit des "Chevaliers Teutoniques", cfr saint Alexandre Nevski]. Ayant appris que son ami avait péri en martyr (on commémore le prêtre et martyr Isidor le 8 janvier), Jean a décidé de se retirer dans cette récemment-apparue "caverne construite par Dieu," afin que là-bas, sur la frontière même avec les Livoniens, il puisse trouver un un monastère comme un poste avancé de l'Orthodoxie. 

Peu après sa femme tomba malade et, ayant prononcé ses voeux monastiques sous le nom de Vassa, elle mourrut. Sa vertu éclata immédiatement après sa mort. Son mari et son père spirituel ont enterré le religieuse Vassa dans le mur de "la caverne construite par Dieu," mais de nuit son cercueil "s'enleva du sol par le pouvoir invisible de Dieu." Le Père Jeanet le prêtre-confesseur de la religieuse Vassa, perturbés, pensaient que cela venait du fait qu'ils auraient oublié de chanter une partie de l'office de défunts, alors ils ont recélébré l'office funèbre, puis réenterré le corps, mais au matin il était à nouveau "au dessus du sol." Alors tout s'éclairci : c'était un signe de Dieu. Ils ont bâtit une tombe pour la religieuse Vassa dans la caverne, sur le côté gauche. Bouleversés par le miracle, Jean a prononcé ses voeux monastiques sous le nom de Jonas et commencé à devenir un fervent ascète. 

Ayant mis à l'air libre, à la main, l'église de caverne et deux cellules, placées sur des piliers, il a commencé à adresser des requêtes au clergé de la cathédrale de la Trinité de Pskovsk pour le consacrer, mais ils n'ont pas voulu le faire directement "à cause de l'emplacement insolite." Alors le Moine Jonas sollicita la bénédiction de l'archévêque Theophile de Novgorod. 

Et le 15 août 1473, l'église de caverne a été consacrée en l'honneur de l'Uspenie [Dormition] de la Très-Sainte Mère de Dieu. Pendant la consécration, un miracle a eu lieu, venant d'une icône d'Uspenie de la Très-Sainte Mère de Dieu,  "envoyé par le Dieu clément qui commence Ses grands dons à Sa Toute-Pure Mère" -- une aveugle a recouvert la vue. (Cette icône, qu'ils appellent "l'ancienne" -- pour faire la distinction avec une autre icône miraculeuse de la Dormtion de la Très-Sainte Mère de Dieu bordée de scènes de Sa vie -- a été écrite en 1421 par l'iconographe Aleksei de Pskov, et est conservée à présent dans l'autel du temple d'Uspensk, dans le batiment sur la colline. L'icône a bordé avec la vie -- est laclient-icône de temple de l'église de caverne.) 

La date de consécration de l'église de caverne est reprise comme date officielle de la fondation du monastère de Pskovo-Pechersk. Le Moine Jonas vécut en ascète au monastère de caverne jusqu'en 1480 et s'endormit paisiblement dans le Seigneur. A sa mort, on découvrit sur son corps une cotte de mailles en fer, qui a été accrochée ai-dessus de  sa tombe en témoignage des actes ascétiques secrets du moine, mais elle fut volée durant une incursion des Allemands. 

Les reliques du moine Jonas reposent dans les cavernes à côté de celles de l'Ancien Marc et de la religieuse Vassa. Une fois durant une invasion du monastère par les chevaliers de Livonian, se moquant des saintes reliques, ont voulu ouvrir d'un coup d'épée le cercueil de la religieuse Vassa, mais une flamme jailli du cercueil de la sainte ascète. Les traces de ce feu punitif sont visibles de nos jours sur le cercueil de la religieuse Vassa.