SAINT NICOLAS 
de Myre
le Thaumaturge
 
 
 

22/05 - 09/05


 
 
Transfert des reliques de St Nicolas : 

Au XIe siècle, l'empire Byzantin vivait des heures terribles. Les Turcs mirent un terme à son influence en Asie Mineure, détruisant villes et villages, massacrant les habitants, et accompagnant leurs terribles ravages par la profanation des églises, des saintes reliques, des icônes et des livres. Les musulmans tentèrent aussi de détruire les reliques de saint Nicolas, profondément vénéré dans tout le monde Chrétien.
En 792, le calife Aaron Al'-Rashid envoya Khumeid à la tête d'une flotte pour piller l'île de Rhodes. Ayant semé la désolation sur l'île, Khumeid embarqua pour Myre en Lycie, avec l'intention d'y piller le tombeau de saint Nicolas. Mais il pilla à la place une autre tombe, qui se trouvait dans la crypte à côté de celle du saint. A peine avaient-ils achevé leur sacrilège qu'une énorme tempête se leva en mer, et quasiment tous les navires furent mis en pièce. 
La profanation de choses saintes ne choqua pas seulement les Chrétiens d'Orient, mais aussi d'Occident. En Italie, les Chrétiens étaient particulièrement inquiets pour les reliques de saint Nicolas, et parmi eux il y avait nombre de Grecs. Les habitants de la ville de Bari, qui se trouve sur les bords de la mer Adriatique, se décidèrent à aller sauver les reliques de saint Nicolas.
En 1087, des marchands de Bari et de Venise partirent commercer à Antioche. Eux et d'autres aussi proposèrent de prendre les reliques de saint Nicolas et de les transporter en Italie lors du voyage de retour. Dans ce plan, les hommes de Bari commandèrent aux Vénitiens de les débarquer à Myre. D'abord, on y envoya deux hommes, qui rapportèrent en revenant que toute la ville était calme. Dans l'église où les reliques glorifiées reposaient, ils n'avaient recontré que quatre moines. Aussitôt, 47 hommes en arme partirent pour l'église de Saint-Nicolas. Les gardes, ne se doutant de rien, leur montrèrent la plate-forme surélevée en dessous de laquelle était cachée la tombe du saint, et ils oignirent les étrangers avec de la myrhe coulant des reliques du saint.
A ce moment-là, les moines leur racontèrent l'apparition de saint Nicolas à un Ancien, ce même soir. Dans cette vision, saint Nicolas ordonnait la précautionneuse sauvegarde de ses reliques. Ce récit encouragea les chefs, ils virent une confirmation pour eux dans cette vision, comme qui dirait un décret de la part du saint. Afin de faciliter leur tâche, ils révélèrent leurs intentions aux moines, et leur offrirent 300 pièces d'or. Les gardes refusèrent l'argent et voulurent alerter les habitants à propos du malheur qui les menaçait. Mais les nouvellement venus les attachèrent et placèrent leurs propres gardes à la porte.
Ils déplacèrent la plate-forme qui recouvrait dans l'église la tombe avec les reliques. Dans cet effort, le jeune Matthieu fut un peu trop zèlé, vouant trouver les reliques de saint Nicolas le plus vite possible. Dans son impatience, il brisa le couvercle, et les chefs virent que le sarcophage était remplit d'une sainte myrhe odoriférante. Les compatriotes des chefs, les prêtres Luppus et Drogus, chantèrent une Litanie, après laquelle la faille faite par Matthieu commença à se remplir de myrhe sortant du sarcophage du saint. Ceci eu lieu le 20 avril 1087.
Voyant l'absence d'un coffre, le prêtre Drogus enveloppa les reliques dans le tissus, et en compagnie des chefs, il les emmena au navire. Les moines ayant réussi à se libérer, ils alertèrent la ville au sujet de la mauvaise nouvelle de l'enlèvement des reliques du Thaumaturge Nicolas, par des étrangers. Une foule de gens s'élança vers le rivage, mais il était trop tard.
Le 8 mai, les navires abordèrent à Bari, et vite la joyeuse nouvelle se répandit à travers toute la ville. Le lendemain 9 mai 1087, ils transportèrent solennellement les reliques de saint Nicolas à l'église de Saint-Etienne, pas loin de la mer. La translation solennelle des reliques s'accompagna de nombreuses guérisons de malades, ce qui inspira encore plus de vénération respectueuse envers le saint de Dieu. Un an plus tard, une église fut bâtie au nom de saint Nicolas, et consacrée par le pape de Rome Urbain .
Cet évènement, en liaison avec la translation des reliques de saint Nicolas, suscita une vénération particulière du Thaumaturge Nicolas, et fut marquée par l'établissement d'un jour de Fête spécial au 9 mai. Au départ, ce jour de Fête de la Translation des Reliques de saint Nicolas fut seulement observée par le peuple de la ville de Bari. Elle ne fut pas adoptée dans les autres pays de l'Orient et de l'Occident Chrétien, malgré le fait que la translation des reliques était largement connue. La raison qui l'explique est qu'au Moyen-Age, on avait pour coutume de vénérer principalement les reliques des saints locaux. De plus, l'Eglise Grecque n'établit par de célébration de commémoration, car ils considéraient la perte des reliques de saint Nicolas comme un triste évènement.
La célébration dans l'Eglise Russe Orthodoxe de la mémore de la Translation des Reliques de saint Nicolas de Myre en Lycie jusqu'à Bari en Italie au 9 mai fut établie fort vite après l'an 1087, du fait qu'il existait déjà une vénération par le peuple Russe de ce grand saint de Dieu, amené de Grèce en même temps que l'acceptation du Christianisme. Les glorieux récits de miracles accomplis par ce saint tant à terre qu'en mer étaient largement connus du peuple Russe. Leur inépuisable force et abondance attestent de l'aide du grand saint de Dieu pour l'humanité souffrante. L'image de saint Nicolas, un puissant thaumaturge et bienfaiteur, devint particulièrement chère au coeur du peuple Russe, car elle lui inspira une profonde Foi, et l'espoir en son intercession. La foi du peuple Russe dans l'abondante aide du saint de Dieu a été marquée par d'innombrables miracles.
Un important corpus de littérature fut compilé à son sujet dans les antiques écrits Russes. Des récits des miracles de saint Nicolas accomplis en terre Russe furent enregistrés dès les débuts. Peu après la Translation des Reliques de saint Nicolas de Myre à Bari, une version Russe de sa Vie et un récit de la Translation de ses saintes reliques furent rédigés par un contemporain de l'évènement. Plus tôt encore un panégyrique au Thaumaturge avait été rédigé. Chaque semaine, le jedu, l'Eglise Orthodoxe Russe honore particulièrement sa mémoire.
Nombre d'églises et de monastères ont été bâtis en l'honneur de saint Nicolas, et le peuple Russe est habitué de donner son nom aux enfants lors de leur Baptême. En Russie, on a conservé nombre d'icônes miraculeuses de ce saint. Les plus célèbres d'entre elles sont les icônes de Mozhaisk, Zaraisk, Volokolamsk, Ugreshsk et Ratny. Il n'y avait pas de maison ou de temple sur la terre Russe où il n'y avait pas une icône de saint Nicolas le Thaumaturge. L'importance de l'intercession du grand saint de Dieu est exprimée par l'ancien compilateur de la Vie, par ces mots sur saint Nicolas qui "accomplit nombre de glorieux miracles sur terre et sur mer, aidant les opprimés par le malheur et sauvant ceux qui se noyaient, les ramenant sur la terre sèche en les retirant des profondeurs des mers, relevant d'autres de la corruption de la mort et les ramenant à la maison, libérant des chaines et prisons, empêchant que ne tranche l'épée et libérant de la mort, et accordant la guérison à nombreux; la vue aux aveugles, la marche au paralysés, l'ouïe aux sourds, et la parole aux muets. Il apporta des richesses à nombreux qui subissaient une abjecte misère matérielle, et donna de la nourriture aux affamés, et pour chacun de leurs besoins, il apparut prêt à les aider, un avide défenseur et un rapide intercesseur et protecteur, et qui à peine invoqué était là à aider et à délivrer de l'adversité. Tant l'Orient que l'Occident connaissent ce grand Thaumaturge, et toutes les extrémités de la terre connaissent ses grands miracles."