SAINT SYMEON 
le THEODOQUE
("celui qui a reçu Dieu")
la PROPHETESSE ANNE
 
 
 
 
 

16 février / 3 février


 
 
Selon une tradition rapportée par d'anciens chroniqueurs, le juste et saint vieillard Syméon, originaire d'Egypte, aurait été choisi, au temps du pharaon Ptolémée Philadelphe (285-246 avant J.C.), parmi les Soixante-Dix sages hébreux qu'on avait chargé de la traduction en grec de la Bible hébraïque, pour traduire le livre du Prophète Isaïe. Lorsqu'il parvint au fameux passage où le Prophète annonce la naissance virginale du Christ, en disant : « Voici, la Vierge est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d'Emmanuel », tout embarrassé, il prit un canif pour gratter le mot  vierge et le remplacer par celui de jeune femme. 

Mais à ce moment un Ange de Dieu lui apparut et l'empêcha de modifier le texte sacré, en lui expliquant que ce qui lui semblait impossible était en fait une Prophétie sur la venue en ce monde du Fils de Dieu et, pour confirmer ses dires, il lui promit qu'il ne verrait pas la mort tant qu'il n'aurait pas vu et touché le Messie né de la Vierge. Lorsqu'après de très longues années le Christ fut amené par la Très Sainte Mère de Dieu dans le Temple de Jérusalem, l'Esprit de Dieu révéla au vieillard Syméon que le temps de la réalisation de la promesse était arrivé. Il accourut au Temple et, prenant l'Enfant dans ses bras, il put dire à Dieu de tout son coeur : « Maintenant, ô Maître souverain, Tu peux laisser Ton serviteur s'en aller en paix selon Ta parole, car mes yeux ont vu Ton Salut... » 1

Effectivement, il s'endormit en paix, quelques jours plus tard. Ses Reliques étaient vénérées à Constantinople, dans l'église Saint-Jacques, construite au temps de l'empereur Justin.

La Prophétesse Sainte Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser, était âgée de quatre-vingt-quatre ans. Après la mort prématurée de son époux, elle avait passé toute sa vie dans le Temple,» dans l'espérance de l'avènement du Sauveur. Si le vieillard Syméon était la figure vivante du vieil Israël, de l'Ancienne Alliance, qui attendait la venue du Messie pour disparaître et laisser la place à la lumière et à la vérité de l'Evangile, Sainte Anne représentait, quant à elle, le modèle des saintes veuves, des vierges et des moines, qui se détachent de tout soucis du monde pour demeurer en permanence dans le Temple du Seigneur, en offrant leurs jeûnes, leurs hymnes et leurs prières, dans l'attente ardente de la venue du Sauveur. Et quand, comme Anne et Syméon, ils auront vu des yeux de leur coeur et touché par leurs sens spirituels le Christ venu habiter en eux, ils annonceront alors à tous les hommes, avec joie et assurance, que le Sauveur ne cesse de venir en ce monde : « Lumière pour éclairer les nations et gloire d'Israël son peuple » .

1. Cette tradition a une valeur plus symbolique que réelle, puisqu'elle suppose que Syméon avait atteint au moins l'âge de 270 ans à l'avènement du Sauveur. Elle est rejetée par Saint Nicodème et la plupart des Pères, nous la transmettons cependant ici, car elle évoque de manière imagée l'interprétation orthodoxe de cette Prophétie d'Isaïe, si déformée par l'exégèse rationaliste. Selon d'autres, Syméon aurait été le fils d'Hilèl et le père de Gamaliel, le très sage maître de Saint Paul (Actes 22:3). La tradition la plus autorisée rapporte cependant qu'il n'était ni Prêtre, ni pharisien, mais un homme juste et pieux, âgé de 112 ans.