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Art et Histoire des Icônes en Russie
du Xe siècle à nos jours |
La Bible chrétienne est composée de deux parties : - Le Premier Testament, qui est en quelques sorte une "bibliothèque",
où se trouvent des ouvrages très différents. La Loi : Tora, les Prophètes
: Neviim, les autres
écrits : Ketouvim puis ce que
les chrétiens nomment les livres Deutérocanoniques. Tous ces textes
sont lus et commentés depuis le Ve siècle (avant
J-C) dans les synagogues car ils forment la Bible de la religon hébraïque. - Aux premiers écrits hébraïques les chrétiens, pour qui Jésus est véritablement le Messie annoncé, ont ajouté d'autres ouvrages écrits au premier siècle : Les Évangiles (du grec "evangelion" bonne nouvelle) racontant la vie de Jésus, relatant son enseignement et dont la canonicité fut établie entre le IIe et le IVe siècle. Quatre évangiles écrits par Jean et Mathieu (compagnons
de Jésus) puis par Marc et Luc furent choisis
au IVe siècle par l'Église comme étant les
narrations les plus réalistes de la vie de Jésus le Christ. L'ancien Testament interdisait de reproduire l'image de ce qu'on avait jamais vu et surtout de lier un culte quelconque à la forme représentée. La venue sur Terre parmi les hommes du Fils de Dieu a bouleversé cette conception pour les chrétiens : le Messie a pris la forme d'un homme, Jésus de Nazareth. Sa nature humaine est indissociable de sa nature divine. Dans cette logique de l'incarnation, la première icône est Jésus le Christ lui-même : "Qui me voit, voit celui qui m'a envoyé" (Jean 12,19) et "Qui m'a vu, a vu le Père" (Jean14,19). Pour effectuer une comparaison avec des éléments
de notre univers, prenons l'exemple de la photo d'un grand-père
disparu, que l'on a beaucoup aimé, avec qui les souvenirs d'enfance
sont encore très présents. Le fait de regarder sa photo,
son image, son "icône", va remettre en mémoire tous ces
souvenirs et rendre ce grand-père plus présent pour quelques
instants. Cette image va faire appel à des notions abstraites
et impalpables. Il ne viendrait toutefois pas à l'idée
de se mettre à adorer le papier et les procédés chimiques
qui ont fixé la lumière sur cette surface. Il en est
ainsi pour l'icône : la vénération
s'adresse à celui qui est représenté. L'honneur
rendu à une icône remonte à l'original. Le culte des icônes connut bien des controverses lors des
premiers siècles. Les plus terribles sur le plan humain furent les
guerres iconoclastes de l'empire byzantin (voir chapitre "Origines") avant
que l'on parvienne à une canonisation des représentations
de Dieu et des saints. Les icônes ont toujours été très symboliques
du pouvoir spirituel de l'Église Russe et implicitement du
pouvoir impérial. Aussi une grande campagne de destruction
eut lieu au début du régime communisme : on "invitait" les
gens à venir entasser toutes les représentations
religieuses sur la place du village pour un grand feu de joie. En mai 2010
on découvrit dans les murs des tours du Kremlin plusieurs icônes
qui avaient été recouvertes de plâtre après
1918. L'une d'entre elles est une icône de St Nicolas et daterait
du Ve siècle. L'étude des icônes couvre quatre niveaux : - théologique
avant tout car l'icône pour un chrétien est une
l'intercession de prière, de communication avec Dieu.
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Le Patriarche Méthode portait sur lui-même les preuves de sa fidélité au culte des icônes; on le décrivait ainsi : "Les lèvres mutilées
La fête du |