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Art et Histoire des Icônes en Russie
du Xe siècle à nos jours |
A l'époque où de nombreux centres orthodoxes, dont le patriarcat de Constantinople (1453), tombent aux mains des turcs, l'Eglise russe accroît son prestige. Au XVIe siècle apparaissent les expressions "Sainte Russie" et "Sainte Terre Russe". Moscou obtient l'établissement d'un patriarcat en 1591. L'école iconographique appelle de nombreux artistes, de Novgorod et de Pskov, à venir travailler à Moscou et les particularismes des écoles d'origine vont s'estomper en quelques décennies. Pendant que l'état moscovite prend forme, l'Eglise orthodoxe prend conscience de la nécessité de consolider des concepts purement russes tant dans sa gestion et son organisation que dans l'unification spirituelle. Les conciles de 1547 et 1549 vont canoniser une quarantaine de saints purement russes. Le concile de 1551, dit des "Cent Chapitres", traita des nombreux aspects de la vie ecclésiastique dont les icônes. Apparaissent ainsi les canons propres de l'iconographie russe. La représentation de la Trinité sous la forme d'un vieillard à barbe blanche avec le Christ enfant et une colombe pour représenter le Saint Esprit, est désormais interdite et les peintres devront s'inspirer du modèle de Roublev.
Détail de l'icône "Hymne à
la Vierge" Ecole de Moscou début
XVIe Bref rappel des éléments de la hiérarchie
écclésiastique telle qu'elle existait au temps du dernier
tsar. Le Clergé Monastique dit "Clergé Noir" : Voué au célibat. On recrute en son sein les
hauts dignitaires de l'église. Trois degrés : moines, hiéromoines
(prêtres-moines) et évêques. Les moines passent leur
vie dans les monastères. Ils sont d'abord frères convers
(poslouchniki), puis après de longues études ils prononcent
leurs voeux perpétuels pour être moines (monakhi). Après
avoir achevé ses études dans un séminaire, le moine
devient diacre (hiérodiacone) puis prêtre-moine (hiéromonach)
et enfin archimandrite uniquement s'il possède un titre universitaire
(maître ou docteur en théologie). Au plus haut
niveau on trouve les évêques, les archevêques, les
métropolites dont les vêtements lithurgiques, s'inspirant
de ceux de Byzance, habillent également les saints; et enfin un seul
Patriarche. Le prêtre (pope) obligatoirement marié, est
attaché sa vie durant à une paroise sans espoir de "promotion"
ni de changement pour une autre paroisse. Pour être ordonné
prêtre il faut avoir obtenu au moins le grade de bachelier en théologie
dans un séminaire (un par diocèse et seulement 4 académies
théologiques dans tout l'empire)
Ces deux portraits furent réalisés dans les années 1860 en Russie. Les vêtements écclésiastiques sont largement
inspirés des habits de la cour et du clergé
de Constantinople. Dès les premiers temps de l'iconographie byzantine,
on retrouvera ces vêtements sur les saints et tout
particulièrement lorsqu'ils
avaient été évêques ou religieux au cours de
leurs vies. Ainsi Saint Nicolas, Evêque de Myre en Anatolie,
est représenté avec au moins un omofor brodé
de croix noires.
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Déisis du XVIIIe siècle :
Icône de Saint Nicolas Des vêtements semblables portés |