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Art et Histoire des Icônes
en Russie du Xe siècle à nos jours |
L'icône
comme toute chose a de nombreux
ancêtres, aussi variés que peuvent être
les aïeux du petit dernier dans chaque famille. Les grands parents maternels, dirons-nous, ont été
de grands voyageurs dans le monde gréco-romain et ont laissé
leurs plus belles traces en Egypte : les portraits funéraires. Dans la parenté également très proche, la famille des fresques : les fresques étrusques aux délicates représentations humaines, les fresques du peuple juif, puis celles des romains (Pompéï). Certes, Dieu, dans l'Ancien Testament interdit son image mais les représentations figuratives ne sont pas totalement prohibées dans la religion juive des premiers siècles. Chez les chrétiens ensuite, la légende de Saint
Luc donne une naissance officielle à l'art des icônes de la
Vierge Marie, portraits prétendument exécutés d'après
nature. Quelques siècles plus tard les modèles
byzantins deviendront la référence de la peinture
d'icônes; des canons stricts furent édictés
au cours des premiers conciles de l'Eglise et s'appliquèrent
à toutes les formes d'art sacré. Les portraits funéraires Les portraits dits du Fayoum sont un véritable miracle
archéologique. Les plus nombreux ont effectivement
été retrouvés dans l'oasis du Fayoum mais divers autres
sites révèlèrent quelques trésors,
à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest
des bords du Nil et à une centaine de kilomètres
au sud du Caire. Préservées par les sables et le climat
sec du désert, on retrouva, dès la fin du XIXe
siècle, des momies parfaitement conservées datant,
pour les plus anciennes, de la dynastie des Ptolémées
et pour les plus récentes du IVe siècle après
J-C. Les fresques Si certains auteurs ignorant l'histoire du bassin méditerranéen,
se réfèrent exclusivement aux fresques des catacombes
pour situer la naissance de l'iconographie chrétienne,
il est pourtant nécessaire de remonter un peu plus loin
dans le temps et s'arrêter devant les fresques de l'art juif
car les premières représentations du Christ y trouvent
leurs racines. Le monde juif en général fit preuve d'une grande
liberté vis à vis des images: les illustrations
de l'Ancien Testament couvraient les murs des synagogues. Elles sont
d'autant plus intéressantes qu'elles sont d'un esthétisme
étranger à la tradition romaine omniprésente
dans le bassin méditerranéen. Habitués ainsi à l'ornementation
de leur lieu de culte, les premiers convertis continuèrent
cet art de la fresque en osmose avec les civilisations grecques
et romaines pour décorer les murs des maisons ecclésiales
chrétiennes. Les historiens iconographes considèrent
l'art de la fresque comme étant l'origine même
de l'icône. Tous les types iconographiques se
sont formés sur les murs et secondairement dans les
manuscrits. |
Portraits à la cire chaude dits "du Fayoum" Intérieur de la synagogue de Doura Femme avec le Chiton |
IIIe siècle Trône Représentation d'Abraham. Ses mains sont recouvertes. |